Quel article remarquable..., par sa gravure qui l’illustre évidemment. Très intéressant, la tension dramatique, entretenue par le rythme de la composition, dans un mouvement de la gauche vers la droite. Pas mal non plus, les trois plans qui partagent la gravure en autant de bandes horizontales, ce qui renforce la sensation de mouvement dynamique, de destruction et de ravages, par l’absence de lignes verticales, qui sont signes d’édifices humains ou simplement d’éléments stables. Avec des lignes horizontales, on a une impression de flux irrésitible, illustrant parfaitement le texte de saint Jean l’évangéliste, de vague puissante qui va tout noyer, il est à noter d’ailleurs qu’Albrecht a su, en représentant le front des cavaliers vu légèrement en biais et non de face, ainsi qu’en créant une subtile diagonale qui va du bras droit du personnage de gauche jusqu’à l’arc du cavalier de droite (il y a aussi une diagonale parallèle identique qui va de l’épée d’un des cavaliers jusqu’au dos du cavalier central, en passant par sa chevelure), a magnifiquement dépeint cette idée de mur implacable en mouvement, ce qui aurait été gâché par la présence de lignes verticales, alors qu’avoir de simples lignes horizontales aurait donné du mouvement mais pas de force, pas ou peu d’énergie (voir les horizontales des paysages de Brueghel de Velours par exemple). Sur le plan iconographique, l’oeuvre est donc vraiment originale, elle résout magistralement un cas de figure qui se produit dans certaines scènes à représenter ; comment donner l’impression du mouvement dans une toile par essence figée dans son immobilité ?
Enfin quelque chose de neuf ai-je envie de dire.
Sinon, comme d’hab, RAS.