Cher Serge Uleski,
Concernant les magazines culturels de France Culture, vous mettez le doigt sur un fait tout simple : la radio est prise dans une logique marchande.
Là où cet état de fait me semble particulièrement gonflé, c’est que si j’en crois l’article du magazine « Le Point », France Culture est une radio peu écoutée. C’est aussi une radio de service public donc payée par les contribuables. Vu le nombre d’auditeurs, elle revient d’ailleurs assez cher au dit contribuable.
Je trouve aussi les magazines culturels de cette radio que ce soit le « Rendez-vous » de Laurent Goumarre ou le « Tout arrive » d’Arnaud Laporte parfaitement quelconques, pour ne pas dire moyen-mauvais.
Et je dis que c’est là qu’on se fout de la gueule du monde. Ces magazines, vous l’avez dit, sont de pâles copies de ce qu’on entend, lit partout. Or, si France Culture est une radio de service public qui n’a pas besoin pour vivre de vendre, qu’a -t-elle besoin de nous imposer les marchandages habituels ?
J’arrive à comprendre qu’un journal, pour ne pas mettre la clé sous le paillasson, soit obligé à des concessions avec la mode ou l’air du temps ... Mais le rôle de cette radio n’est-il pas justement de pouvoir se permettre de prendre des chemins de traverse ?
Je vais vous avouer le fond de ma pensée. Il fut un temps où les journalistes venaient d’horizons divers. Désormais, la formation est laminée par les écoles de journalisme. En outre, ne soyons pas dupes,
il n’y a pas que la logique marchande. Il y a aussi celle du copinage dans un milieu minuscule.
Laurent Goumarre collabore à Artpress, à Elle, à Têtu ... Il faut bien qu’il fasse fonctionner les réseaux et plaisir aux uns et aux autres ...
Arnaud Laporte va animer des débats et autres conférences à droite à gauche. Si « Le Point » dit juste et que son taux d’audience est mauvais, il n’est pas choisi pour son talent, son charisme ou sa culture. Il est choisi car c’est du donnant-donnant. Arnaud Laporte invite un tel ou une telle et, en retour, est choisi pour animer tel ou tel débat.
Idem pour Goumarre.
Et c’est ainsi qu’on finit par écouter non pas une radio mais un bocal qui tourne en rond. Et ce au mépris des auditeurs et de la culture.