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Commentaire de BA

sur Woerth et les affaires : c'est plié


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BA 24 juillet 2010 10:20

Nous devons lire et relire cet enregistrement hallucinant :

12 juin 2009.

Patrice de Maistre (= P. de M.), Fabrice Goguel (= F. G.), Liliane Bettencourt (= L. B.)


Le gestionnaire et l’avocat assurent à la milliardaire que l’affaire d’abus de faiblesse est suivie de près en haut lieu. Ils l’encouragent à maintenir son refus de toute expertise médicale.

– P. de M. : Bonjour, Madame. – F.G. : Bonjour, comment allez-vous ? – L.B. : Bien. Ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu ! – F.G. : Une semaine. Je suis ravi que vous trouviez le temps long quand vous ne me voyez pas, mais…– L.B. : Alors, où en sommes-nous ? – F.G. : Je sors du bureau du procureur de la République. Je suis allé discuter avec M. Courroye, le procureur, du dossier. J’ai voulu lui expliquer pourquoi vous refusiez qu’il y ait une nouvelle expertise [médicale]. – L.B. : Est-ce qu’il a compris, d’abord ? – F.G. : Je pense qu’il a compris, mais ça l’ennuie. En réalité, il voudrait faire juger l’affaire par l’expert. Pour lui, en fait, l’expertise est une façon de ne pas avoir de décision à prendre lui-même. Donc, il est déçu que vous n’acceptiez pas l’expertise. Mais je lui ai expliqué que vous aviez le sentiment que c’était votre fille qui poussait toute cette procédure. – L.B. : Il faut lui dire que je suis expertisée tout le temps ! (De Maistre rit.) – F.G. : C’est un peu ce que je lui ai dit. (Elle rit.) Je lui ai dit qu’il y avait une question de dignité de votre part et que refuser de se contenter des expertises que vous avez déjà faites, ce serait sous-entendre qu’elles auraient pu être manipulées, qu’elles ne correspondraient pas à la vérité, et que vous trouvez que ce serait contraire à votre dignité. – L.B. : (S’adressant à de Maistre.) Vous êtes d’accord ? – P. de M. : Cent pour cent. – F.G. : La conclusion de cet entretien, c’est qu’il va réfléchir maintenant au dossier. Et il ne m’a absolument pas dit s’il allait arrêter l’affaire ou s’il allait saisir le tribunal. […] Il n’y aura en tout cas pas de juge d’instruction.

 

http://www.lepoint.fr/societe/document-affaire-bettencourt-les-enregistrements-secrets-05-07-2010-1211175_23.php


Dès le 12 juin 2009, l’avocat de Liliane Bettencourt Fabrice Goguel triomphait.

Dès le 12 juin 2009, l’avocat de Liliane Bettencourt Fabrice Goguel sortait du bureau du procureur Philippe Courroye.

Dès le 12 juin 2009, Philippe Courroye avait rassuré le clan de Liliane Bettencourt et de Patrice de Maistre : « il n’y aura en tout cas pas de juge d’instruction ».

Voici la phrase la plus scandaleuse de cette affaire : « il n’y aura en tout cas pas de juge d’instruction ».


Conclusion :

le procureur Philippe Courroye a prévenu ses amis dès le 12 juin 2009 : jamais un juge d’instruction ne sera nommé pour enquêter sur les comptes de Liliane Bettencourt.

Conclusion numéro 2 : certains bisounours croient que, peut-être, un juge d’instruction pourra enquêter sur les comptes de Liliane Bettencourt. Nous devons les ramener à la triste réalité : le procureur Philippe Courroye a tout verrouillé.

Conclusion numéro 3 : quand des hommes politiques socialistes sont mis en cause, l’enquête est confiée à un juge d’instruction indépendant. Mais quand le ministre UMP Eric Woerth est mis en cause, l’enquête N’est PAS confiée à un juge d’instruction indépendant. Toute la différence est là.

L’enquête sur les comptes de Liliane Bettencourt est confiée à deux fonctionnaires nommés par le pouvoir politique :

1- un ami de Nicolas Sarkozy : le procureur Philippe Courroye, qui est lui-même mouillé jusqu’au cou dans ce scandale (lire l’intégralité des enregoistrements secrets sur le site du journal LE POINT) ;

2- le chef de l’Inspection Générale des Finances, Jean Bassères, qui a lui-aussi été nommé par le pouvoir politique.

La future carrière professionnelle de Philippe Courroye et de Jean Bassères dépend du pouvoir politique. Ils n’ont strictement aucune indépendance par rapport au pouvoir politique.

Nicolas Sarkozy et son clan ont tout verrouillé.


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