• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de easy

sur Suicide, mode d'emploi !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

easy easy 22 juillet 2010 21:27

@ mamie, ne dites pas n’importe quoi : easy n’était pas le propriétaire.


J’étais effectivement locataire, le seul locataire aux yeux du conseil de tutelle qui gérait pour la propriétaire incapable majeure. Et, je m’en rends encore mieux compte maintenant qu’on en reparle (car finalement, je n’ai jamais reparlé de cette histoire avec qui que ce soit) c’est que ma position était bien plus périlleuse que si j’avais été proprio. Chaque jour de ventousage de Gérard me coûtait la peau des fesses en indemnités à devoir au proprio.

Naïf et confiant, je n’avais jamais réalisé que si une des personnes que je logeais là ventousait, du moment où son logement était connu, où de surcroît elle avait des quittances FT et mieux encore une déclaration d’impôts, de redevance télé avec cette adresse, je pouvais être ruiné.
Un locataire qui héberge quelqu’un peut donc se retrouver dans une situation infernale si l’hébergé ventouse.


Ps. @ Blartex : c’est quoi cette histoire de lettre d’excuse, et qui est restée sur le bureau ? Quel bureau ? Et comment easy est-il au courant ?

Quelques jours après avoir proposé ce papier à la modération, Blartex en a rédigé un second dans lequel il s’excusait, estimant alors que son élégie n’avait rien à faire là. Mais son papier originel est resté néanmoins dans la liste des articles proposé et finalement, certains modérateurs ayant voté pour, il a quand même été publié. Et moi, je l’ai su simplement parce que j’ai suivi ce dossier en me disant que s’il était publié, je raconterai ma mésaventure avec Gérard.



Bon, je demande ça, c’est histoire de faire mine de m’intéresser à la misère du monde : au fond, je m’en fiche.

Vous ne vous en fichez pas, mais vous moulinez sur le terrain de la générosité, rien de plus. C’est très ordinaire et c’est bien ainsi.
Quand, on discute de ça entre gens sages, entre gens qui ne mettent jamais la main dans le cambouis de la misère humaine, on ne va jamais vers la question fatale « T’y as mis les mains toi ? » car soi-même on ne l’a pas fait. Du coup, on se jette de grands mots à la figure, mais avec cette extraordinaire connivence qui consiste à ne surtout pas dire qu’il faudrait y plonger les mains, héberger chez soi un SDF.

Bin là, de façon exceptionnelle, vous êtes tombé sur quelqu’un qui par connerie absolue, n’a jamais su dire non à qui que ce soit tout en ayant de grandes capacités de produire. Et c’est parce que pour la première fois vous rencontrez les limites de vos moulinades, parce que pour la première fois quelqu’un est en mesure de vous dire « Bin moi j’ai donné alors toi le moraliste montre-nous ce que tu sais faire » que vous avez senti une incapacité et une horripilation.

C’est pourtant vous tous, qui n’avez jamais hébergé un SDF refusant de travailler, qui avez parfaitement raison. 
Il faut leur dire des mots sympas, leur offrir un sandwich, crier que c’est scandaleux que l’Etat ne s’occupe pas plus d’eux, il faut aussi donner de son temps à l’Armée du Salut, aux Restos du Coeur, mais il ne faut jamais faire ce que j’ai fait. 
Très échaudé, j’estime qu’il est bien plus sensé de donner, même une très grosse somme, même toute sa fortune à une personne dans la misère (là, on sait exactement ce qu’il nous en coûte) que de l’héberger car là on risque le ventousage infini avec des conséquences inimaginables.
 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès