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Commentaire de easy

sur Les incantations ne font pas une révolution


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easy easy 13 juillet 2010 13:19


Bonjour Le Naïf

Comme l’Histoire m’a montré qu’il n’y a jamais eu d’évènements sans qu’il ait été porté par un leader (parfois tôt éliminé) je suis porté à croire que ce sont les leaders qui font les évènements.






Vous écrivez :
« Là ou j’aurais de sérieuses divergences, c’est sur le fait que les incantations et gesticulations sur le net ne soient qu’un défouloir, certes il y’a de cela, il serait faux de le nier, mais il y a surtout un immense partage d’informations qui peut permettre à terme une prise de conscience significative non seulement à l’échelle de notre pays mais également au niveau mondial et cela est nouveau »

J’ai écris
« Alors, qu’ici nous nous sondions en exposant une proposition de changement sur tel ou tel détail de notre système, oui, c’est efficace, ça organise notre pensée. Mais qu’on en vienne à hurler soit qu’on est dans le mur soit qu’il faut faire la révolution (toutes choses qu’on entend depuis des millénaires) tout en restant planqué derrière son clavier et son anonymat, c’est vain. »

Alors attention à ne pas confondre : je trouve les discussions, même vives, très utiles (sur le Net ou n’importe ou ailleurs). je ne les mets pas en cause, au contraire, j’y participe même.
Ce que je qualifie de gesticulations-défouloir ce sont les exhortations à la révolution ou les cris d’orfraie du genre « On va dans mur, on est dans le mur » . Même quand c’est rédigé par un économiste dans un article long comme le bras. Même quand c’est écrit par un prix Nobel. A partir du moment où il sort de l’explication pour passer au mot d’ordre, à l’alerte findemondiste ou à la promesse d’un Eden, l’orateur amuse la galerie.

Il y a des analyses extrêmement fines. Ouais. Mais elles nous entraînent à regarder de si près, qu’on perd de vue la distance historique. Dès qu’on revient à l’Histoire, on voit que notre époque n’est qu’une miette de cette Histoire et qu’il ne s’y passe rien d’extraordinaire ou rien qui ne soit fruit du ou des contextes antérieurs (où là encore, des gens ont hurlé à la fin des temps).
En somme il ne se passe jamais rien qui vaille d’hystériser.
A l’échelle d’un individu (qui craint pour sa vie si fragile) tout peut être motif à hystériser. Mais à l’échelle de l’Humanité (et ici on parle d’échelle, on ne parle pas de son cas personnel) c’est même pas peur, c’est cela que pense la Terre.
L’Humanité n’a pas à hystériser puisqu’elle ne meurt jamais. C’est pourtant ce qu’elle fait constamment, selon le principe de l’hystérie collective, parce que sa voix provient d’individus, tout à fait mortels et apeurés à juste titre.

L’Humanité existe mais elle n’a pas de voix propre. On croit l’entendre au travers de la voix des mortels qui la composent. Si on laisse les mortels les plus apeurés hurler en son nom avec des « Whaiiiii, on est foutu » et bien on a l’impression que la personne Humanité panique.

Il faut donc que les moins apeurés d’entre nous, les plus résistants à l’hystérie fassent entendre leur voix pour sortir de l’impression catastrophiste qui domine (car ils sont très nombreux à péter de trouille).


Et ce n’est pas parce qu’on garde son sang froid, parce qu’on garde un oeil sur l’Histoire, qu’on n’entreprend pas, en bon prométhéen qui se respecte, de chercher et de proposer de nouvelles choses.



Bien cordialement


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