Avec ma dernière réponse à Astre Noir, je m’étais demandé : Va-t-il
prendre la défense du dernier rapport public connu pour avoir nié le
drame sanitaire de l’amiante en France ?
Oui, il l’a fait.
C’est bien ce qui me semblait, vous savez lire et écrire, mais vous êtes
totalement incapable de comprendre le sens général d’un texte de plus de
quelques lignes.
Le rapport Fournier de l’Académie des Sciences n’a jamais minimisé les
dangers de l’amiante.
Voici quelques citations qui le prouvent :
Si
le résultat revient avec un niveau compris entre 25-30 et 100 f/l et bien que
le danger pour la santé publique ne soit pas identifié chez l’homme ni à court
ni à long terme pour ces taux et pour un séjour de 8 h/j, 5 j/sem. environ, il
y a lieu de diagnostiquer, sans délai, la cause de la contamination et
d’intervenir pour la supprimer
Si une telle décision était nécessaire à la protection de
la Santé des occupants, il est bien évident qu’il faudrait la réaliser quel que
soit son coût.
En recherchant parallèlement une protection de
l’environnement, l’Académie nationale de médecine rappelle enfin que, si le
taux d’amiante actuel, dans l’air urbain, est de l’ordre de 0,1-2 fibres par
litre d’air, il est évidemment bon de maintenir, par précaution, les taux
futurs à un niveau aussi bas que possible.
En revanche ce rapport attirait l’attention, à une époque où on ne parlait
que d’éliminer l’amiante partout et immédiatement, que cette opération n’était
pas sans danger, car elle pouvait conduire à l’effet inverse de celui souhaité,
c’est-à-dire remettre des fibres d’amiante en suspension, là où il n’y en avait
pas.
Quelques citations encore, sur ce sujet :
Toute intervention autre que
l’entretien normal du bâtiment, évidemment nécessaire, sera coûteuse et néfaste
car elle mobilisera des quantités importantes d’amiante qu’il sera difficile de
capter et d’éliminer totalement, malgré les perfectionnements des appareils de
déflocage.
Imparfaite,
elle peut polluer, pendant de longs mois, un établissement parfaitement sain
jusque-là.
L’élévation du taux urbain, au-dessus de 5 fibres par
litre en certaines zones habitables, serait la conséquence la plus absurde et
la plus irréversible d’une opération menée brutalement sur des locaux non
dangereux sous l’effet d’une impulsion ou d’un état de suggestibilité
collective entretenu par des publications riches en phrases imprécises ou
ambiguës.
.Mais l’Académie ne refusait bien sûr pas systématiquement le
déflocage :
C’est
une attitude de précaution absolument inéluctable, surtout s’il n’existe pas
dans ce bâtiment de possibilité d’intervention spécialisée permanente mettant
en oeuvre médecine du travail et comité d’hygiène et de sécurité d’entreprise.
En revanche, j’aime bien cette phrase,(j’ai juste remplacé un mot, rayé suivi par le mot de remplacement, souligné) toujours d’actualité, et qui nous
ramène à notre sujet, les OGM :
L’organisation d’une forme de toxicovigilance, comparable
à celle déjà mise en place à propos des alertes à la pollution atmosphérique
excessive ou à la pollinisation de l’air, devrait permettre de rassurer la
majorité de la population sur la qualité de son habitat et des locaux mis à
disposition des enfants et des adolescents. Une telle initiative est justifiée
à seule fin d’éviter des mouvements irraisonnés, de limiter les pressions parfois
mercantiles idéologiques qui
risquent de peser sur des personnes apeurées, en particulier sur les parents
d’élèves, ou des personnalités fragiles ou trop sensibles à des pressions
d’allure menaçante, de délimiter les pressions morales qui peuvent s’exercer
sur les personnes chargées de recueillir des preuves, de dire le droit et de
décider de réparations de préjudices.
Et oui, finalement, de l’amiante aux OGM en passant par les
Roms et les immigrés, que ce soit par Sarkozy, Le Pen ou José Bové on trouve à
l’œuvre la même tactique : créer des peurs, amener l’opinion à un état tel
que toute discussion rationnelle est devenue impossible