Article de particulièrement mauvaise foi, comme souvent sur ce sujet.
Il convient sans doute au lecteur d’aller chercher la vérité à sa source, c’est à dire en lisant le rapport de l’IAC, ou au moins ses conclusions...
Comme ce rapport est en anglais, en voici les quelques éléments de conclusions majeurs :
L’IAC souligne le succès du GIEC globalement, établi grâce aux milliers d’experts impliqués, mais idenfifie deux aspects majeurs qui doivent être améliorés.
Le premier rassemble une série de recommandations sur ce que l’on peut appeler la gouvernance du GIEC : management, communication, transparence etc... Il s’agit de critiques classiques concernant une structure internationale de taille importante, dont à la fois la taille et le rôle ont cru de façon importante en quelques années. Comme souvent, les mécanismes de gestion de cet organisme n’ont pas suivi, d’où quelques ratés qui ont fait la une des journaux.
Le second est à mon avis le plus important : il faut savoir que les travaux du GIC ont deux phases différentes : l’une est l’oeuvre des scientifiques, qui s’efforcent de présenter une image de consensus de l’état des observations et évolutions du climat avec les modèles actuels, et de l’évolution probable de la situation dans les années futures en fonction de ces données. L’autre est l’ouvre des gouvernements (le GIEC est dépendant de l’ONU, et donc une agence intergouvernementale), qui valident et moulinent ce consensus scientifique en un texte acceptable par tous, comportant des recommandations d’actions. en raison de la nécessité de trouver ce consensus « politiquement acceptable », les avis du GIEC sont souvent exprimés en des termes suffisament peu précis pour être ensuite considérés comme « hautement probables ». A juste titre, l’IAC recommande de mettre fin à cette dilution des conclusions et à fournir au contraire des éléments plus tranchés accompagnés de véritables analyses statistiques de probabilité d’occurence.
Scientifiquement, cette recommandation a tous son sens, et permetrait d’éviter des malentendus de termes trop agues énoncés de façon péremptoire. Mais cette suggestion se heurte à uun eccueil majeur : dnas leur immense majorité, les citoyens, les journalistes et les politiques ne sont pas capables d’interpréter la signification de probabilités. On retrouve ce problème pour toutes les catastrophes naturelles : quel politique sait interpréter ce que signifie concrètement un risque de tremblement de terre de magnitude 7 de 50% dans les deux siècles prochain pour un lieu donné ? Comment traduire ce risque probabiliste en action concrète ?
On comprend donc mieux la nécessaire professionnalisation de la communication des conclusions du GIEC : traduire en langage compréhensible des probabilités scientifiques est toujours un défi. Lorsque les enjeux sont aussi importants que dans ce cas du changement climatique, la pédagogie nécessaire devient une affaire d’état...