Justement, la Raison pousse à croire en Dieu.
Dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les musulmans. Le plus grand changement que l’opinion ait
produit sur notre globe fut l’établissement de la religion de Mahomet.
Ses musulmans, en moins d’un siècle, conquirent un empire plus vaste
que l’empire romain. Cette révolution, si grande pour nous, n’est, à la
vérité, que comme un atome qui a changé de place dans l’immensité des
choses, et dans le nombre innombrable de mondes qui remplissent
l’espace ; mais c’est au moins un événement qu’on doit regarder comme
une des roues de la machine de l’univers, et comme un effet nécessaire
des lois éternelles et immuables : car peut-il arriver quelque chose qui
n’ait été déterminé par le Maître de toutes choses ? Rien n’est que ce
qui doit être.
Comment peut-on imaginer qu’il y ait un ordre, et que tout ne soit
pas la suite de cet ordre ? Comment l’éternel géomètre, ayant fabriqué
le monde, peut-il y avoir, dans son ouvrage, un seul point hors de la
place assignée par cet artisan supreme ? On peut dire des mots
contraires à cette vérité ; mais une opinion contraire, c’est ce que
personne ne peut avoir quand il réfléchit.
« Essais sur les Mœurs » (1756), dans Oeuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap.
J’oubliais achète toi un cerveau 