@ Jean
Je lis absolument tout, et je
trouve très intéressant votre échange avec Deneb.
Je constate que vous évitez le
plus possible d’utilier le terme « spiritualité » pour parler de votre
démarche, pourtant typiquement spirituelle, selon moi.
Vous aussi vous semblez vouloir,
sur ce point, « rester religieusement correct », c’est-à-dire vouloir
accepter cette idée reçue (répandue par les religions) selon laquelle la
spiritualité C’EST le religieux.
Je crois qu’il faut refuser ce
pseudo-pléonasme. Il y a de la spiritualité dans votre démarche
« religieuse sans les religieux », mais aussi dans celle des
agnostiques ou des athées. Et cette spiritualité est aussi pleine et
respectable que celle des religieux.
Ceci m’amène à vous reproduire
ici (en deux fois) le début d’une réflexion de 2002 que j’avais titrée
"La spiritualité
matérialiste (ou spiritualité et criminalité)" (1)
La spiritualité est première.
C’est ce don de naissance qui différencie l’anthrope de l’animal. Grâce à la
spiritualité il pourra réfléchir, raisonner, philosopher, prendre conscience de
l’importance naturelle de l’esprit chez l’être humain, ressentir l’impérieux
besoin de trouver un sens à sa vie.
La spiritualité est une culture.
La prise de conscience de cette faculté innée conduit les êtres humains à la
développer, la cultiver, lui rechercher la meilleure, la plus pure application,
ce qui les conduit à la transcendance, à l’idée de Dieu. Chaque individu pourra
ainsi décider l’organisation de sa vie future et, avec d’autres, celle de la
société où il vivra. Il pourra prendre conscience de la nécessité d’une morale
individuelle et d’une morale de groupe. Il pourra, avec d’autres, décider de
proclamer, de systématiser la priorité spirituelle dans le rassemblement
chaleureux de ceux qui la conçoivent de la même manière, au sein d’une
religion. On ne peut voir là que du positif, un processus par lequel l’anthrope
et la société s’épanouissent. La spiritualité cutivée devient alors la culture
de l’idée de Dieu, de la croyance en lui, du rapport, intime ou collectif, à
lui. Parallèlement cependant, et avec une aussi grande valeur, la spiritualité
pourra se cultiver et s’épanouir dans une philosophie rejetant l’idée de Dieu.
La spiritualité, hélas, est aussi
une déviance.
(à suivre)
Mais rassurez-vous je m’arrêterai
aux quelques lignes de cette partie 2, laquelle, vous verrez, si situe en plein
dans le sujet où nous a conduits Jean-Marie Muller.