Lord Franz,
Je salue encore votre érudition remarquable, et la clarté d’exposition qui vous est si naturelle.
Mon intervention était tout autant un rappel qu’un mouvement d’humeur devant la génétique à géométrie variable de certains partisans d’une Palestine arabe. Ils exigent une rigoureuse filiation génétique entre les Israëliens de maintenant et les Hébreux d’antan, tout en accordant à l’arabité le bénéfice d’une simple continuité culturelle.
De même, leur nationalisme arabe est lui aussi variable selon les circonstances, car on brandit tantôt une grande nation arabe du Nil à l’Euphrate, tantôt une Palestine état-nation, lorsqu’ils répondent aux tenants d’une assimilation des réfugiés palestiniens au sein des autres états arabes.
Nous savons qu’il y a un substrat palestinien « arabe » et, minoritaire certes, un substrat juif auxquels sont venus s’adjoindre des centaines de milliers d’Arabes venus des provinces voisines, en même temps que les fameux colons sionistes, quand le développement de la Palestine à la fin du XIXe siècle offrait de larges possibilités d’emploi.
Or cette immigration « arabe » est reconnue comme légitime,quand elle n’est pas niée, par les partisans d’une Palestine arabe, alors que la juive est rejetée comme une colonisation occidentale.
A la même période, les tribus sunnites de l’Irak sont arrivées depuis l’Arabie, exerçant leur domination sur les chiites.
Ce que je trouve cocasse c’est l’empressement des nationalistes arabes à décréter « colonial » le nationalisme juif, alors que tous deux sont tout simplement la transposition en Orient compliqué des conceptions nationalistes européennes. Les Turcs ottomans ne s’y sont pas trompés, et même sous le sultan-calife Abdul-Hamid, ont réprimé le mouvement national arabe avec plus de sévérité encore que le sionisme, qui disposait à Constantinople, de bureaux et de centres de conférences.
En somme, les Européens ont donné une conscience aux nationalismes qui s’ignoraient auparavant. Cela a donné la réforme Meiji, le Congrès indien, le Nahda arabe et... le sionisme.
Cela a donné aussi, hélas pour la France, l’unité allemande conduisant à Sedan et à la perte de l’Alsace-Lorraine.
Les chefs palestiniens arabes il y a cent ans, notamment Khalidi, ont considéré le sionisme comme d’autant plus dangereux que ses bases leur paraissaient solides. L’Europe ayant fait naître dans la même région deux nationalismes antagonistes. Or à l’époque (je rappelle cela, quand je suis plus calme, aux pro-palestiniens), la revendication arabe n’était nullement une Palestine indépendante , laïque, multiculturelle, mais une grand nation arabe ou, à défaut, une grande Syrie.
Le nationalisme, écrivit Barrès, c’est l’acceptation d’un déterminisme.
Peu importe la génétique, depuis toujours le ou les peuples juifs sont déterminés, et se sont déterminés, par un attachement constant à une langue rituelle, redevenue langue vivante, au souvenir, pendant de longs siècles, puis à la réalité d’une terre.
Il en va de même pour les Palestiniens, même si ce « déterminisme » en termes purement palestiniens, est d’origine plus récente.
24/10 02:30 - yoav
Bravo pour cet article très bien articulé. Claude Mossé a travaillé avec Pierre-Vidal Nacquet, (...)
29/09 16:57 - franc
Ce que vous exprimez comme tautologie c’est la réduction à l’extrême aux (...)
29/09 15:50 - Olivier Bach
A franc, Vous semblez être un adepte des tautologies mais merci d’estimer que je suis (...)
29/09 14:54 - franc
Il me semble que la proposition « NONB implique NONA » dont le sens est « si les axiomes (...)
29/09 13:29 - Analis
L’affirmation selon laquelle les palestiniens sont des descendants d’immigrés (...)
29/09 13:25 - Analis
Contrairement à ce qu’enseigne une propagande sioniste d’inspiration typiquement (...)
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