@ AILusion :
" L’expérience suisse de Jean d’Hôtaux qui est intervenu sur ce fil,
aurait pu être intéressante.
Il n’est malheureusement revenu. "
De passage, sur le chemin de ma chambre à coucher, j’ai vu de la
lumière et je suis entré ...
Toutefois, les institutions suisses sont complexes et mériteraient un
long échange pour en saisir toutes les subtilités.
La Suisse s’est formée lentement au cours des siècles, par
l’agrégation successive de territoires souverains : les cantons. De
Confédération d’états jusqu’en 1848, abstraction faite de l’éphémère
« République Helvétique » imposée par Bonaparte (1798-1803), la Suisse
devint un état fédéral après la "Guerre
du Sonderbund" (guerre civile). Le nom de Confédération helvétique a
toutefois subsisté. C’est de 1848 seulement que date la véritable
première Constitution
fédérale qui institue un gouvernement fédéral (le Conseil fédéral),
un Parlement bicaméral (le Conseil national, lequel représente le
Peuple, et le Conseil des États qui représente les Cantons), ainsi que
les institutions que nous connaissons aujourd’hui encore pour la
plupart.
Parmi les outils institutionnels dont dispose l’électorat :
Le
« droit d’initiative » et le « droit de référendum ». Ce sont deux notions
distinctes en Suisse, contrairement à la France où l’on parle beaucoup
ces temps de « référendum d’initiative populaire ».
L’initiative populaire" permet à l’électorat de faire modifier la
Constitution. Cependant, tout amendement constitutionnel requiert la
« double majorité » : celle du Peuple (majorité des votants au plan
national) ET celle des Cantons (majorité des Cantons).
Le « référendum » quant à lui, permet à l’électorat de faire annuler
une loi votée par la Parlement. Dans ce cas, seule la majorité du Peuple
est requise.
Précisons encore que chaque Canton possède sa propre Constitution,
son gouvernement et son parlement (monocaméral).
Le découpage géographique des cantons ne recoupe pas forcément celui
des régions linguistiques. Il existe bien évidemment des cantons
purement germanophones ou francophones, ainsi qu’un canton totalement
italophone, mais aussi des cantons bilingues (allemand et français) et
même un canton trilingue (allemand, italien et romanche).
La Confédération suisse reconnait 4 langues nationales dans sa
Constitution : allemand, français, italien et romanche.
Les Cantons définissent leur(s) langue(s) officielles dans leurs
propres Constitutions.
Il y aurait encore beaucoup à écrire sur le sujet, mais ce sera tout
pour ce soir ...
Pour ceux que cela intéresse, un ouvrage très bien fait sur la
Suisse, son histoire et ses institutions :
" L’Histoire
de la Suisse pour les nuls ", dans la collection éponyme, auteur
Georges Andrey.
Cordialement !