@ L’Enfoiré,
Tu écris : « S’il y a de la demande, il y aura de l’offre ».
Sans rentrer dans les lacunes et paradoxes de la célèbre « loi », la réalité nous montre pas mal de demandes dont la concrétisation de l’offre est soit limitée soit interdite par les pouvoirs publics.
La demande de stupéfiants, si son offre existe, celle-ci est illégale et réprimée ; la demande de consommation effreinée d’alcool est sévèrement contrôlée aussi ; de même pour la pornographie ; etc.
Dès lors, ne pourrait-on penser parvenir à aduler la réussite sans nécessairement mettre sur un piédestal l’argent en tant que mesure ultime et indépassable du succès ? Tu as raison de lier un bon nombre de facteurs, dont l’envie, la jalousie (et donc le sentiment de médiocrité ou d’échec y correspondant), mais, justement, l’étalage ne fait que renforcer ces notions antagonistes et complémentaires.
Je ne dis pas qu’il faudrait procéder comme le communisme (horreur parmi d’autres) mais plutôt laisser l’autorité jouer son rôle social régulateur en imposant des limites (c’est son rôle régulateur le plus visible et probablement le plus basique avec les obligations procédurales). Ne pas interdire les profits mais plutôt en réguler les conditions de manière transparente et contraignante. (Comme il existe des salaires minimaux, ne pourrait-on imaginer de savants calculs de rémunérations maximales (en fonction de plusieurs données) ?)
Simple exemple : aussi puissant soit le président des Etats-Unis (dans l’absolu), aussi grandes soient ses responsabilités à l’égard de son peuple ou du monde, son salaire et ses frais sont fixés par des barèmes légaux. Si les tribunaux font leur travail, il ne doit pas être capable d’user de son pouvoir à mauvais escient (soit...
). Cela limite-t-il le nombre d’ambitieux désirant devenir président ?
L’attrait du futur PDG est un mélange de soif de pouvoir/puissance, de désir de mener une affaire, de soif d’argent. Je me permets d’insister sur mon intime conviction : si payer un PDG au smic n’arrangera rien (au contraire), je pense qu’opérer une limitation serait un symbole fort autant qu’une source d’assainissement pour un milieu dont le potentiel de performance n’est pas toujours supérieur au potentiel de parasitage.
(PS : je te rassure, je reste réaliste, je ne sais que trop bien combien l’être humain est excès et déraison, mais je sais aussi qu’il est capable de se dépasser
)