Je
ne veux pas dire ici mes désaccords avec l’auteur et avec quelques-uns des
commentateurs qui, comme lui et comme moi, sont inquiets du risque que l’islam
fait courir à la laïcité dans notre pays. Je rappelle d’ailleurs que ce sont
surtout l’aveuglement ou/et la lâcheté des responsables politiques de droite et
« de gauche » qui menacent la laïcité et la République. C’est la
réduction, chez eux, de la politique à leur soif de pouvoir, leur arrivisme,
leur clientélisme qui les amènent à mépriser, dans les faits, la laïcité (et
aussi, comme ils l’ont affiché bien souvent ces dernières semaines, ceux qui la
défendent).
J’ai
des désaccords avec l’auteur mais ils sont ici secondaires et je veux
principalement le remercier de me faire connaître les questions posées en 1806
aux Institutions juives de France et les réponses qu’elles ont apportées
l’année suivante. J’en avais bien souvent entendu parler mais n’en avais jamais
pris connaissance.
Dans
le texte contenant les réponses, au-delà de la croyance du Grand Sanhédrin de
1807 dans le prétendu « droit divin » (particulièrement choquante pour
un lecteur d’aujourd’hui dans les premières lignes), il y a affirmation claire
d’une volonté d’intégration à la République laïque et de la manière de
l’appliquer qui, effectivement, pourrait être prise pour modèle par les
musulmans d’aujourd’hui. Les passages qui disent cette volonté de respecter la
République et ses lois pourraient même, pour l’essentiel avoir été rédigés 200
ans plus tard.
Je
suis stupéfait de la modernité et de l’utilité de ce texte. Ayant quitté
l’école à 14 ans j’ignore si on l’y étudie dans le secondaire mais il me semble
évident que ce devrait être le cas. Je ne suis pas surpris, Jean-Fred, que le
philosophe Radu Stoenescu soit associé à votre présente démarche. Cet immigré
roumain nous a déjà beaucoup apporté en réflexions et propositions bénéfiques.