Votre conclusion me va comme un gant !!
(Sauf sur la fin : je suis un indécrottable optimiste !).
Pour les raisons que vous même venez de rappeler, et compte tenu de la nature humaine, je pense qu’une égalité absolue, qui devrait être nécessairement imposée, aboutirait à des effets pervers, même si elle est moralement juste.
Je crois l’avoir suffisamment exposé plus haut.
« Si tout le monde avait bon esprit ... » : en effet, n’est ce pas ce que j’ai dit plus haut ?
« Avez vous des solutions, autres que la main invisible ... ».
M’avez vous bien lu ? Ai-je défendu la main invisible du marché ?
Non, je crois effectivement en l’utilité de la concurrence, en l’utilité du marché, en l’utilité de la liberté économique, mais aucun de ces trois concepts n’est pour moi une finalité, un dogme qu’il faut placer par dessus tout. La finalité c’est l’intérêt général et l’épanouissement individuel. Un système politique qui offre une liberté économique mesurée, encadrée, régulée, est pour moi acceptable. L’égalité absolue comme la liberté absolue et « la main invisible » sont pour moi des vues de l’esprit : inapplicable, dangereux. Le débat politique toune donc autour des moyens et des limites qu’on se donne.
(Comme j’ai déjà tenté de l’expliquer plus haut).
Le progrès vers une conscience sociale plus forte des individus viendra d’abord de l’exemple donné par ceux qui l’ont plus que les autres,et, comme vous le dites, de l’éducation, de la loi (qui crée la solidarité et impose la responsabilité), ...etc. mais pas d’une intention déclarée, imposée, fut-elle moralement juste (dans ce cas c’est la dictature).
Ainsi, comme vous le dites, l’histoire balance entre des extrêmes, en y tombant parfois ...
L’égalité matérielle parfaite (ou en tout cas l’intention collective de l’égalité matérielle parfaite), nous, enfin certains, y ont déjà goûté. On a vu ce que ça a donné.
L’ultra-libéralisme (nom moderne de la main invisible, darwinisme social), n’a jamais été aussi prononcé en ce 21ème et n’est bien évidemment pas plus souhaitable, et aussi dangereux, comme le démontre la crise que nous traversons.
Je crois malgré tout que sur le long terme nous progressons (c’est mon côté optimiste), les excés actuels provenant du fait que l’économie est mondialisée, ce qui n’est pas le cas de la politique.
Mon credo, ce n’est donc pas la main invisible, mais c’est bien ceci : il faut mondialiser la politique. Comment ? C’est un autre débat.
Je crois fermement (naïf peut-être, optimiste toujours) que nous allons doucement dans cette direction (voilà près d’un siècle qu’on a commencé).
Quelle que soient nos divergence de vue, je tiens en tout cas à vous remercier, ainsi que l’auteur, pour cet échange qui est resté courtois et constructif. C’est assez rare sur ce genre de forum pour que cela mérite d’être signalé.