Morice
En 2010, la communauté hispanique des États-Unis représente 15% de la population des États Unis, soit 46 millions de personnes. En 2004, le président George W. Bush avait remporté 40% du vote hispanique, record pour un républicain. En 2008, près de dix millions d’Hispaniques ont voté lors de la présidentielle américaine et 66% d’entre eux ont choisi le démocrate Barack Obama. Les analystes avaient interprété ce vote comme un cuisant échec pour les républicains qui s’étaient opposés à deux reprises en 2006 et 2007 à réforme sur l’immigration qui aurait permis la légalisation des 12 millions de sans papiers qui vivent aux Etats-Unis.
La Constitution américaine exige qu’
un recensement soit réalisé tous les dix ans et qu’il vise toutes les personnes résidant aux Etats-Unis. La Constitution des États-Unis stipule que toute « la population résidant aux États-Unis » - et non seulement les citoyens américains - doit être recensée, déclarait M. Daniel Weinberg, directeur adjoint des programmes décennaux au Bureau du recensement. Le Bureau du recensement des États-Unis donnait en avril dernier le coup d’envoi à un effort monumental pour obtenir un décompte exact de la population américaine, estimée à quelque 309 millions de personnes. Cette initiative qui se chiffre à 14,5 milliards de dollars inclut tout le monde : citoyens ou non, résidents permanents ou temporaires. Un questionnaire ayant un caractère obligatoire est envoyé à trois millions d’Américains afin de recueillir des données sur le revenu, le niveau de scolarité, les dettes hypothécaires, le statut marital, la race, la religion et autres. Le gouvernement fédéral se fonde sur le recensement pour déterminer la part des plus de 400 milliards de dollars qu’il alloue chaque année aux différentes collectivités du pays. Cette année, pour la première fois, un questionnaire bilingue anglais-espagnol a été envoyé à environ 13 millions de foyers. Les Latinos ne représentaient que 4 % de la population en 1960, ils sont 15% aujourd’hui et représenteront 29% des Américains en 2050.
Le parti républicain n’aime pas beaucoup ces recensements qu’il trouve trop exigeants et trop pointus sur la vie privée des citoyens. Les républicains qualifient le recensement :
a dangerous invasion of privacy.