En Alsace, la route de vins est bien plus populaire que la route des crêtes.
Déjà il y a 20 ans, sur la route des crêtes, croisait on des files de touristes avec leurs baladeurs sur le crane, fonçant sans regarder le paysage, suivant des yeux point par point leur carte achetée à Colmar.
Aujourd’hui je les imagine le nez sur leur gps, passant à coté des points de vue et des lacs et des vallées sans les voir.
Ne remarquant pas les rapaces qui font du vol de pente à quelques mètres d’eux.
Je les ai vus, descendre de leur 4*4, enfiler les chaussures de marche toutes neuves, les lunettes de soleil, le bob, sortir les cartes, le bâton de marche pour faire quoi ?
Monter 50 mètres pour aller voir un vieux château restauré au ciment et au plâtre par des amateurs bénévoles du coin persuadés de faire une bonne action, persuadés de remettre en valeur leur patrimoine local.
Surpris de nous trouver nous, des jeunes en basquettes et jeans qui avaient pris pendant deux heures les vieux chemins dans la forêt, évitant routes, relais pour touristes, colonies de vacances, club WWF qui ne deviennent que des lotissements pour touristes.
Je les ai vu tourner et retourner boussoles et cartes pour chercher le nord, et identifier avec certitude le village d’Orbey comme étant Kaysersberg, après un quart d’heure de gamberge profonde.
Prenant le double bang retentissant dans la vallée faite par un Mirage 50 belge qui passe le mur du son pour un coup de tonnerre de beau temps.
Nous regardant mauvais parce qu’on se foutait d’eux.
Et il y a des locaux pour préparer des sites et accueillir ce genre de touristes dénaturant totalement le site original et bien tranquille.