• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Daniel Roux

sur Pour en finir avec la drogue


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Daniel Roux Daniel Roux 13 août 2010 13:53

Mon long commentaire ne portera que sur la drogue.

Il ne serait pas sérieux d’en parler sans d’abord évoquer ses ravages.

De l’alcool à l’héroïne en passant par le haschich et le LSD, les abus d’usage ont provoqué des millions de morts et des millions de victimes de déchéance sociale.

Pour certaines drogues, il ne s’agit que d’une question de dosage, un gâteau pimenté au hash n’a jamais fait de mal à personne à condition de ne pas prendre le volant ou d’entreprendre l’escalade de la tour Eiffel. Par contre, vivre le joint de marijane au bec, vous mènera doucement mais surement sur la pente de la déchéance psychique et physique.

Par contre, une seule prise d’héroïne ou de crack peut vous conduire en enfer. La dépendance est pratiquement immédiate et peu s’en sorte sans aide et sans dégâts. Les personnes sous dépendance de ces drogues sont capables de tout pour se procurer leur drogue : vol, meurtre, prostitution. Il s’agit clairement d’un poison pour les utilisateurs et pour la société.

L’Homme a besoin de se droguer et il le fera de toute façon, pour oublier sa finitude ou son chef de bureau, pour se distraire ou juste parce que le copain le fait. Faute de mieux, en France, il utilise en excès l’alcool : apéritifs, pousse-café, vin de table.. C’est facile de s’en procurer et c’est légal. Et même, si ce n’était pas légal, c’est facile à fabriquer pour pas cher et à stocker.

Hélas, l’alcool n’est pas inoffensif. Il provoque la dépendance et conduit à l’alcoolisme avec son cortège de conséquences sociales en cascades jusqu’à atteindre les conjoints et les enfants. De plus, il a des effets secondaires importants, la dépendance, les cancers, les maladies cardio-vasculaires, des troubles du comportements incompatibles avec la conduite automobile notamment. Des dizaines de milliers de mort chaque année, sont dû directement à l’alcool.

La liberté d’user et même d’abuser de drogues douce ou dure peut elle être revendiquée comme la liberté d’expression ou la liberté d’entreprendre ? Doit-on protéger les personnes contre elles-mêmes ou doit-on leur laisser leur libre-arbitre ?

Certains prônent la répression totale comme les hommes politiques français bouffis de leur supériorité de classe et toujours prompts à imposer une morale moyenâgeuse au peuple, alors qu’eux mêmes s’exemptent de toutes règles et bafouent les valeurs de notre société.

D’autres, à l’inverse demande la libéralisation totale des drogues, sous l’étendard de la liberté et des droits de l’Homme, arguant que la prohibition enrichit les mafias et les fabriquant d’alcool.

Pas si simple de ne pas tomber dans ses propres contradictions. Sur ce sujet grave comme sur beaucoup d’autres, il n’y a pas de solution miracle. Ni la répression aveugle, ni la tolérance irresponsable.

La position obstinée et obscure du pouvoir et les moralisateurs de tout poil n’est pas tenable. Ils ne sont pas crédibles. Ils acceptent tous les risques liés à la consommation d’alcool, mais continuent obstinément d’interdire les drogues aux effets parfois moins nocifs surtout si leurs qualités est surveillée. Du coup, la lutte contre la drogue, mal comprise, est inefficace car impopulaire.

C’est ce que n’acceptent plus les citoyens qui s’intéressent à ce problème. Ils veulent mettre fin à une prohibition fondée plus sur l’hypocrisie et la protection d’intérêts privés que sur les risques réels. Le cannabis (et ses déclinaisons) est la plus connue des drogues et probablement la plus efficace en terme d’effet/coût sociaux surtout si la qualité est sous contrôle. Cela n’empêchera pas les campagnes d’information sur les abus ou sur les modes de consommation. Rappelons le ici, fumer de l’herbe, c’est comme fumer du tabac, cela tue.

Le premier avantage d’une réforme sur le cannabis sera que l’ Etat retrouvera une crédibilité sur le sujet, qu’il pourra mener des campagnes d’information sur les dangers réels des drogues, y compris sur l’alcool et le cannabis.

Plus crédible, il pourra mener une guerre féroce et sans compromis contre les particuliers et les organisations procurant des drogues entraînant la dépendance ou portant atteinte à l’intégrité physique et psychique. Il ne devrait même pas tolérer la possession pour usage personnel de ces produits dangereux pour les personnes et pour la société.

Qu’en pense le PS ?


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès