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Commentaire de Dranem

sur La Laïcité est ma religion


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Dranem 11 juillet 2010 16:40

Aristide Briand, rapporteur de la loi de séparation des églises et de l’Etat, n’a pas « eu bien du mal à faire voter la loi », car celle-ci a été votée par 341 voix contre 233 (soit 59,4 % contre 40,6 %). Certes, la discussion à l’Assemblée nationale a persisté pendant 48 séances (du 21 mars au 3 juillet 1905), mais c’était pour régler tous les problèmes d’attribution des biens d’église, supprimer le budget des cultes, organiser la police des cultes (processions sur la voie publique, sonneries de cloches, port des vêtements religieux, abrogation du concordat de 1802…). Comme toutes les lois, TOUTES les lois, elle est le résultat d’une suite de compromis de la part des séparatistes comme de la part de ceux qui voulaient maintenir le concordat (source : J.O. des débats de l’Assemblée nationale).

Le pourcentage atteint par les partisans de la séparation montre que, malgré le fait que sur 38 millions d’habitants, il y avait 37 millions de catholiques, l’ingérence cléricale dans les affaires de l’Etat (ce que l’on appelle le cléricalisme) était devenu insupportable pour le peuple et ses représentants (cette loi est donc anticléricale et ce n’est pas une insulte).

Non, la laïcité n’est pas une religion, c’est un mode d’organisation politique de la société en vue de réaliser enfin — en 1906 — l’unité nationale de tous les citoyens égaux en droits, contrairement à ce qui se passaient auparavant lorsque les catholiques avaient plus de droits que les autres habitants.

Pour ce qui concerne les revendications de certains immigrés ou descendants d’immigrés, si elles sont spécifiques à une partie seulement de la population, elles doivent être rejetées.

La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes, dit l’article 1er de la loi de 1905. Les religions qui n’existaient pas lors du vote de la loi entrent sans problème dans son champ, à condition que les hommes politique n’entretiennent pas la confusion sur les droits et les devoirs des citoyens. Ainsi, la construction d’une mosquée n’est pas une atteinte à la laïcité, mais financer cette construction avec des fonds publics (même partiellement, en accordant des rabais importants sur le prix du terrain, par exemple) est contraire à l’article 2 de la loi qui prévoit que : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » […]

Il est vrai que les immigrés occupent généralement les emplois les moins rémunérés ou sont plus directement touchés par la crise. Mais leurs droits doivent rester les mêmes que ceux des autres citoyens. Les problèmes rencontrés dans les différentes banlieues des grandes villes ne sont pas religieux mais sociaux et politiques. Ce sont ceux qui nous dirigent qui souhaitent que cela reste « une simple affaire d’identité » (et organisent un nauséabond dialogue sur ce sujet immonde), pendant ce temps-là, les travailleurs de toutes origines ne réalisent pas l’unité sur leurs revendications en tous genres (salaires, retraite, assurance maladie, logement, école, etc…)


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