Faute de visiteurs et d’argent, le Mémorial Normandie-Niémen des Andelys (Eure) va fermer à la fin de l’année pour rejoindre, fin 2011, le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, nous apprend mon confrère Pierre-Marie Giraud de l’AFP, dans une récente dépêche.
Ce départ de la petite ville normande, où le Mémorial est installé depuis une vingtaine d’années, marque la fin d’une crise marquée par l’arrêt, en 2008, des subventions du ministère de la Défense et de la municipalité, selon Claude Lemée, président du Mémorial.
Ce déménagement devrait donner une plus grande visibilité au Neu-Neu, ce régiment de chasse français qui combatît au sein de l’Armée soviétique, de 1943 à 1945. Le Mémorial des Andelys n’accueillait en effet pas plus de 2000 visiteurs par an. Au Bourget, un espace de 250 m2, présentant objets, documents, affiches, sera dédidé à cette unité. Un Yak est déjà exposé.
Le Normandie-Niémen, dont 42 pilotes seront tués sur 97, fut la première formation de chasse française avec 273 victoires homologuées lors de 5.240 missions et 869 combats. Elle comptera 21 Compagnons de la Libération et quatre Héros de l’Union soviétique. Début juin 1945, pour récompenser les pilotes français, le maréchal Staline fait don aux survivants de leurs avions Yak 3 qui se posent le 20 juin au Bourget devant une foule immense.
Après la guerre, les survivants organisent des expositions dans toute la France avant que la mairie des Andelys, où était né l’un des pilotes du « Neu-Neu », Marcel Lefèvre, n’accueille en 1992 le Mémorial Normandie-Niémen.
Aujourd’hui, les survivants ne sont plus que six (quatre pilotes et deux mécaniciens), dont Roland de la Poype, 90 ans, dernier Compagnon de la Libération et dernier Héros de l’Union soviétique de l’unité.