Cher Philippe,
J’ai bien peur que nous partagions le même pessimisme sur les quelques années à venir.
Nous vivons bel et bien les dernières heures du modèle social et économique du XXème siècle qui a été si confortable pour nos sociétés Occidentales.
Il faut dire que le modèle était basé sur une bonne dose d’égoïsme, avec cette société de consommation valorisant l’accumulation de richesses. Résultat, confits d’égoïsme, ayant laissé derrière eux toutes ces valeurs de base qui avaient fait d’eux une civilisation rayonnante (courage, droiture, travail, amour de la Patrie, don de soi pour le bien collectif), les petits Occidentaux passent plus de temps et d’énergie à se plaindre de leur sort, à essayer de conserver à tout prix des petits privilèges qu’à maintenir en état les murs de la maison qui s’effondre.
Nous nous retrouvons un peu comme dans le milieu des années trente :
=> au mieux on refusait de voir la montée du danger nazi, au pire on trouvait leurs idées plaisantes (comme aujourd’hui avec les propos des islamistes...)
=> on pensait plus à se battre pour des avantages sociaux qu’à bosser dur pour préparer l’affrontement qui inévitablement pointait le bout de son nez (regardez nos automnes sociaux...)
Et on se demande aujourd’hui :
Comment ont-ils fait pour ne pas comprendre ce qui allait arriver ?
Il y avait quand même Mein Kampf qui avait été publié. Tout était écrit.
Et pourtant, le parallèle est troublant. Les discours islamistes sont bel et bien écrits. On connait la politique qu’ils appliquent quand ils prennent le pouvoir (Afghanistan, Somalie).
Et au lieu de se préparer à faire face au danger, on préfère regarder ailleurs...
Le réveil sera hélas brutal. Et cette fois-ci, le salut ne viendra pas des États-Unis.
EN 1940, les Américains pouvaient venir nous sortir le c..l des ronces car ils étaient réellement à ce moment là les tenants des valeurs démocratiques et occidentales.
Entre-temps, les égoïsmes de tous niveaux (néo-conservateurs et leur ribambelle de suppôts du complexe militaro-industriel) ont noyauté l’empire Américain. Leur déclin a hélas commencé.
Si demain, nous nous retrouvons comme en juin 1940, balayés par une force sûre d’elle, les États-Unis nous laisseront crever car :
=> ils n’auront ni les moyens ni l’envie de venir nous sauver (ils ont vécu durement notre ingratitude après 1945)
=> ils auront à faire face à leurs propres soucis
=> nos terres ne seront pas d’un grand intérêt stratégique