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Commentaire de RAF

sur Une histoire kabyle à Berlin


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RAF (---.---.10.2) 28 décembre 2006 20:48

RAF

@ Serpico

Ce que vous dîtes est beau, élégant et sensé - pour le moins. En si peu de mots en effet vous réfutez - et avec quelle autorité - les arguments (!)dont se gargarisent ces « compatriotes » en manque de répères véritables, qui stagnent dans un en-soi affligeant.

J’aimerais cher Serpico partager avec vous ces mots de Mohammed Dib, sublimes, au moins par leur sagesse et leur clairvoyance. Ces mots, je les tire de son roman Les Terrasses d’Orsol, page 176 :

« [...]il [le compatriote]m’est tellement étranger dans sa familiarité même, dans sa fraternité, que le regard de l’âme avec lequel il me considère, je ne le trouve nulle part en moi, il ne vient de nulle part et ne me fait aucune place, si proches que nous soyons, lui de moi et moi de lui : je n’y trouve pas un endroit où poser le mien, le reposer et quand il se remet à parler c’est tout juste si j’entends sa voix, ne venant de nulle part elle non plus, me dire, [...] »

Méditons... cette grandeur d’âme, cette transcendance des frontières dérisoires, ce détachement, cette raison de vivre hors des murs et des préconçus. Entendre enfin que les mots de Dib viennent en réaction à une certaine idée de la fraternité. Fraternité clanique et archaïque.

Un écrivain comme Mohammed Dib n’a nulle besoin de « compatriotes » pour l’encourager ni encore pour promouvoir son oeuvre. Quand on est pétri d’un tel humanisme on se fraie son « propre » chemin. Nul besoin de You you, de bougies, d’encens, d’exorcistes, d’accoucheurs, de tambours...

C’est avec plaisir, Serpico, que j’ai échangé ces propos avec vous.

A tous, mes meilleurs voeux tant à l’occasion de l’Aïd, qu’à celle du Nouvel an. Heureuse coïncidence que celle de ces deux fêtes, si on sait regarder...

Fraternellement.

RAF.


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