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Commentaire de J. SCIPILLITI

sur Quand la gauche justifiait les expulsions


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J. SCIPILLITI 3 septembre 2010 14:08

Il faut même aller plus loin et rappeler que quand la gauche se définissait par rapport au socialisme, elle n’avait pas besoin, pour se donner une identité, de faire des immigrés sa clientèle privilégiée, puisque la « classe ouvrière » jouait ce rôle. Certes elle lorgnait un peu vers les immigrés, mais dans des proportions moindres : cette clientèle était alors celle de l’extrême gauche trotskyste et maoiste. C’est après la faillite de toutes les formes de socialisme, après l’évolution sociologique ayant entraîné la quasi disparition de la classe ouvrière, que la gauche eut besoin de se trouver une nouvelle identité en se faisant le porte-parole de tous les marginaux de la société, à commencer par les immigrés, de préférence musulmans ou noirs.

En voici un exemple avec un viel article de l’Humanité. Le 24 décembre 1980 , le maire communiste de Vitry (94) avait détruit au bulldozer un campement illégal d’immigrés maliens, ce qui avait provoqué une protestation du Recteur de la Mosquée de Paris auprès du PCF. Voici la réponse que lui apportait son secrétaire général Georges Marchais dans l’Humanité du 6 janvier 1981. Extraits :

« Je vous le déclare nettement : oui, la vérité des faits me conduit à approuver sans réserve la riposte de mon ami Paul Mercieca (...) Plus généralement, j’approuve son refus de laisser s’accroître dans sa commune le nombre déjà élevé de travailleurs immigrés(...) En raison de la présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés et de membres de leurs familles, la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes. Il faut les regarder en face et prendre rapidement les mesures indispensables. La côte d’alerte est atteinte (...) C’est pourquoi nous disons : il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : il faut stopper l’immigration officielle et clandestine. Il faut résoudre l’important problème posé dans la vie locale française par l’immigration. Se trouvent entassés dans ce qu’il faut bien appeler des ghettos, des travailleurs et des familles aux traditions, aux langues, aux façons de vivre différentes. Cela crée des tensions, et parfois des heurts entre immigrés des divers pays. Cela rend difficile leurs relations avec les Français. Quand la concentration devient très importante (...) la crise du logement s’aggrave, les HLM font cruellement défaut, et de nombreuses familles françaises ne peuvent y accéder. Les charges d’aide sociale necéssaires pour les familles immigrées plongées dans la misère deviennent insupportables pour les budgets des communes »...
 
A l’époque nul ne s’en était ému, puisque ce comportement et ces propos venaient d’un grand parti de gauche, c’est à dire de ceux qui incarnent la générosité, la justice. Quelques années plus tard, quand d’autres, à droite cette fois, diront la même chose, la gauche, y compris le PCF, hurlera au fascisme, au racisme, et cette fois il faudra encore la croire puisque c’est le camp de la générosité, de la justice. Des contradictions ? Où ça camarade ? Ne serais-tu pas un suppôt de Le Pen ?


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