Je trouve cela quelque peu désespérant de constater que beaucoup de réponses a l’ article de l’ auteur se limitent à une attaque en règle contre son étiquette de soixantehuitard pleinement assumée par ailleurs.
Je rappelle à ceux qui croient que mai 68 se limitait à quelque injonctions d’étudiants gatés et libertaires telles que « sous les pavés, la plage ! » ou « il est interdit d’interdire », ils en oublient l’essentiel, à savoir les accords de Grenelle qui ont permis une revalorisation du SMIG de 25% et une hausse moyenne des salaires de 10%.
Alors évidemment, ceux qui pensent que Cohn Bendit est représentatif de cette génération, syndical un jour, ultra libéral le lendemain, ont tout faux et c’est bien une mobilisation sans précédent (8 a 9 millions de grévistes, essentiellement ouvriers) qui a permis l’ aboutissement de tels accords (et la grande majorité d’entre eux n’ont pas fini chef de choucroute à Carrefour).
On notera au passage que cette augmentation de salaire à eu de grosses répercussions sur la compétitivité du pays, laquelle a été compensée par une dévaluation du Franc en 1969 de 11%, ce qui ne la pas empêché de poursuivre sa croissance à 2 chiffres.
Je précise au passage que je n’ai en rien participé aux évènements puisque ma seule préocupation de l’époque se limitait au volume de produit lacté de mon biberon.
Cette aparté mise a part, je n’ai pu m’empêcher d’ avoir la même réflexion de l’auteur concernant le jugement, et j’ai beau ne pas connaitre le détail du procès, je n’arrive pas a comprendre comment un gendarme ayant tiré 7 fois sur un homme entravé, dont 4 au but et 3 mortelles, ait pu s’en tirer sans même une révocation immédiate de la gendarmerie pour faute lourde, ce qui aurait été le minimum, et plus justement une peine de prison pour volonté délibérée de tuer.
Il n’y avait dans le cas cité aucune légitime défense invocable, et aucune mise en danger de la vie d’autrui justifiant un tel comportement, vu que le détenu était entravé et non armé.
La police et la gendarmerie ont aussi leur brebis galeuses, et il est du devoir des autorités de faire le ménage dans ses rangs pour garantir que ceux des forces de l’ordre qui disposent d’une arme a feu soient d’une exemplarité et d’une maitrise de soi tout a fait irréprochable.