Ce qui est remarquable avec le système Sarkozy, c’est la passivité pour ne pas dire la complicité des corps constitués.
A commencer par l’opposition dont le rôle en République, ne parlons plus de démocratie, est d’exiger en permanence le respect de la Constitution et en cas d’abus répétés et non corrigés, d’abandonner l’Assemblée Nationale et le Sénat, d’en appeler au peuple, d’organiser des manifestations. Que constatons nous ? Rien, c’est à dire des petites phrases, des escarmouches infantiles sur des détails. Les chiens aboient, la caravane passe.
Et la Justice ? Là, c’est la Bérézina. On a échappé de justesse à la suppression du juge d’instruction et à la primauté des procureurs. Lorsque l’on voit ce qui se passe dans les Hauts de Seine (92) le mythe de la justice indépendante ne tient plus. On ne peut qu’être effaré par le comportement inique du Procureur Courroye. Ce type qui a servi d’exécuteur des basses oeuvres de Chirac puis de Sarkozy a été nommé par ce dernier contre l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature, qui n’a d’ailleurs pas démissionné. Et qui proteste ? Qui réagit ? Qui s’insurge ? Personne, en tout cas personne qui aurait le pouvoir d’y mettre fin.
Citons pour mémoire l’affaire des Frégates, l’affaire Karachi, l’affaire Tapie, l’affaire Bettancour, l’affaire Afghane... et n’en doutons pas, tant d’autres grosses et petites dont nous n’entendrons peut-être jamais parlé puisque les médias, la police et la justice sont sous contrôle strict.
Quant aux députés et sénateurs, ils sont au dessous de tout. Bousculés, humiliés, réprimandés, contrôlés, ils votent et votent encore toutes les lois que Sarkozy leur ordonne de voter.
Alors évidemment, on ne peut s’empêcher de se référer à Pétain. Mais ce n’est pas seulement Pétain le responsable, il y a aussi ceux qui l’ont soutenu et ont voté les pleins pouvoirs.
Ces collabos et les lâches qui se taisent, d’hier et d’aujourd’hui, ne sont ils pas en réalité ce qu’on appelle avec fierté « la french touch » ?