Dommage, le titre était attirant, le sujet intéressant, mais le contenu très convenu.
Amateur de musique cubaine depuis bien longtemps (mon premier choc fût le concert des Van-Van à l’Elysée Montmartre en 1986), habitué des salles de concert de la Havane depuis un temps où Wenders n’avait pas mis les pieds dans l’île, j’avais très envie de savoir pourquoi la musique cubaine était au plus haut... à une heure où une vague nommée reggaetton lamine la créativité des musiciens cubains, s’attaque à leurs revenus et pourrit les oreilles de l’ensemble de la population.
Plusieurs lecteurs attentifs et érudits ont recadré l’auteur, notamment sur le rôle de Juan de Marcos qui a bien manipulé Ry Cooder et le reconnaît dans le film de Wenders au cours d’une brève interview où il montre une grande maîtrise du teque (la langue de bois cubaine), je ne peux quand même laisser passer sans le relever cet amalgame de clichés intégrant quelques références à de vrais créateurs (Omar Sosa, Chucho Valdès...) mais aucune à la situation de la musique dans l’île aujourd’hui.
Il y a pourtant une chose dont le régime actuel peut se vanter, c’est bien la qualité de la musique et de son enseignement, avec quelques réserves sur l’aspect « militaire » et intensif de cet enseignement et surtout sur son accès limité aux « enfants de », surtout des enfants de musiciens d’ailleurs.
Si vous creusez la question, vous trouverez que les racines de la spécificité musicale de Cuba remontent au 18ème siècle, le colon espagnol ayant décidé de donner une formation musicale classique à ses travailleurs originaires d’afrique (on voit bien la différence avec la Jamaïque voisine, où la formation musicale est restée assez empirique et limitée).
Donc, je ne dirais même pas « bien tenté », j’attends toujours un article sur la musique à Cuba aujourd’hui...