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Commentaire de easy

sur De la bulle internet à la bulle immobilière


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easy easy 31 août 2010 00:50

Outchhh !! que c’est simple !



Le premier problème (forcément de masse) qui génère une chute de l’immobilier est celui d’un défaut généralisé de la capacité des emprunteurs à rembourser. Un grand nombre de gens ne peuvent plus rembourser, revenden et ça fait chuter les prix.

Ce qui fait que des gens (en grand nombre) ne peuvent plus rembourser, c’est soit une hausse massive du chômage soit une augmentation de leurs charges financières (ce qui est le cas quand le taux variable, massivement pratiqué, est appliqué à la hausse), soit ces deux facteurs à la fois.
C’est cela qui s’est produit aux USA. Et c’est un phénomène qui touche essentiellement les pauvres. 

En plus du fait que des tas de pauvres ont été soudain obligés de revendre, les banques ont réalisé qu’elles avaient accordé des crédits un peu trop facilement à des gens qui, en cas de hausse des taux, allaient se retrouver tous en même temps en difficulté. Réalisant soudain les risques d’un syndrome négatif massif, elles se sont retirées du jeu des titres audacieux en les requalifiant de pourris. Ce qui a crée, à côté de la chute de l’immo des pauvres, une crise de confiance et de liquidité des banques et entre banques.

Même si les établissements financiers ne s’étaient pas retrouvés à se refiler les patates chaudes qu’étaient devenus ces titres pourris, l’Amérique se serait tout de même retrouvée avec des tonnes de maisons à vendre parce que les taux avaient soudain augmenté et le tout, hélas, au moment où le chômage augmentait aussi.



C’est une somme de circonstances et non exactement une cascade de circonstances qui ont créé le renversement de situation US.


Quels que soient les autres paramètres, dont celui du chômage que nul ne peut prévoir, il n’est pas sorcier de piger que le principe de l’augmentation des mensualités, quand il est appliqué à la masse des pauvres, ne peut aboutir, en cas de hausse des taux, qu’à une catastrophe dans leur monde.


Il faudrait un contexte économique doré sur tranche pour qu’une augmentation généralisée des mensualités ne provoque pas un grippage. La hausse des mensualités ne fait souffrir que la masse pauvre qui vivent, par définition, à la limite de rupture. Ca fait que quand un marché immo plonge, c’est d’abord et surtout celui des pauvres qui peut chuter à zéro. 


C’est bête à dire mais il faut le dire, l’immo des pauvres n’est pas géographiquement imbriqué dans l’immo des riches. 

Quand l’immo des quartiers pauvres s’effondre, l’effet cercle vicieux joue à plein dans leur quartier où plus une masure n’intéresse plus personne. Et cela pendant que sur la 7ème avenue ou sur les Keys, l’immo des riches ne tressaille que de 10% pendant quelques mois, pour repartir ensuite de plus belle.

Or, il est absolument impossible qu’une maison de Céline Dion grimpe, grimpe et grimpe encore et toujours, sans entraîner à la hausse les maison des quartiers voisins et de proche en proche, sans relever aussi, mais bien plus tard, le prix du foncier des quartiers aujourd’hui sinistrés.

Nous concernant, il suffit qu’une poignée de riches se maintiennent à flots même quand tout s’effondre (A la manière de Jacob Astor) , pour que le centre de Paris reste âprement disputé entre eux et reste très cher. A partir de quoi les quartiers voisins restent chers, etc. La chute de l’immo, c’est impressionnant en volume oui, mais c’est comme la chute de l’auto ou des parfums : c’est violent à l’extrêmité populaire et peu significatif voire inverse à l’extrêmité élitiste. 


Ceux qui rêvent d’un effondrement de la bulle immo pourront peut-être acheter à vil prix une masure de la banlieue de Roubaix mais ils ne pourront jamais acheter à vil prix un hôtel particulier sur l’avenue Foch. 


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