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Commentaire de antonio

sur Gifler ses gosses est-ce uniquement une faute de frappe ?


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antonio 23 juillet 2010 18:44

Allez, encore un exemple pour finir la route et, à propos de l’Education Nationale..
J’ai enseigné durant un certain nombre d’années dans un collège ZEP, un collège Ghetto de chez ghetto puisqu’il m’est arrivé certaine années d’avoir des classes constituée uniquement de maghrébins.
Evidemment quand j’ai déclaré dans une Assemblée Générale que le collège était un ghetto , je me suis fait fustiger publiquement par le Principal ’ « Madame, je ne vous laisserai jamais dire ça, etc...) et les chers collègues de baisser les yeux, aux abonnés absents pour me soutenir...
C’était dans les années 93-99, donc rien à voir avec ce qui se passe maintenant même si le vers était déjà dans le fruit (exemple : ce n’est qu’en 99 qu’on a commencé à nous appeler  » les blancs « ).

Dans l’ensemble, cela se passait assez bien ; j’avais de bonnes relations avec les élèves et je pouvais faire cours correctement. Il nous arrivait de rire beaucoup.
Au fil des années, cependant, certains élèves sont devenus plus difficiles et l’administration a mis en place tout un » arsenal « administratif pour » suivre « ces élèves : contrats, fiches de suivi, etc...
Une fiche de suivi : à la fin de chaque heure de cours, l’élève doit la présenter au professeur et celui-ci note alors quel a été son comportement et au bout d’une semaine ou quinze jours, un bilan est fait.
L’un de mes élèves , adolescent, avait une telle feuille à présenter ; au début, cela n’a pas posé de problème et je mettais des appréciations positives. Mais un jour, il n’a cessé durant le cours de bavarder et n’a fourni aucun travail. J’ai alors noté : » manque d’attention, aucun travail « . Lisant ces mots, l’élève en question a explosé, m’a insultée me traitant entre autres de » grosse pétasse «  ! C’était la première fois que cela m’arrivait ! ( allez, rions un peu : c’est surtout  »grosse « qui m’a gênée car c’est vrai, je ne suis pas filiforme ! )
Ces insultes m’ont profondément choquée mais je suis restée de marbre, je n’ai rien répondu
( j’ai eu peut-être tort mais mon instinct »pédago « me soufflait à ce moment-là de ne pas rétorquer pour éviter que l’élève n’en rajoute et n’aggrave son cas---Le bon sauveur quoi  !--- ) et puis j’étais vraiment sidérée...
J’ai immédiatement rédigé un rapport circonstancié pour mon supérieur hiérarchique, rapportant fidèlement les insultes et demandant une sanction exemplaire.

L » incident « avait eu lieu le matin. Croisant le Principal dans l’après-midi, je lui demande ce qu’il compte faire : » Il sera exclu une demi-journée.« 
Je lui rétorque alors : » Si c’est ça la sanction, eh bien moi, à sa place, j’insulterai les profs tous les jours ! Pour moi, M. le Principal, c’est 8 jours ou rien ! « 
Le Principal n’est pas content ; cette exclusion de 8 jours va mettre à mal ses statistiques...
lui qui se présente comme un » cador « quelqu’un qui a » réussi « dans un collège  » difficile «  !
Devant ma colère, il a obtempéré mais m’en a toujours voulu !
Le » cher « collègue, prof de gym. est venu me voir : » Je ne comprends pas ; avec moi, cet élève est super ! « Qu’en conclure ? Sinon que c’était de ma faute ! Je ne lui ai même pas répondu, ne voulant pas perdre mon temps à lui expliquer la différence entre une partie de foot et un exercice de grammaire ou une explication de texte...

C’était » ambiance, ambiance...« un tout petit exemple du soutien de l’administration quand un prof se fait » maltraiter « verbalement par un élève.

Et c’était il y a plus de 10 ans ! depuis, la dégradation a été ultra-rapide et l’administration toujours aussi » courageuse « pour réagir !

Fin de l’histoire : j’avais demandé que l’élève s’excuse à son retour. Quand il est arrivé, il est resté silencieux. je lui ai dit alors » Tu n’a rien à me dire ? « Il a marmonné : » Jm’excuse « à voix assez basse.  » Comment ? Je n’ai pas entendu ! « Il a répété un peu plus fort : » Jm’excuse.« 
Je l’ai laissé aller à sa p)lace mais à partir de ce moment, je ne l’ai pas plus regardé qu’une chaise ou une table. Il s’en est même plaint : » Vous nvous occupez pas de moi « . » Tu te souviens de ce que tu m’as dit ?« Il baissait le nez...
Et quand vous saurez qu’une semaine après, j’ai fait une crise de coliques néphrétiques, vous comprendrez que cette histoire n’était vraiment pas » passée "pour moi !

Excusez-moi si j’ai été un peu longue.


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