La position du nazisme face à la référence religieuse n’était pas si univoque et a évolué au fil du temps.
Si, comme vous le montrez bien, Hitler s’affichait, au début, « croyant » c’est bien parce que :
- 1) Ça lui permettait de se présenter comme le sauveur désigné par la Providence (notion chrétienne).
- 2) Il avait bien besoin des voix du Zentrum, foncièrement anti-communiste, pour se faire élire. Contrairement à une légende tenace, il n’y a pas eu de raz de marée électoral en 1933.
Après, dans l’entourage d’Hitler, se trouvaient un certain nombre de membres de la fameuse société de Thulé. Eckart (à qui Mein Kampf fut dédicacé à sa parution), Rosenberg, Hess, Goering, Himmler, Streicher, Frank et d’autres. Hitler lui-même n’en faisait pas partie mais en fut souvent « l’hôte ». Cette organisation mystico-politique prônait, outre son antisémitisme, une sorte de néo-paganisme forcément incompatible avec Rome. Quelle fut son influence véritable.. ?
De toute façon les projets nazis de société totalitaire ne pouvaient s’accommoder d’aucune autre autorité morale et si l’Église n’a pas été directement persécutée en tant qu’institution, c’est qu’il fallait composer encore un peu (le nazisme n’a été au pouvoir « que » 13 ans).
Les positions de Pie XI et Pie XII n’ont pas fini de faire polémique mais, c’est être un peu dans l’anachronisme que de juger avec les yeux d’aujourd’hui les prises de positions d’hier. C’est plus facile quand on connaît la fin de l’histoire...
A l’époque, beaucoup ont cru n’avoir le choix qu’entre la peste et le choléra (nazisme ou communisme), et pas seulement les catholiques. L’anti-communisme a joué à fond, allant de fermer les yeux à la franche collaboration (comme Doriot, ex n° 2 du PC).