Je connaissais l’œuvre scientifique de Vincent Courtillot
bien avant que ne s’engage la polémique autour des rapports du GIEC.
Son œuvre sur la tectonique des plaques et les éruptions
volcaniques massives,« traps », qui seraient selon sa thèse à l’origine
de l’extinction des dinosaures est passionnante.
L’influence prédominante de l’activité solaire sur le climat
terrestre est une réalité qui n’est nullement contredite par le rapport du
GIEC. Par contre, les modèles de simulation du climat introduisant les effets des émissions de CO2 résultant de
l’activité humaine et aussi les rétroactions de ces effets, établissent
tous, et indépendamment les uns des autres, une corrélation entre
l’accélération du niveau de ces émissions et celle de la moyenne de la
température globale au cours du dernier siècle. Il faut préciser que ces
simulations ont été menées par des équipes scientifiques indépendantes mettant
en œuvre des modèles développés, encore une fois, indépendamment. Aucune autre
explication à cette corrélation n’a pu être confirmée scientifiquement. Vincent
Courtillot lui-même ne pourrait aller contre ce constat.
L’appel aux méthodes de traitement du signal et la
non-linéarité des effets liés à l’introduction de paramètres multiples peut
semer le doute. Celles-ci n’invalident en aucune façon les résultats des simulations que le GIEC n’a fait que
rapporter avec d’infinies précautions d’ailleurs. Il se pourrait même que ces
simulations alimentées par les observations collectées au fil du temps fassent
apparaître la réalité d’un seuil critique sous-jacent à la possible
non-linéarité des effets des émissions de CO2, seuil critique au-delà duquel un
effet amplificateur en résulterait.
Quant à Claude Allègre, ses déclarations donnent
l’impression qu’il confond météorologie et climatologie. En bon cartésien, il
lui semble possible de traiter les problèmes les uns après les autres et
isolément les uns des autres. Il s’arrête en chemin, comme si l’on pouvait
faire abstraction du caractère systémique qui les relie étroitement les uns aux
autres.