C’est au hasard de mes errances de bédouin, que je viens de tomber
sur votre "Lettre ouverte à M. Bouteflika, président de la République
Algérienne« , publiée sur le site du
»Journal Chrétien" daté du 10 décembre 2007, suivant lien :
http://www.spcm.org/Journal/spip.php?breve4711
Etant peu soucieux de savoir si l’on vous a ou non répondu
officiellement à votre lettre ouverte en même temps que peu curieux des
pérégrinations médicales des uns ou des autres, c’est à titre de citoyen
algérien outragé, que je voudrais réfuter ici, un certain nombre de
contre vérités que vous n’avez pas craint d’avancer, au mépris des
règles ordinaires de l’honnêteté intellectuelle dont font preuve en
général, les hommes de l’art comme vous l’êtes. Quel dommage donc, M. le
professeur ! Et permettez-moi ici, de passer en revue quelques unes de
vos assertions qui relèvent tout bonnement de l’imposture.
- Quand vous prétendez citer le Texte sacré de l’Islam, en attribuant le passage suivant au Coran : « »Combattez
vos ennemis dans la guerre entreprise pour la religion…..Tuez vos
ennemis partout où vous les trouverez. – Coran, Sourate II, 186-7« », vous commettez là, une falsification caractérisée du texte sacré, puisque le Verset en question se traduit comme suit :
« »Combattez au nom de Dieu, ceux qui vous combattent et n’agressez
point, Dieu n’aime pas les agresseurs…Tuez-les (les agresseurs) et
chassez-les, d’où ils vous ont chassés. La fitna (le désordre) est pire
que la guerre….« ». Seraient-ce là les syndromes d’une trop longue
fréquentation pédagogique de la psychopathie que vous enseignez depuis
si longtemps M. le professeur ? Je le crains pour vous….
- Quand vous prétendez « »qu’en 1830, les français sont venus à Alger
détruire les repaires barbaresques ottomans qui pillaient la
Méditerranée, libérer les esclaves et, finalement affranchir du joug
turc les tribus arabes et berbères opprimées« »….cela tient du
donquichottisme béat, pour qui se souvient de la fameuse harangue du Roi
Très Chrétien à ses députés en cette journée du 2 Mars 1830 : « »…mais
je ne puis laisser plus longtemps impunie l’insulte faite à mon
pavillon ; la réparation éclatante que je veux obtenir, en satisfaisant
l’honneur de la France, tournera, avec l’aide du Tout-Puissant, au
profit de la chrétienté. »
Et dire que c’est le même genre de discours de marchands trompeurs et
pilleurs, que l’on continue de servir encore aux bons peuples, comme le
font aujourd’hui, les Bush et leurs supplétifs de France et de Navarre,
pour vendre la guerre pétrolière contre l’Irak, l’Afghanistan – et
probablement demain contre l’Iran, tantôt au non de la lutte contre le
terrorisme, tantôt au nom de la démocratisation….
C’est assez souligner, pour revenir à l’Algérie, – et bien avant que le
récent ouvrage de Pierre Péan ne vienne opportunément le rappeler –
que beaucoup d’historiens savaient de quel coté se trouvaient les
pillards, c’est-à-dire les hordes de marchands-mercenaires ayant noms de
Bourmont, de Sellières et autres Schneider, arrivés dans les bagages de
la soldatesque de cet infortuné Charles X, à qui l’invasion et le
pillage de l’Algérie ne porta pas bonheur, puisqu’il fut forcé
d’abdiquer quelques semaines plus tard pour s’exiler à Prague, puis en
Autriche où il s’en fut mourir, de honte et surtout de choléra....comme
les « barbares » mouraient eux, de paludisme, n’est-ce pas docteur ?.....
- Vous persistez ensuite dans le dénigrement et l’imposture contre la société algérienne d’alors – 1830 – en écrivant : « »Les
talebs les plus évolués qui servaient de toubibs (hakems) suivaient les
recettes du grand savant – Bou Krat – (Hyppocrate), vielles de plus de
2000 ans. La médecine avait quand même sérieusement évolué depuis !...« »
Dommage M. le professeur, que vous feignez d’ignorer que la société
algérienne en 1830, faisait partie intégrante – et le demeure encore -,
de ce vaste ensemble civilisationnel qu’est le monde arabo musulman.
Dommage aussi, que vous ayez cru devoir escamoter les apports décisifs
de la médecine arabo musulmane à un Occident médiéval, longtemps pétri
d’ignorance, de ruralité et d’obscurantisme. Quelle ingratitude,
monsieur, à l’égard de vos premiers maîtres en la matière, comme Ibnu
Sina, Ar-Razi ou Abulkassis pour ne citer que ces grands précurseurs
dont les travaux ont constitué les premiers fondements de la médecine
moderne. Dommage enfin, que vous feignez d’ignorer que c’est à Bagdad
que fut édifié le premier et le plus grand hôpital de l’époque, plus de 7
siècles avant l’Occident. Non, M. le professeur Savelli, votre feinte
amnésie n’est que la conséquence d’une regrettable inclination de pied
noir indécrottable et nostalgique de « l’Algérie de papa ». Nostalgique au
point d’en adopter à la fois, la même posture de supériorité et le même
ton de condescendance et de refus de regarder l’Histoire. En en
assumant toutes les facettes….En particulier les moins brillantes, comme
par exemple l’Histoire des crimes établis, perpétrés par la
colonisation française et que vous cherchez à escamoter et à gommer, en
convoquant d’autres génocides….En faisant sciemment l’amalgame entre
des génocides réels, comme ceux subis par les Amérindiens en Amérique et
les aborigènes en Australie et les génocides supposés comme ceux
qu’auraient subi les Arméniens ou les « romano berbères » comme vous
dites….
Pour le reste, je ne m’appesantirai que pour l’humour, sur votre effort
méritoire pour comprendre la langue arabe « à votre rythme » et surtout
pour l’interpréter à l’aune de vos propres phantasmes, quand vous
écrivez par exemple et avec une touchante suffisance :
« »Faut-il oublier que la France a respecté la langue arabe,
l’imposant même au détriment du berbère, du tamashek et des autres
dialectes et a respecté la religion (ce que n’avaient pas fait les
Arabes, forçant les berbères chrétiens à s’islamiser pour ne pas être
tués, d’où le nom de kabyle – j’accepte)« »Du vrai délire
linguistique, M. le professeur ! le terme kabyle étant tout simplement
dérivé de la racine arabe de قبيلة – قبائل – قبائلي. – (tribu, tribus,
membre de la tribu).
Je profite de l’anecdote pour signaler que ce genre d’erreur – souvent
dû à une faible maîtrise de la langue arabe - est très courant même chez
les pseudo « orientalistes » réputés, comme Denise Masson, voire même
Jacques Berque. Il suffit pour s’en apercevoir, de comparer les
traductions plus ou moins sérieuses – sournoises serait plus juste ! -
du Coran, faites par ces derniers, avec la magistrale traduction donnée
par le regretté Cheikh Muhammad Hamidullah, ce véritable apôtre moderne
de l’Islam des Lumières.
Enfin, - et j’en finis par le « bouquet » de la lettre ouverte - quand M.
Savelli débute son factum en prétendant que l’identité algérienne « »n’a
jamais existé avant 1830« » en se fondant curieusement sur des propos
ambigus du grand leader nationaliste algérien Ferhat Abbas, mais en
faisant totalement l’impasse sur les incontournables "Histoire de
l’Afrique du Nord« de Charles –André Julien ou »l’Algérie, Nation et
Société" de Mostéfa Lachraf qui réfutent brillamment l’un comme l’autre,
les thèses coloniales niant l’existence de la Nation Algérienne.
Encore une ignorance feinte, M. le professeur ! N’est-ce pas là d’ailleurs la pire des ignorances ?. (Abdelkader Dehbi).
03/09 22:56 - celuiquichaussedu48
03/09 18:29 - ffi
03/09 01:03 - Aafrit
Monsieur Galien, cette Histoire, comme dirait l’autre là, tu l’aimes ou tu la (...)
03/09 01:01 - ffi
@ anti-oligarchie : Un philosophe ne peut se prendre pour Dieu. Dieu étant absolument parfait, (...)
03/09 00:48 - ffi
Citez-moi un seul concept philosophique de sa création... Voltaire, c’est une sorte de (...)
02/09 20:15 - Dolores
La plupart des posts prouvent -si besoin était- que les religion sont toutes à l’origine (...)
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