OK, Eva Joly n’est pas bling bling, elle a un côté
« austère protestant » qui me rappelle Joxe, et elle fait un peu figure
de « chevalier blanc ». Mais
pourquoi ce flot, non pas de haine, mais d’une sorte de fiel que je trouve à
certains endroits déplacé. Je cite : "C’est le tour de force qu’a réussi cette femme.
Instiller dans les têtes qu’elle absente, la justice française a forcément
sombré. " Ce n’est pas elle qui a instillé cela dans les têtes mais
plutôt les faits et le sort qui lui a été réservé lorsqu’elle enquêtait sur des
dossiers sensibles.
"Qu’elle présente, le combat éthique est gagné et
que ses simplismes parfois fulgurants vont faire gagner la République." Cette phrase est incompréhensible.
"C’est fait d’une démagogie subtile où les puissants
et les riches ont toujours tort, où leur corruption est évidemment présumée et
où la justicière flamboyante qu’elle rêve d’être s’appuie sur son existence
contrastée pour tenter de nous démontrer qu’elle a plus de légitimité que tout
autre pour gouverner la France" Vous la chargez de bien des maux, et lui faite en quelque
sorte un procès d’intention en lui attribuant un discours qui ne me paraît pas
être le sien (plus de légitimité que tout autre !). Que les puissants et les
riches aient toujours tord est également loin des discours que je l’ai entendu
tenir. Evidemment dans le contexte de la « République monarchique » que
nous connaissons, de l’oligarchie et de la ploutocratie qu’est devenue la
France d’aujourd’hui, certains de ses propos ne sont pas politiquement
corrects. Il faut être aveugle pour ne pas voir les collusions qui existent
entre pouvoir politique et pouvoir de l’argent, et les effets délétères
qu’entrainent cette collusion permanente en termes de valeurs, de démocratie,
et de fonctionnement quotidien de la République.
"Un millième de cet esprit lucidement critique
appliqué à l’opposition et à ses représentants emblématiques rétablirait
l’équilibre et Eva Joly, comme d’autres, aurait droit à des éloges plus nuancés
et à des descriptions plus plausibles. " Soyons honnête, le pourvoir d’Eva Joly sur la presse n’est pas le millième de celui
de Sarkozy ! Si le président se fait critiquer à ce point, c’est bien parce
qu’il l’a cherché. A c^té de son côté bling bling évoqué plus haut, et qui pour
moi n’est qu’ anecdotique, comment quelqu’un vous ne voit pas ses tentaives de
s’affranchir de la constitution, non seulement sur le retrait de la
nationalité, mais voilà deux ans déjà, sur l’aggravation rétroactive de peines
en cours ! Ce président, garant de la
Constitution s’assoie dessus ? Dans ces cas là, permettez moi de lui préférez
un ou une candidate plus « sensible » à ces questions de droit...
La dernière consiste à nous « vendre » Eva Joly.
Comme si avant l’heure il fallait nous intoxiquer et nous persuader que la
France n’attend qu’elle. Je ne vois nulle part
dans les articles concernant sa candidature le fait que la France n’attendrait
qu’elle. On a parlé des candidatures de DSK, de M. Aubry, ou de F. Bayrou sans
que cela ne choque. Celle d’E. Joly n’est ni plus ni moins légitime que ces
autres candidatures... à moins qu’elle ne dérange plus que les autres !