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Commentaire de sisyphe

sur La leçon de morale de monsieur Attali


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sisyphe sisyphe 17 juillet 2010 10:21

Article bien senti, bien écrit (comme toujours, chez Monolecte), qui énonce clairement les vrais problèmes qui se posent.

Au delà du cas (tout à fait anecdotique) d’Attali , qui a toujours dit tout et son contraire, le problème est, en effet, non pas d’une « moralisation » (ce qui ne veut absolument rien dire) du capitalisme ; mais de se donner les LOIS pour l’empêcher de nuire.

Or, le capitalisme, par définition, est l’ennemi des lois, de la régulation ; il est l’apologie du « laisser-faire » le plus large possible, ce qui est l’inverse exact de la « liberté » dont se targuent les libéraux.

La liberté, c’est assurer l’égalité des chances, c’est permettre à TOUS de l’exercer, en leur en donnant les moyens ; quand le capitalisme n’est la liberté QUE de ceux, déjà nantis, de pouvoir faire ce qu’ils veulent, au détriment de la majorité des citoyens, puisque le capitalisme est, par essence, un système gagnant - perdant.

Pire que la loi de la jungle (où la plupart des animaux s’organisent en groupes, en troupeaux, en meutes, pour assurer leur survie, et où l’ensemble du fonctionnement assure un EQUILIBRE), il s’agit, dans le capitalisme, de la loi de mafias, de groupes de domination, dont la « liberté » d’agir comme ils le veulent, entraine, nécessairement, l’aliénation des autres (la très grande majorité).

Le capitalisme est l’ennemi de la démocratie ; car celle-ci, constituée d’élus censés représenter l’intérêt commun, public, général, et de promulguer des LOIS pour limiter les effets de nuisance de certains, est un frein à la « libre entreprise » (la libre prédation) ; c’est à dire la domination d’une minorité (non-élus, auto-cooptés, disposant des moyens d’imposer leurs propres lois, non écrites), de mafias, sur l’ensemble des pays, à l’échelle internationale.

Friedman disait, d’ailleurs, qu’il préférait un système dictatorial libéral, qu’un système démocratique sans libéralisme.

Le capitalisme EST un système dictatorial, mafieux, qui impose par la FORCE (toutes sortes de forces ; économique, sociale, sociétale) son système de domination et d’oppression.

Seules DES LOIS peuvent empêcher son oeuvre prédatrice ; mais des lois, bien sûr, au niveau international, sous le contrôle d’organismes indépendants, sous le contrôle des citoyens, et de leurs élus.

Le capitalisme tend à se débarrasser des démocraties, comme des obstacles à sa domination sans réserve ; la moralisation du capitalisme est, effectivement, un non-sens, une impossibilité en soi, un oxymore.

La seule possibilité d’empêcher la capacité de nuisance du capitalisme n’a rien à voir avec une quelconque « morale » (laquelle ?), mais avec une nécessaire REGULATION ; passant, entre autres, par une REFORME MONETAIRE, retirant aux banques et aux organismes financiers leur arme létale ; la création de l’argent, en la restituant à des organismes démocratiquement contrôlés.

Juste une parenthèse ; après les gesticulations et rodomontades du petit Ubu, sur cette pseudo « moralisation du capitalisme », on n’a toujours strictement rien vu venir, quand Obama, lui, a fait voter, un système de contrôle des banques qui n’est certes pas encore la panacée, mais un premier jalon sur la route de la régulation nécessaire des « marchés » (lire mafias), et de ses banksters, et autres spéculateurs. 


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