Herr Franz,
C’est bien analysé... Vous pourriez ajouter aussi (je vous fais confiance) un développement sur l’hypertrophie des contentieux juridiques, seul moyen désormais pour régler les litiges - utilisé aussi pour étouffer toute contestation sérieuse.
Le corollaire, bien sûr, c’est qu’on assiste à une hyper-violence de la part de tout ce qui relève du ’non-droit’, qui est à la mesure de la réduction à l’inoffensif (du moins sur le plan physique) qui frappe l’énorme majorité de « bons citoyens ».
L’exemple le plus éloquent - toutes les tracasseries auxquelles sont soumis désormais les voyageurs aériens, déjà les interdits ubuesques qui frappent leurs bagages (dans certains cas, au Canada paraît-il, interdiction de lire un livre pendant le vol, interdiction d’aller aux toilettes pendant la dernière heure, et ainsi de suite) leur tenue, et, éventuellement leur comportement. Le flot de voyageurs est soumis à la toute-puissance des agents de sécurité - même pas fonctionnaires de police pour la plupart. On a vu ce qu’il en coûtait à des paisibles retraités français de rouspéter dans un avion au Brésil. Et même le cas du préfet (qui s’imaginait protégé par son rang) condamné pour injures raciales (?) qui n’a fait que traduire l’exaspération de tant de voyageurs devant les directives des équipes de sécurité.
Evidemment, à tout cela il y a une explication logique, concrète, et je suis le premier à me féliciter d’une procédure efficace. Mais le but n’est-il pas de parvenir à une société parfaitement aseptisée ?
L’un des effets ne serait-ce pas également l’opprobre qui frappe désormais non pas celui qui est à l’origine d’une violence ou d’une incivilité, mais celui qui réagit ?
Car pour tout souci de ce type on doit se référer à l’autorité compétente, au lieu de réagir pour ou par soi-même.