Je suis étonné de tant d’alarmisme, car c’est ignorer tout des procédés de propagande du pouvoir UMP. Nous sommes dans la technique désormais éprouvée, consistant à laisser fuiter des projets de lois pour tester l’opinion (un sondage confidentiel est sûrement en cours d’analyse pour confirmer des hypothèses de travail).
S’agissant de ces annonces mal ficelées et peu crédibles:pas d’inquiétudes.
Ce n’est là qu’un rideau de fumée destiné à prendre date pour les prochaines campagnes électorales, car il est évident que le clan Sarkozy n’a aucune intention de priver ses amis de la haute finance des gisements de « créations de richesses » qui leur sont si chers. Donc, une chose est sûre : Sarkozy ne va pas se priver de faire de la surenchère pour tenter d’éviter la fuite de son propre électorat.
Il n’en reste pas moins que le problème posé par des destructions d’emplois causées par des entreprises délocalisant leurs centres d’appels, ne doit pas être pris à la légère.
Je suis bien placé pour en parler, étant donné que professionnellement je participe à de tels projet (dans des programmes appelés « offshore ») pour le compte d’un grand groupe Français de services financiers. A ce titre, c’est une grande joie que d’observer le décollage économique du Maroc, qui est entrain de recueillir les fruits d’une politique dynamique, qui est très prometteuse pour le hisser au rang de pays émergent (aux côtés de l’Inde et de la Turquie et du Brésil).
Mais, il faut savoir que le cynisme des employeurs Français est ravageur, tant pour les salariés Français précarisés qui le vivent comme un menace, que pour leurs nouveaux collègues marocains, qui sont encore plus exposés au harcèlement moral (tout est espionné dans ce métier) et subissent des conditions encore plus contraignante ; notamment du fait de d’un rythme de travail plus important et de la négation de leur culture (ex : adopter un nom Français et s’entrainer à ne pas avoir d’accent).
Cependant, à l’exemple de ce qui s’est passé pour le textile, nos amis marocains doivent savoir que tout est dicté par les profits, et qu’au moindre changement de conjoncture, les entreprises Françaises n’auront aucun scrupule à migrer leurs centres d’appels vers d’autres pays à faibles coûts de main d’œuvre. Il y a même des mauvaises études de marchés qui peuvent conduire à des relocalisations en France pour cause de seuil de rentabilité non atteint (ex : charge d’exploitation mal évaluée, progression insuffisante du chiffre d’affaires, pertes significatives de clients).