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Commentaire de Franz Ferdinand Von FritzenSouchern

sur Grenoble : après la prière, l'émeute


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Lord WTF ! Franz Ferdinand Von FritzenSouchern 17 juillet 2010 20:09


Alors que le désordre actuel est d’un tout autre niveau.
Avant tout culturel et societal.

 

Le désordre ou chaos peut être apparent, cela ne signifie pas pour autant que la situation actuelle résulte d’une absence de contrôle ou d’organisation : de fait, c’est l’inverse : et les politiques non pas les gouvernants ( : cela fait longtemps que l’idée même de gouverner est devenue étrangère aux élites politiques ) se contentent de légiférer mais surtout de contrôler : donc au propos suivant :

 

en attendant la misère intellectuelle est incarnee par nos gouvernants...... incapables de VOIR et de comprendre.

 

Il faut répondre :NON : non seulement, ils voient, entendent et comprennent : et font le job pour lesquels on (ici on : ne se réfère pas au mythique peuple souverain) les a mis à la place où ils sont.  

Une société d’apparence ordonnée, organisée ou sous contrôle (modèle stable idéal : étatique, totalitaire, fasciste, etc…) ne l’est réellement que si le conditionnement ou le consensus supporte en proportion le contrôle social : sans cela sous l’ordre apparent surgit le désordre spontané et induit par la nature humaine réagissant (collectivement) à telle ou telle contrainte ou à succombant à telle ou telle pulsion (révolution, contestation, etc...).

 Dans le modèle actuel, qui n’en est pas un mais qui marque une transition : une phase avant mise en place d’un modèle déjà défini ou évoqué : le désordre n’est qu’apparent (c.à.d : qu’il est voulu autant qu’entretenu voir produit) ou voulu et renforce le Contrôle car : plus désordre il y a plus les individus sous conditionnement toujours croissant réclament de l’ordre (sécurité) : donc plus de contrôle : la sécurité étant devenue l’obsession (perspective individuelle qui par addition impacte l’ensemble de la communauté : d’où intérêt de la fragmentation/parcellisation afin de saper les pulsions opposées d’ordre collectif (contestation) ) : sécurité économique, sanitaire, écologique, existentielle…

 L’insécurité ou le sentiment subjectif de l’Insécurité étant devenue une constante (impression de désordre, chaos, non-contrôle, etc…) ne fait en fait que favoriser la transition actuelle et prépare le nouveau modèle à venir :

considérant que ce système (dit néo/ultralibéral à tord car il est un modèle inédit) se fonde avant tout sur une mécanique d’exclusion (car non viable sinon : l’égalité voir une démocratie réelle est de fait impossible dans ce modèle) : l’insécurité s’accroîtra TOUJOURS et par la même mécanique citée ci-dessus : le contrôle en proportion aussi s’accroîtra : donc d’un désordre apparent nous aboutissons à toujours plus de contrôle et donc à l’Ordre : soit un système toujours mieux organisé et un contrôle devenant autant total que global.

De fait : l’insécurité alors doit être maintenue afin que la société de Contrôle et de Surveillance se renforce : DONC ces zones de non-droit sont promises à un avenir certain avec cette idée essentielle à retenir est que même si la France entière devenait une zone de non-droit : cela ne serait absolument pas un problème pour la société de Contrôle et de Surveillance mais bien plus une possibilité presque souhaitée.

Et le décalage entre l’obsession sécuritaire (rhétorique et opportuniste des politiques), le corpus législatif toujours plus renforcé par un arsenal de lois sécuritaires (dont l’impact n’est pas encore considéré aujourd’hui) ainsi que les investissements dans le domaine de la Sécurité (publique :Police, caméras, etc… ou privée : auxiliaires, sociétés spécialisées,etc…) ET le développement croissant de l’Insécurité ou de son sentiment : suffit à démontrer que la fonction essentielle de cette obsession sécuritaire n’est absolument pas la lutte contre l’insécurité, mais bel et bien le contrôle et la surveillance des individus.

Voilà ce qu’on entend par société de surveillance, une société de contrôle qui est elle-même sa propre fin, dont la finalité propre est le Pouvoir. Sous cette perspective, alors nous devons considérer que l’efficacité de notre police n’est pas à contester, la société de surveillance fonctionne parfaitement.

On ne développe pas la société de contrôle/surveillance afin de lutter contre l’Insécurité, on utilise le prétexte insécurité pour développer surveillance et contrôle et justifier cette société. Pourquoi ? Parce que les individus accepteraient tout au prétexte de la lutte contre l’insécurité.

Conséquence : la société de contrôle/surveillance ne se sabotera jamais en luttant réellement contre l’insécurité qui la justifie. Car la réelle crainte de nos élites n’est pas l’insécurité mais les réactions possibles des individus en situation d’insécurité : d’où la surveillance et le contrôle afin de repérer les déviants, les contestataires (c.à.d : ceux à même de produire plus que des manifs : des modèles alternatifs ou concurrents) auxquels sera réservée le traitement adéquat. La contestation est plus crainte que la délinquance par nos élites. La police, dés lors, a pour but principal de ficher et surveiller, et contrôler, non pas la lutte contre la délinquance ou la criminalité qui est une fonction secondaire de ce corps étatique particulier : l’Ordre n’est pas synonyme de Sécurité, nos agents de police sont gardiens de l’Ordre telle est leur fonction essentielle.

Alors oui, il y a bouleversement culturel et social en cours : la fin de la Culture pour le premier et la mise en place d’une anti-société pour le second : mosaïque de serres, bunkers, et communautés éclatées sans lien social ou culturel, sans référent commun, sans idée du Collectif et encore moins de l’Universel (quelque soit l’acception que l’on en a) : tout ce patchwork humain placé sous la vigilance d’un monde d’en-haut, évoluant dans une société parallèle : définitivement séparé du reste des hommes : fin de la lutte des classes, des castes ou même des races…fin du contrôle social ou horizontal : bienvenue dans le Meilleur des Mondes : deux sociétés parallèles évoluant pour les chanceux dans une forteresse-palais, pour les autres dans un no man’s land chaotique soumis à un contrôle autant total que global.

 

 

 

 

 

 

 

 


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