Tout d’abord il me semble clair que certains parents ont des comportements contre-productifs (i.e. « cons »).
Court-circuiter le professeur pour des problèmes de discipline, envoyer un avocat pour défendre l’enfant, tout cela me semble totalement déplacé.
Par contre, ce serait une sérieuse dérive que d’abonder dans l’autre sens :
“il n’aurai jamais traversé l’esprit de mes grands-parents d’aller « demander des comptes » ou des explications à l’instituteur ou au professeur de leur village . Il allait de soit que l’enseignant avait agit pour le mieux et qu’il était naturel d’abonder dans son sens, on lui faisait automatiquement confiance.”
Cette attitude rappelle celle que les patients avaient envers les médecins : le médecin avait toujours raison et ses décisions étaient des ordre indiscutables.
Depuis on en est revenus :
- les malades du sida, gravement malades, mais trop jeunes pour se laisser faire par les médecins, ont été les premiers à se rebeller et à refuser d’avoir un statut inférieur et passif, parce qu’ils sont patients
- il est devenu clair que de nombreuses pratiques des médecins n’étaient pas basées sur des faits scientifiquement etayés, mais sur leurs valeurs morales et leur culture (ex : homossexualité = maladie mentale)
- un plus grand contrôle a montré que les médecins sont des humains et font des erreurs, parfois gravissimes, et que les malades ont le droit et devoir d’éviter d’en être les victimes.
Le même raisonnement s’applique aux enseignants. On estime par défaut qu’ils font bien leur travail et que leur objectif est le bien de l’élève.
Mais ce sont des humains et donc capables d’abus et d’incompétence. Ils doivent donc être responsables de leur activité et leur travail doit aussi être soumis à l’évaluation des élèves ou parents responsables.
Au cours de ma scolarité la plupart de mes professeurs étaient corrects et certains très bons. Mais j’ai eu quelques cas de professeurs aux méthodes totalement incompétentes et parfois abusifs. J’ai d’ailleurs noté qu’il était très difficile pour les élèves d’avoir une initiative efficace par rapport à ces problèmes.
Je me rappelle notamment de deux professeurs particulièrement incompétents qui n’ont jamais été inquiétés par leur hiérarchie, et qui m’ont coûté 2 et 3 ans de perte de temps dans les disciplines qui les concernaient.
Bref, il y a des problèmes des deux côtés, mais je pense qu’il est utopique de souhaiter revenir aux temps de la populace servile et sans esprit critique. Les professeurs doivent répondre de leur travail, mais ils doivent aussi être protégés d’abus et d’harcélement de la part des élèves et des parents (ce dont j’ai aussi été témoin).