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Commentaire de Philou017

sur La Libération (10) : Pearl Harbour, version 1.0, celle de 1932 !


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Philou017 Philou017 14 septembre 2010 10:43

 ce n’est pas un coup de hasard extraordinaire ?
pfffff

Ce fut lui qui prit la majorité des décisions cruciales, et non Fletcher.

C’est faux.

Je viens de traduire votre passage et l’ai envoyé à Annapolis. Je m’attends à la rigolade générale.

Attendons.

Et bien amusez-vous. J’ai vu cette affaire en long et en large, en ai discuté avec des historiens autant que des militaires, autant d’active que retraité. Je doute que vous me surpreniez, mais essayez toujours.
Discuter avec des militaires ne sert strictement à rien. Ce qui se passait à Washington n’est pas connu des militaires. En outre,sur ce genre de sujet, un militaire comme un autre fait passer ses préjugés et son confort moral avant le reste. Avec quelques exceptions comme Stirnett, qui lui a étudié les faits, y compris à Washington.


 Le dernier plan, rainbow 4 datait de la mi-40, et la quasi totalité des historiens pensent qu’il aurait été appliqué si jamais les USA était entré en guerre sans Pearl Harbor.

Vous caricaturez. Il n’y a pas de consensus dans les états-major, les doctrines peuvent toujours être remises en question à la lumière des évènements. Concernant les Américains, les plans ne pouvaient être que des projections théoriques, puisqu’ils n’avaient pas l’initiative.. Peral Harbor a de toute façon chamboulé les plans. De plus, vous ne devez pas ignorer le poids du politique. La défaite de Midway doit aussi aux conflits internes de l’état-major Japonais et du gouvernement.

Les officiers américains ne sont pas comme les Français, et ils savaient s’adapter tres vite.


 Il ne faut pas oublier non plus qu’une bonne partie de la flotte atlantique devait escorter les convois vers l’Angleterre, les porte-avions servant même de transport d’avions eux-même à l’occasion.

De nombreuses unités ont été transférées vers le Pacifique.

« Les navires de guerre passent la plupart de leur temps au port, à cette époque »

C’est vrai que les batailles navales se passent souvent dans les ports. Midway est en plein cœur du Pacifique. Les interventions de l’Amirauté lors de la bataille ont été quasi-inexistante.

les options tactiques étaient constamment discutées au sein de l’amirauté, et je vous répète que les flottes étaient le plus souvent au pot. Le chef de la flotte, Fletcher et non Spruance, a ainsi défendu la nomination de Spruance, en remplacement de Hasley, malade. Le Yorktown est parti le 30 Mai de Pearl harbor, avec Fletcher à bord. Midway a eu lieu le 4.

Et c’est Fletcher qui a commandé jusque vers la fin de la bataille. Les qualités d’un chef de groupe naval sont de décider, pas de connaitre en détail les procédues de telle ou telle action. Du reste :

"Le contre-amiral Spruance, responsable des croiseurs, allait le remplacer provisoirement. Bien qu’il n’eût pas d’expérience des porte-avions, il se révélait néanmoins un technicien, doué d’une vive intelligence et d’une rigueur mathématique et, comme les événements ne manqueraient pas de le prouver, d’un esprit de décision."

......

Spruance, à bord de l’Enterprise, se livrait à des calculs rapides. Sa radio avait intercepté le message du pilote du Catalina à Midway, à 5h. 34 du matin, qui signalait pour la première fois les porte-avions de Nagumo. Sur les instructions de Fletcher, Spruance avait fait avancer à toute vitesse la Task-force 16, tandis que Fletcher attendait le retour de la formation envoyée à l’aube par la Task-force 17. Spruance savait à ce moment-là que, dans trois heures au plus, il serait à moins de 100 milles de la flotte de Nagumo, ce qui représentait une distance confortable pour que ses chasseurs puissent procéder à une attaque. Mais en trois heures, il ne l’ignorait pas, il pouvait perdre son principal avantage réel : l’effet de surprise. Il lui fallait donc faire prendre tous les risques à ses avions. Et c’est ce qu’il fit.

A 7h.02, les Japonais se trouvaient à près de 170 milles, soit le rayon d’action maximal pour les chasseurs américains. Spruance, qui n’avait jamais commandé de porte-avions lança les 67 bombardiers en piqué, les 29 avions torpilleurs et les 20 chasseurs de l’Enterprise et du Hornet. Deux heures plus tard, Fletcher envoyait depuis le Yorktown une escadrille de 12 avions torpilleurs et un groupe d’attaque de 17 bombardiers en piqué et de six chasseurs.

Du Hornet, 35 bombardiers en piqué et 10 chasseurs foncèrent sur la position qu’on leur avait fixée pour ne rien y trouver, car Nagumo s’était dirigé vers le nord-est à la poursuite de la flotte du Pacifique. Les appareils du Hornet prirent la direction du sud vers Midway et ne découvrirent jamais les navires de Nagumo. Deux escadrilles de l’Enterprise, Bombing-6 et Scouting-6, sous les ordres du Lieutenant Commander Wade McCluski, ne les trouvèrent pas non plus. Mais McCluski fit virer ses avions vers le large, au lieu de prendre la direction de Midway, et partit à la recherche de l’ennemi.

Pendant ce temps, l’escadrille de torpilleurs Torpedo-8 du Hornet avait découvert les porte-avions de Nagumo, mais son escorte de chasseurs s’était dirigées vers Midway avec les 35 bombardiers du Hornet. Un essaim de Zero piqua sur les avions torpilleurs sans protection et les abattit. Quelques appareils réussirent à lancer leurs torpilles, mais celles-ci manquèrent leur but.

Torpedo-6, de l’Enterprise, suivit le groupe du Hornet. Le Lieutenant Commander Gene Lindsey, chef de l’escadrille avait des chasseurs, mais ils se trouvaient à 4 500 mètres dissimulés au-dessus des nuages et attendaient un message pour prendre part au combat. Celui-ci ne leur parvint jamais. Les Zero descendirent 10 bombardiers, y compris celui de Lindsey. Les quatre autres lancèrent leurs torpilles avant de s’échapper mais, là encore , sans résultat.

L’escadrille Torpedo-3 du Yorktown découvrit à son tour la flotte de Nagumo. Son escorte, composée de six chasseurs Wildcat, sous les ordres du Lieutenant Commander Jimmy Thach, se battit avec acharnement et régla leur compte à un bon nombre de Zero, que d’autres remplaçaient immédiatement. Comme le dit Thach plus tard :  « On se serait cru à l’intérieur d’une ruche. » En dessous, d’autres Zero fonçaient sur des unités de Torpedo-3 qui arrivaient en renfort. Sept d’entre eux explosèrent l’un après l’autre. Cinq autres, réussirent à lancer leurs torpilles : aucune n’atteignit son objectif. Trois appareils furent encore abattus, alors qu’ils essayaient de s’éloigner. Il ne restait plus que 54 avions sur les 200 de la force américaine.

Nagumo se sentait réconforté. En l’espace de trois heures, ses navires n’avaient pas essuyé moins de huit attaques aériennes de la part des Américains. Et, pourtant, on n’avait à déplorer que des dégâts de mitraillage. Dans le même temps, il avait récupéré 93 de ses avions qui, ayant fait le plein, se tenaient prêts à repartir. A présent, pensait Nagumo avec satisfaction c’était à lui d’attaquer. A 10h.24 du matin, le premier Zero décollait du pont de l’Akagi.

A ce moment précis, les veilleurs le l’Akagi et du Kaga crièrent en même temps : " Bombardiers en piqués ennemis ! " Les équipages levèrent les yeux, incrédules. Tout là-haut, de petits avions gris, leurs ailes ornées d’étoiles blanches, se détachaient l’un après l’autre pour se précipiter sur eux. Aucun Zero de Nagumo n’évoluait assez haut pour écarter les bombardiers en piqué ; tous avaient eu trop à faire à basse altitude face aux torpilleurs américains.

http://membres.multimania.fr/emirah/la%20guerre%20du%20pacifique/la_bataille_de_midway.htm


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