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Commentaire de sisyphe

sur Pour en finir avec Dieu… et l'athéisme


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sisyphe sisyphe 22 juillet 2010 09:30

Donc : certes coïncidences avec la présence dans le même secteur de graminées sauvages qui deviendront notre blé et autre, avec aussi changement climatique, etc…mais au départ l’impulsion qui permet cette évolution demeure bien de nature religieuse.


Mouais.....

Dans ce cas, tout dépend de ce qu’on entend par évolution....

Homo erectus tente, par des pratiques, des rites, de se « concilier » ce qu’il perçoit comme les forces gigantesques de la nature, qui le dépassent, et dont il dépend. 

Il prend conscience, tant par la manifestation des forces du monde (nuit, jour, soleil, pluie, saisons, climat, etc...) que le constat de sa propre fragilité ; puisqu’il se découvre mortel, d’un terrible hiatus entre l’ordre du monde et lui-même, qu’il tente ;

1) de « mettre en ordre » en le symbolisant, 

2) de « l’amadouer », ou du moins, de s’épargner sa « colère », par l’intermédiaire de rites de « dévotion », de célébration 

3) de résoudre le terrible constat de l’absurde de sa condition, de son destin, de toutes façons voué à la mort. 

L’homme se découvre un destin transitoire, dans un monde infini ; ce qui le renvoie au tragique de sa condition. 

Il semble que les premieres manifestations d’un recours au « spirituel » se situent, surtout, autour des cadavres de ceux de sa tribu qui disparaissent... 

Cette découverte de sa vulnérabilité dans un monde qui semble, lui, « tout puissant », fait naître le sentiment d’un absurde (au sens camusien), contre lequel il va s’efforcer de se protéger, en se conciliant les grâces de ces forces toutes puissantes, et de s’inventer une « transcendance », par l’intermédiaire des rites, offrandes, dévotions envers ces forces immanentes, qu’il anthropomorphise, sous la forme de dieux, de forces « spitituelles »...

Alors, dire que « l’impulsion qui va permettre son évolution est de nature religieuse » me semble un peu abusif ; je pense que c’est la nécessité de la survie, en premier lieu, qui permet cette évolution ; regroupement en groupes (clans, tribus), recherche et construction d’abris, d’armes, d’outils, recherche de nourriture, fabrication de vêtements ; tout ce qui va lui permettre d’affronter la toute-puissance des forces de la nature... 

Je pense donc que c’est l’aspect « social », VITAL, plus que le sens religieux, qui va permettre cette évolution ; le recours au « religieux » (au spirituel) n’intervenant que postérieurement, dans une prise de conscience de sa CONNAISSANCE de sa condition mortelle...(contrairement aux animaux)

Le recours au spirituel me semble être la tentative de DONNER DU SENS à une condition absurde puisqu’ elle se termine avec la mort. 

Alors, il faut savoir de quelle « évolution » on parle. 

Soit, il s’agit de l’évolution de ses modes de vie, qui va l’amener à vivre en groupe, à communiquer, à découvrir, à construire, puis à inventer l’agriculture, les lieux de résidence, puis le langage, l’écriture, etc.... ; cette évolution là me semble guidée par la nécessité de survie, donc par un aspect avant tout de socialisation

Soit on parle de l’évolution spirituelle ; rites, offrandes, dévotions, recours à des forces spirituelles symbolisées ; et ce n’est qu’à ce stade qu’intervient le sens « religieux »...

Il me semble qu’il faille faire la part des choses dans les « stades » de son évolution, et que le sens religieux ne soit pas celui qui déclenche les principaux processus de cette évolution...

Certes, il serait artificiel de séparer les formes de son évolution (matérielle/spirituelle) ; les deux se produisent très probablement simultanément, mais il semble bien que, dans l’optique de la « survie de l’espèce », ce sont, avant tout, les nécessités vitales, matérielles, concrètes, dont sa sociabilisation, qui guident son processus évolutif...


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