Perdurabo, votre message est un discours de désinformation
caricatural, comme celui que certains intellectuels (?) et politiciens flamands
utilisent pour manipuler leur opinion publique.
Je tiens à rétablir quelques vérités déplaisantes pour vous.
1. Historiquement, Bruxelles n’a jamais été rattachée à la Flandre. Bruxelles
était située dans le duché de Brabant qui faisait partie du Saint-Empire romain
germanique. Le comté de Flandre était vassal de la France. A partir du
XVe siècle, Bruxelles est devenue définitivement le lieu de résidence des Ducs
et donc la seule capitale du duché. Elle est devenue ensuite la capitale
des Dix-Sept Provinces et puis des Pays-Bas du Sud sous les régimes bourguignon,
espagnol, autrichien et français. Durant toutes ces périodes, Bruxelles
ne faisait aucunement partie de la
Flandre. Elle était la capitale d’un ensemble de
régions, flamandes et wallonnes. La revendication d’intégration de
Bruxelles dans la Flandre
est une hérésie. Le choix de la Flandre de fixer sa capitale hors de sa région est
une provocation et marque une volonté expansionniste.
2. Linguistiquement, Bruxelles, qui est reconnue comme ville depuis environ
1000 ans, était peuplée de gens qui parlaient un patois brabançons. Au Moyen-âge,
les élites communiquaient en latin. Ils ont ensuite utilisé le français
quand cette langue eut un rayonnement international. Remarque.
Il est à noter que les élites de Flandre étaient également de culture française
et ils ont d’ailleurs fourni de remarquables auteurs à la littérature.
Les Bruxellois ont choisi de se franciser et cela sans contrainte comme veulent
le faire croire de prétendus historiens. Les écoles flamandes existaient
mais elles se dépeuplaient au profit des écoles francophones. Les
Bruxellois ont voulu utiliser la langue des élites pour faciliter leur
promotion sociale. C’est bien naturel, quel rayonnement international
avait le flamand au début du XXe siècle ? De toute façon, on ne regroupe
pas systématiquement les régions qui parlent la même langue dans un pays
commun, sinon, que fait Genève en Suisse, le Haut-Adige en Italie, etc.
? Pourquoi les Pays-Bas ne revendiqueraient pas la Flandre parce qu’elle
parle la même langue qu’eux ? Une revendication territoriale au nom de
la langue, cela ne vous rappelle pas des évènements qui se sont passés avant
1945 ?
3. Politiquement, Bruxelles a été spolié de son hinterland par la fixation
d’une frontière qui n’a pas été validée par un référendum dans les communes
limitrophes. Depuis 1963, les élections dans ces communes marquent le
désir de ses habitants de faire partie de la Région bruxelloise, même s’ils savent qu’ils y
payeront plus de taxes. C’est révélateur des tracasseries mesquines dont
ils font l’objet. Quand vous dites que les deux parties ont voté la
fixation de la frontière linguistique, vous mentez et vous le savez. Il
n’y a pas eu de majorité francophone lors de ce vote. Du reste, vous
dites très justement qu’on a fixé une frontière linguistique, pas une frontière
politique. En cas de scission, toutes les options restent ouvertes.
4. Absurdement, la Région
bruxelloise est la seule au monde où une population de 5% possède une minorité
de blocage et où on doit tripler les voix de chaque Flamand pour qu’ils
puissent avoir des élus. Expliquez cela aux Français et ils vont encore
se foutre de nous
5. Financièrement, on vous a déjà répondu que les soi-disant 8 milliards
d’euros que la Flandre
verse à la Wallonie
sont produits dans la Région
bruxelloise.
6. Scandaleusement, votre allusion aux imams est nauséabonde. Bruxelles
est une métropole où toutes les cultures ont leur place. Vous savez bien
que la Flandre
veut financièrement étrangler Bruxelles pour prouver qu’elle n’est pas gérable
et ensuite avoir une raison pour l’investir. Nous ne sommes pas
dupes. Vous n’aurez pas le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la
crémière. Cela reflète bien la vision que les Flamands ont de Bruxelles.
7. Finalement, le rappel des injustices faites aux Flamands durant les siècles
passés, et cela sans jamais les remettre dans le contexte historique (on
envoyait aussi les enfants wallons de 10 ans dans les mines a cette époque),
est lassante et ne justifie aucunement votre comportement actuel. Je
dirais, en paraphrasant quelqu’un, si vous n’aimer pas la Belgique,
quittez-là. On vous a aimé mais aujourd’hui, on ne vous regrettera
plus. Apprenez l’anglais, nous ferons de même. Nous verrons qui
sera le mieux armé dans la vie. Ceux qui parleront le français et
l’anglais ou ceux qui parleront le flamand et l’anglais. Vous verrez que
nous ne serons plus dupes de votre sourire commercial quand vous viendrez à
Bruxelles et en Wallonie. Nous prendrons notre destin en mains sans vous et
que se soit seul, en association avec la France ou avec l’Europe. Ce sera peut-être dur
au début mais nous aurons retrouvé notre dignité.