La forêt boréale est aussi importante pour la culture et la subsistance
des peuples autochtones du pays. Près de 80 pour cent des Autochtones du
Canada vivent dans des régions forestières et beaucoup d’entre eux
tirent leur gagne-pain et leurs traditions spirituelles de la nature, de
l’eau et de la faune. Selon le Canadian Medical Journal du 31
mars 2009, le taux de cancer des communautés Fort Chipewyan est
supérieur de 30% à la moyenne de l’ensemble du Canada. Lorsque les
gisements sont situés plus en profondeur, des techniques dites in-situ
sont utilisées. De la vapeur d’eau à haute pression et température est
injectée dans le gisement afin de séparer le bitume du sable directement
sous terre. Les techniques in situ de forage gravitationnel
mobilisent d’énormes quantités d’eau : de un à quatre barils d’eau pour
un baril de pétrole. L’eau utilisée pour la séparation du bitume et du
sable est stockée dans de gigantesques lacs artificiels, qui couvrent
aujourd’hui plusieurs centaines de km2 visibles depuis l’espace, où se
concentrent des composés toxiques. Plus de 1500 canards y ont trouvé la
mort, au point que les compagnies pétrolières ont installé des canons
pour les chasser. ’’C’est un paysage de guerre, ces canons diffusent
un bruit d’enfer dans une odeur atroce. Ces lacs deviennent un problème
environnemental monumental’’, décrit Eriel Déranger, qui évoque les
coûts démesurés de l’exploitation de ces sables. Aucune étude d’impact
des techniques in situ n’a été effectuée par l’Alberta, qui pratique par
ailleurs une fiscalité légère et un laxisme environnemental notoire.
Plusieurs plaintes d’organisations autochtones et écologistes ont été
déposées en justice.
http://www.actu-environnement.com/ae/news/sable-bitumineux-alberta—10351.php4