Moi aussi j’ai commencé par être Gro-Evaphile.
Au début...
Faut dire, un p’tit bout de bonne femme venue du froid, assez teigneuse pour en remontrer aux Le Floch et autres Prigent, pour un peu secouer les tripes aux politiques de tout poil qui se vautrent dans le pognon, le népotisme et la prévarication comme le sanglier dans sa fange, y fallait qu’elle soit assez sévèrement burnée pour pas lâcher le morcif...
Et puis, je me suis dit : faut l’écouter...
Et puis je l’ai lue :
« La force qui nous manque »...
J’ai fini le bouquin avec un drôle de sentiment de malaise, ou d’inconfort...
Un peu comme un gourmand qu’aurait trop forcé sur une pâtisserie bien crémeuse et bien sucrée...
Y’en avait trop !
Trop de morale purinaine : NOUS, les Norvégiens, on est droits, responsables, austères, pondérés, prudents, humbles, on respecte l’environnement (Ah oui ! manger de la baleine, c’est une profonde admiration de sa culture !) soucieux d’autrui...Bon, d’accord, on exploite du pétrole, mais : BIEN !...
Trop de : je travaille comme une forcenée pour que la vérité éclate, que la LOI soit appliquée ; le reste est accessoire...
Le reste : une vie familiale pour le moins sacrifiée à sa MISSION de Chevalier Blanc...
Je ne peux pas ne pas largement approuver l’action et les buts de Gro Eva Joly...
Mais, l’odeur de sainteté, ça a toujours été chez moi la sonnette d’alarme...
Ca cache quoi, une perfection pareille ???