Et puis l’enquête officielle peut-elle se satisfaire de la confiscation et la destruction des pièces à conviction des attentats criminels (vidéos du Pentagone, bandes sons des conversations entre les opérateurs des tours de contrôle avec pilotes découpées en confettis le jour des attentats par un membre de la FAA), boîtes noires vues par les témoins dont l’existence est niée par le FBI, ...) ?
En clair, s’il est difficile de nier qu’il existait depuis longtemps un projet d’attentat terroriste émanant d’extrémistes islamistes visant à utiliser des avions pour frapper des cibles civiles (mais ce projet n’existait-il pas en germe bien avant, à l’époque de l’opération Northwoods dont le document déclassifié est publié sur le net), on peut penser que les preuves judiciaires confondant les 19 accusés et leur commanditaires dans l’exécution de ces attentats sont tellement peu convaincantes par rapport aux zones d’ombre de cette affaire que personne d’autre que l’endoctriné Z. Moussaoui en aveu ne pourrait être condamné de ce chef par un jury. Cette indigence de preuves expliquerait-elle que GW Bush ait exigé que ces « combattants ennemis de la liberté » soient traduits devant des tribunaux militaires d’exception et non des tribunaux civils ?
Ceci étant, les lacunes de l’enquête menée par les autorités n’autorisent, je le pense, pas les citoyens à accuser en retour des personnes sur base d’éléments troublants mais isolés résultant de leur propre enquête, à peine de se substituer aux autorités et de violer les principes de droit ci avant rappelés.
En accusant à tort et à travers en lieu et place des autorités compétentes, l’on prend le risque de fouler aux pieds les mêmes procédures et principes de droit que l’on reproche aux autorités de négliger.
Or, ce travers est omniprésent sur le net et même dans la littérature où l’on accuse à tour de rôle, le gouvernement ou l’un ou l’autre de ses membre ainsi que diverses personnalités du monde politique ou immobilier new-yorkais, voire des sociétés commerciales ou des services secrets... De formidables raccourcis peuvent être lus çà et là : L’un des plus courants oublie que ce n’est pas parce qu’il couvre certains mensonges que le Gouvernement US est l’auteur des attentats...
Ces raccourcis et accusations nuisent considérablement au travail phénoménal accompli par certains pour démontrer la caractère orienté des conclusions officielles et amènent des personnes peu scrupuleuses et promptes à exploiter la moindre faiblesse à caricaturer le discours dit « sceptique » et le qualifier, sans craindre le ridicule de « conspirationniste » ou pire « négationniste », alors qu’une portion à mon avis majoritaire de leurs tenants se refusent à élaborer des thèses et accuser des coupables alternatifs, en fonction de leurs affinités idéologiques... Puisse A. Cockburn se reconnaître dans cette génération de journalistes peu scrupuleux...
- Conclusions-
Deux constats assez solides peuvent émerger parmi les doutes que devrait susciter une perception aussi objective et impartiale que possible des attentats du 11 septembre :
L’enquête officielle sur ces attentats pèche par de nombreux aspects.
Tout d’abord, elle est le produit d’une inversion chronologique entre l’établissement des événements factuels - en ce compris leur approche scientifique - et la recherche des coupables. Ainsi, 36 heures après les attentats, on connaissait les 19 coupables et leurs commanditaires alors que cinq ans après, les réponses données aux causes de la disparition des trois tours et les circonstances exactes des crash du Pentagone n’ont pas encore livré un verdict qui évite de sérieuses controverses.
Ensuite, il est manifeste que l’enquête a systématiquement évité tous les éléments qui ne corroboraient pas la version dite officielle, ce au prix de mensonges, non-dits, omissions, et falsifications pourtant particulièrement éhontés.
A l’inverse, malgré toute la suspicion légitime que peuvent éveiller les manquements de l’enquête, il ne revient pas au citoyen de lui substituer d’autres coupables mais de pousser leurs dirigeants et, avant cela, la presse à faire son travail et le cas échéant à exiger qu’une enquête digne de ce nom soit initiée qui aboutisse à traduire les responsables de ces crimes.
Il devrait exister un point de non retour au delà duquel le journalisme ne pourra plus se murer dans le silence actuel, difficilement compréhensible.
C’est dans cette dernière optique que s’inscrit la présente lettre également.
Bien à Vous.