"Je ne comprends cependant pas bien l’argument de la compétitivité que
donne une TVA plus faible pour un pays, argument avancé par Spartacus."
C’est un peu plus compliqué que ce que Spartacus avance. La TVA fait partie de la fiscalité prise en compte pour définir un business, mais ce n’est pas la seule.
Mais pour comprendre, prenez un livre que vous souhaitez vendre 5 euros TTC pour des raisons marketing. Si vous le vendez en France, vous en tirerez 4.18 euros HT. Depuis le luxembourg, 4.35. Ca n’a l’air de rien, mais ca signifie 17 cts de marge supplémentaire par titre vendu.
Si par ailleurs la fiscalité locale sur les bénéfices n’est pas défavorable, où installez vous votre entreprise ?
Vous parlez de l’Irlande pour en déduire que la TVA n’a pas d’impact. Mais ce ne sont pas les mêmes entreprises qui s’installent en Irlande !
En Irlande, vous trouvez, comme par hasard, des entreprises qui vendent essentiellement ... à des entreprises. Donc qui travaillent en HT. Le coût élevé de la TVA ne les gène pas, au contraire. Du coup, elles comparent les marges accessibles sur le HT, avec l’imposition de ces marges. Et l’IS à 12.5 prend tout son sens.
A contrario, Amazon comme iTunes vendent essentiellement aux particuliers, donc travaillent essentiellement en TTC. Ici, c’est le prix TTC qui est important pour ne pas faire fuir le client. A TTC égal, elles cherchent à optimiser non seulement l’IS, mais aussi le montant HT du bien vendu, donc la marge brute du bien vendu.
Mécaniquement, à TTC égal, lorsque la TVA baisse, la marge augmente (cf les restaurateurs et le passage de la TVA à 5.5, ce qui a mécaniquement amélioré les marges).
Les entreprises travaillant avec des consommateurs font donc un double calcul : amélioration du résultat avant impôt du fait de la faible TVA + imposition optimisée = bénéfices maximisés.
Certaines entreprises mixent les deux solutions en fonction des produits, et des clients concernés.