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Commentaire de Astre Noir

sur OGM : Les pires craintes se confirment


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Astre Noir 21 septembre 2010 14:37

Il s’agit pour 2 ou trois grands semenciers de prendre le monopole absolu de la fabrication de semences et de plants.

Ce n’est pas si simple que cela pour ces grands semenciers ...

"Au Gujarat [Nord-Est de l’Inde], toute l’industrie des semences s’est transformée en un gigantesque laboratoire pirate au sein duquel des agriculteurs mélangent et croisent des variétés locales avec des OGM pour développer leurs propres hybrides (non agréés) de coton transgénique. Ceux-ci sont ensuite empaquetés et vendus clandestinement aux paysans : ils les délivreront d’un parasite, le ver de la capsule du coton, ou bollvorm. C’est la conséquence d’événements qui se sont déroulés il y a deux ans, quand le Gujarat a donné naissance au "Robin des bois de la biotechnologie", D.B. Desai. Celui-ci a créé et vendu une version non agréée de semences de coton Bt [modifié avec un gène de la bactérie Bacillus thuringiensis], alors que le coton commercialisé sous le nom de Bollgard en Inde par Mahyco Monsant Biotech [un joint-venture de Monsanto] faisait l’objet d’essais laborieux depuis sept ans. Tout a commencé en 2001, quand le biologiste indien proposa aux paysans sa variante de la technologie OGM, qu’il appela Navbharat 151, et ce à un prix abordable (il vendait ses produits 400 roupies [7 euros] les 450 grammes, tandis que Monsanto les vendait 1 600 roupies). Peu de temps après, une multitude catastrophique de parasites s’abattirent sur les champs de coton et détruisit les cultures classiques. Au contraire, la résistance des plants OGM déclencha l’euphorie des paysans, qui, depuis, considèrent Desai comme un demi-dieu. En dépit de l’ordre du Comité indien d’agrément du génie génétique [Genetic Engineering Approval Committee, (GEAC), qui autorise ou interdit les OGM dans le pays] de brûler ces plantes, les pouvoirs publics, craignant de faire face à des émeutes, ont fermé les yeux. Lorsque la controverse a finalement éclaté, Desai est entré dans la clandestinité, mais des centaines d’agriculteurs avaient multiplié et revendu ces lignées à d’autres cultivateurs. "Il y a maintenant un Desai dans chaque maison et des semences de Bt dans chaque ferme", affirme avec satisfaction V.B. Patel, agriculteur dans le Mansa, au cœur de l’industrie des semences de coton de l’Inde du Nord.

Aujourd’hui, de petits cultivateurs et des hommes d’affaires entreprenants ont repris le flambeau pour tirer profit de la demande suscitée par Desai. Dix marques sont disponibles, dont Rakshak, Maharakshak, Viraat, Agni ou encore Navbharat 151 [...]

Indian Express, repris par Courrier International n° 660 du 26 juin 2003


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