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Commentaire de easy

sur Construire sa maison : rêves et pièges


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easy easy 17 septembre 2010 10:12


Dire qu’en s’adressant à un constructeur, on se couvre, bin non. Puisqu’ils peuvent faire faillite (volontairement ou non). Seuls les constructeurs géants, comme Bouygues, dont la vocation n’est clairement pas de disparaître du paysage, sont sûrs. Mais ils font payer cette garantie de bonne fin. Leurs maisons sont de qualité, leurs chantiers très bien conduits mais c’est cher, évidemment. 

Quand on sort de ces plans sûrs et chers, quand on cherche la combine la moins chère, on passe en zone de grenouillage et là il ne faut plus se plaindre façon Pinocchio si on s’est fait avoir. Et on s’est fait avoir d’abord et essentiellement parce qu’on n’y connaît rien.


Quand on apprend tous les jours un peu, au fil de sa vie, afin d’être prêt le jour où l’on achète l’objet le plus cher de sa vie, on peut traiter avec des artisans directement plutôt qu’avec de petits constructeurs. (On peut avoir des discussions directes avec les différents artisans de notre chantier alors qu’on ne peut plus leur parler quand ils bossent pour un constructeur) 


Ca ne veut en aucun cas dire que ces artisans ne commettront aucune faute. Chaque maison étant unique, prototypique, elle a son lot d’imperfections. Le tout c’est de savoir faire la nuance entre des fautes de bonne foi (où l’artisan en rougit de honte) et les arnaques ou impasses bien volontaires. 
Oui, même un authentique escaliéteur peut venir livrer un escalier qui s’avère, ouille, trop court. Il en est malade, il va chercher une soluce pour ne pas avoir à tout refaire, mais il sera de bonne foi. C’est très important. 
C’est l’avantage qu’il y a à s’y connaître. Moi, si je commande un escalier à un artisan et qu’il s’avère trop court, je sais comprendre d’où est venue l’erreur et je sais partager la désolation avec ce pauvre artisan. Je peux me retrouver avec un escalier rebricolé et imparfait mais j’aurais aussi le souvenir d’avoir partagé une galère avec un artisan de bonne foi qui restera un ami. Je ne sais pas si vous saisissez la nuance mais elle est de taille du point de vue psychologique. 

Ce n’est pas la perfection qu’il faut viser mais la relation de bonne foi.

C’est comme quand on épouse une personne. L’idéaliser c’est aller à la déception. Il vaut mieux voir et comprendre ses imperfections, ses cicatrices. 


Il y a un concept qui veut que Pinocchio, lors d’un procès, soit considéré comme innocent ou blanc comme neige et seuls les autres sont les vilains. Ce concept prévaut actuellement dans toutes les affaires juficiaires. 

Pourtant, à mon sens, Pinocchio est coupable d’ignorance. 

Est-il absolument innocent ou responsable de laisser son porte-monnaie sur un trottoir ? Est-il absolument logique de porter plainte après une telle négligence ?
Est-ce vraiment logique de se plaindre en justice que l’escalier posé s’avère être un kit (au dires de l’expert venu vérifier) alors qu’on avait commandé un escalier sur-mesures et alors qu’on est infoutu de faire la différence ? 

Ou
Pourquoi a-t-on le droit de commander un produit qui nous dépasse complètement ? 
Derrière cette question se cache la grande question du consumérisme et notre responsabilité quand nous achetons des choses en ignorant tout de leur alfa et de leur oméga.

La réponse est : parce que le consumérisme prévaut, justement. Et dans le consumérisme, l’acheteur, le consommateur doit toujours être innocent, quel que soit son niveau de connaissance de la chose consommée.


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