Article qui amalgame des situations différentes
- 1) Les personnes internées suite à des actes (dangereux pour eux-mêmes ou pour autrui) en Hospitalisation d’Office. C’est d’abord une décision d’ordre public, c’est vrai. S’il y a poursuites au pénal, l’abolition de la responsabilité sera circonscrite au moment des faits, pas avant ni après. D’autre part, la justice est parfaitement au courant puisque c’est elle qui prononce un non-lieu, dans un premier temps.
Ceci dit, il y a un vrai débat sur ce principe : si la personne bénéficie d’un non-lieu (à procès) elle est, du coup, privée de la possibilité d’être mise en face de son acte et de ses conséquences. Mais si certains pourraient y être accessibles (état psychotique transitoire, par exemple), d’autres non (psychose chronique installée depuis longtemps) Si la loi le décidait, qui ferait le tri ? Des juges ? Sur quelles compétences ? Des psychiatres ? Vu ce que l’auteur en pense...
Actuellement, les services pénitentiaires estiment à 25 % le pourcentage de détenus souffrant de troubles psychiques (préexistants ou acquis) et dépassant donc leurs compétences. Nous nous rapprochons de la situation américaine. On ne peut pas considérer ça comme satisfaisant, encore moins comme un progrès !
La psychiatrie n’est pas une science exacte parce qu’elle est une science humaine. Le sujet n’y est pas un objet standard. Quant aux diagnostics, c’est quand même autre chose qu’une « hypothèse », il faut être un peu sérieux.
- 2) Les personnes hospitalisées à la demande d’un tiers (HDT), le plus souvent la famille. Là aussi, le débat est ouvert depuis longtemps. Entre celui qui « dérange » le fonctionnement familial (possiblement « fou » lui aussi) et celui qui a besoin réellement de soins alors que son état ne lui permet pas d’y accéder, la palette est large. Là encore, qui fera le tri ? (voir plus haut).
L’auteur se place uniquement sur un plan moral et judiciaire. C’est son droit. J’aurais aimé qu’il prennent aussi plus en compte la souffrance psychique des intéressés et leur besoin de soins adaptés. Le lien qu’il met sur « la loi actuellement en discussion » envoie directement sur le site de la CCHD, qui n’est qu’un faux-nez de la Scientologie ! Alors, ignorance ou quoi d’autre ? Son article sur la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires me ferait pencher vers « quoi d’autre » ...