J’arrive toujours après la bagarre… je suis du matin et non du soir, du moins pour écrire et réfléchir, mais je me lance quand même malgré ce retard !
Même Descartes savait que la science ne peut justifier la science, et c’est pour cette raison, et dans la foulée du chantier scientifique, qui, par ailleurs est toujours ouvert et le restera de façon permanente, que Descartes avait ouvert le chantier de la morale provisoire.
Une morale qu’il voulait à n’en pas douter définitive mais qui n’aboutira pas car elle le renvoyait purement et simplement au doute, et surtout à cette philosophie qu’il a tellement critiquée. Elle le renvoyait aussi à ce malin géni qu’il évoquait qui vient troubler la quiétude simplificatrice de la science ; un malin géni qui n’a rien à voir, ni avec « Dieu » et pas davantage « diable », et qui s’appelle tout simplement la « complexité » naturelle des choses de la nature et des états de nature.
Nous conceptualisons « humainement » notre savoir, ce qui implique, l’erreur étant éminemment humaine, non pas un système de « vérité pure », serait-elle même scientifique cette vérité pure, mais plutôt un système dans lequel l’erreur et l’illusion, thème cher à Edgar Morin, grand anthropologue du savoir, sont toujours possibles ; ce qui implique que le savoir humains doit toujours être interroger quant à sa sagacité et sa pertinence, or il y a belle lurette que nous ne nous interrogeons plus au plan fondamental : que les dés du scientisme et du technoscientisme mécaniste… simpliste sont jetés !
Il serait temps de nous mettre en accord avec les acquits intellectuels du XX è siècle, issus des conclusions hautement philosophiques de la physique quantique. Il s’agit du « principe d’incomplétude » de Gödel et Chaitin, du « principe d’incertitude » d’Heisenberg et du « principe d’impossibilité » d’Arrow ; des principes qui limitent tout simplement la connaissance humaine tant dans le domaine du raisonnement que dans celui de l’action !
Quant à la « physique quantique » elle nous dit que la complexité est telle, les interactions et les interdépendances si grandes, que le simple fait de l’observation modifie l’objet observé ! Pour la physique quantique le monde physique, à l’instar de celui métaphysique humain, n’est pas composé d’objets simples, de briques essentielles simples, connaissables par la simplification, mais qu’il se compose, au plan microscopique comme à celui macroscopique, d’éléments extrêmement « complexes » ! Un élément complexe appelé « système » qui représente aussi bien l’unité de l’élément composé que l’unité de l’élément composant ; une complexité qui implique une méthodologie, non pas exclusivement simplificatrice au simplisme, mais qui soit aussi complexe que la complexité qu’elle entend étudier !
Ils se trouvent que tout ceci, cette nouvelle compréhension de la réalité commencée en 1880 et achevée vers 1930, aura bientôt un siècle et qu’elle n’a toujours pas été intégrée, ni à notre culture générale, ni à notre culture scientifique ou du moins si peu : ne serait-il pas grand temps de nous mettre en accord avec tout cela ? L’univers, celui macroscopique ou microscopique, comme celui humain, n’est pas composé d’éléments simples, d’objets simples facilement manipulables, ceci sans conséquences majeures, comme voudrait nous le faire croire le rationalisme classique cartésien : ils sont composés de systèmes organisés de manière systémique, écosystémique, même et métasystémique ! Nous rejoignons là le « principe cognitif de Pascal » qui avait déjà compris beaucoup de choses au contraire de Descartes qui pour comprendre, pour tenter de comprendre, ouvrait le chantier permanent de la science et nous sommait de creuser et creuser... encore ! Un Pascal, qui, et bien avant l’heure, était déjà un tenant de la physique quantique et de l’écologie !
Si au lieu de raisonner en termes de simplification, pour tout dire de simplisme, nous raisonnions en termes de complexité ; si au lieu de raisonner en termes de dichotomie, sans nul doute vieille résurgence de l’antédiluvienne lutte entre le bien et le mal ou du plus récent manichéisme : nous raisonnions en termes de complémentarité comme sont réellement les choses ! Si en lieu et place d’un rationalisme et d’un normalisme crétin appliqués à l’humain, nous cherchions à cultiver la diversité ; celle des différents choix possibles, qui, elle seule, sauf à être enchaînée, conditionne la vraie liberté humaine. Si en lieu et place de la manipulation des choses, des concepts et des êtres : nous cherchions réellement leur compréhension ! Si nous faisions cela les choses se tiendraient au lieu de se disloquer et tout serait alors très différent !
« Je Suis Un Homme et je mesure toute l’horreur de ma nature » : chante Zazie ; notre nature n’est pas une horreur… c’est avant tout notre culture, qui, plus que de l’illusion, relève de l’erreur et même de l’horreur !
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