Il ne faut pas tout confondre !!!
La France, comme les États-Unis et le Canada, est une démocratie libérale. Et une démocratie libérale « est fondée sur deux principes : le premier, le principe démocratique,
veut que des mécanismes appropriés, exprimant la volonté populaire,
tranchent les grands débats de société à la majorité. Le second, le
principe libéral, suppose que les décisions prises au terme du processus
démocratique respectent ces contraintes normatives que sont les droits
individuels. En particulier, il cherche à assurer que la majorité ne
prendra pas de décisions qui vont à l’encontre des droits de la
personne, si ce n’est dans des situations graves et exceptionnelles. On a
souvent observé une tension entre ces deux principes fondateurs de la
démocratie libérale. En effet, le principe libéral n’impose-t-il pas une
limite importante à la portée du principe démocratique ? Cette tension
n’est cependant qu’apparente : en effet, ces principes cherchent tous
les deux à donner une expression concrète à cette norme première de
toute démocratie libérale qu’est l’égalité fondamentale de tous les
citoyens. Cette norme éthique se manifeste dans le principe démocratique
en ce que toutes les voix doivent compter de manière égale dans les
décisions publiques. Elle se reflète en outre dans le principe libéral
en ce que toute personne ou tout groupe minoritaire doit pouvoir
protéger ses intérêts et ses droits les plus fondamentaux, et ce, même
contre le poids de l’opinion de la majorité » (Québec, Ministère de l’Éducation du Québec, Groupe de travail sur la
place de la religion à l’école, Laïcité et religions : Perspective
nouvelle pour l’école québécoise, Bibliothèque nationale du Québec, 1999
aux pp.77-78).
Eric Folot