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Accueil du site > Tribune Libre > « La science m’a tuer » Signé : les lettres

« La science m’a tuer » Signé : les lettres

A l’heure où l’étude (et pas que) des sciences exactes prédomine sur l’ensemble des autres matières, faisons le point sur les raisons d’un triomphe scientiste.

Voici l’article pas très objectif d’un étudiant en Histoire, ancien bachelier littéraire.

Avant toute chose : qu’est ce que le scientisme ?

C’est une attitude qui consiste à considérer que toute connaissance ne peut être atteinte que par les sciences, particulièrement les sciences psycho-chimiques, et qui attend d’elles la solution des problèmes humains. Apparue dans la seconde moitié du XIXè siècle, cette idéologie fait de la science le but ultime de l’esprit humain. 

Le terme scientisme apparaît pour la première fois en 1911, lorsqu’un biologiste, Félix Le Dantec publie un article dans la Grande Revue : " Je crois que la Science et la Science seule résoudra toutes les questions qui ont un sens ; je crois qu’elle pénétrera jusqu’aux arcanes de notre vie sentimentale. " Ce terme a aujourd’hui une connotation péjorative.

La croyance est respectable, mais ce qui est dommageable, c’est qu’elle a entraîné toute une déconsidération autour d’elle. En premier lieu la religion. Cette dernière en deviendrait même caduque, la science étant une nouvelle religion : " Ma religion, c’est toujours le progrès de la raison, c’est-à-dire la science. " écrit Ernest Renan.

Et ce qui aurait pu en rester à une simple théorie est rapidement devenue un moule de la société. Aujourd’hui, le mot science est synonyme de réussite. Plus encore, les autres domaines en sont décrédibilisés.

Cela commence dès le lycée. Prenons pour cela le cas du lycée général (qui représente en moyenne 70% des élèves).

Après une seconde générale, l’élève doit choisir entre la série Scientifique, Littéraire ou Economique & Sociale. Les parents, souvent aidés par les médias, poussent leurs enfants à choisir la série S. C’est définitivement la voie de la réussite. Ces mêmes parents qui, aveuglés par une fierté naïve et en quête d’une progéniture géniale sont fiers à l’idée de dire à tout le monde que leur fils ou leur fille fait une série scientifique.

Mais ne mettons pas tout le monde dans le même panier. Il y a des élèves qui, bien à l’écoute de leur envies, choisissent volontairement d’étudier les sciences. C’est tout à leur honneur, je n’ai moi même rien contre les sciences.

Mais il y a, d’autres élèves, eux aussi à l’écoute de leurs envies, qui voudraient entrer dans une autre série. Prenons par exemple la série L (la série ES n’étant presque pas touché par ce problème) : certains parents les défendent d’entrer dans une telle série. Jugée série de fainéants par beaucoup, bouchée à l’avenir par tous. Les médias ont là aussi joué un rôle important : avec un bac L, on ne peut rien faire, les possibilités sont très limitées. Informations qui se répércutent depuis de nombreuses années, grâce à une société vouant une confiance aveugle aux médias (je ne parle pas de France Culture ou bien Arte, mais de TF1, M6 ou autres chaînes qui se disent, à 20h, chaînes d’informations).

Mais cessons de bavarder, et intéressons-nous aux chiffres. En parfaite harmonie avec ce que je viens d’expliquer. Le site de l’Education nationale annonce les chiffres du baccalauréat 2010. La répartition entre les trois différentes séries est la suivante : 32% des élèves en série ES ; 17% seulement en L, et un frappant 51% en série S. La moitié des élèves ont donc passé un bac scientifique. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le ministère de l’Enseignement supérieur a décidé de mettre en place un certain nombre de mesures visant à revaloriser les études littéraires

Le clivage ne s’arrête pas à la sortie du lycée : prenons en second lieu l’exemple de l’université.

L’université en France, c’est plus de 1 500 000 étudiants.

Pour parler de manière plus concrète, je vais parler ici de l’université de ma ville : Rennes. Nous avons ici Rennes 1 (science, médecine, économie...) et Rennes 2 (arts, lettres, sciences humaines & sociales...). Inutile de vous dire que Rennes 2 a " moins la cote " que Rennes 1. Les blagues des étudiants de Rennes 1 vont bon train. Mais ce qui se cache derrière l’humour, c’est une véritable pensée de superiorité. Les étudiants de première année de médecine se voient dire : " Si vous ne savez pas quoi faire comme... Comme à Rennes 2. " Ici, la voie de médecine est la voie du succès, du bonheur. Et cela, les élèves et les parents ont sont intimement persuadés.

Parce que bien évidemment, les langues, la littérature, la psychologie, la sociologie ou même l’Histoire, ne mènent à rien. Regardez la tête des gens lorsque vous leur direz que vous préférez étudier l’Histoire plutôt que la médecine : " Mais tu vas réussir avec ça ? "

Mais a-t-on parlé un jour de l’épanouissement personnel ?

Est-ce que l’élève, poussé par ses parents et par une société scientiste, va trouver son bonheur dans l’étude des sciences ? Certains oui (comme moi dans mes études d’Histoire), mais d’autres certainement pas.

Car dans le monde d’aujourd’hui, où le capitalisme sauvage règne en maître, l’épanouissement personnel a laissé la place au but ultime de ce même capitalisme : s’enrichir et réussir à tout prix.

N’oublions pas que la science n’est qu’une vision du monde. Au même titre que l’est la religion, la philosophie et tant d’autres..


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65 réactions à cet article    


  • spartacus1 spartacus1 4 octobre 2010 12:23

    ... particulièrement les sciences psycho-chimiques, et qui attend d’elles ...

    Sciences psycho-chimiques ? C’est nouveau, cela vient de sortir ?


    • plancherDesVaches 4 octobre 2010 13:32

      Non, cela ne vient pas de sortir.

      Il y a deux sortes de psycho-chimie.
      Celle médicamenteuse. (mais pas menteuse) Qui consiste en toutes les drogues qui affectent le cerveau et permet d’influencer, de façon moléculaire, son fonctionnement.
      L’autre, basée sur le placébo (telle l’homéopathie) (la menteuse), permet de faire créer au cerveau ses propres substances pour améliorer une physiologie. Ceci avec toutes les limites que cela comporte, naturellement.

      Cela existe depuis environ ... des millénaires.


    • Cogno2 4 octobre 2010 12:31

      Car dans le monde d’aujourd’hui, où le capitalisme sauvage règne en maître, l’épanouissement personnel a laissé la place au but ultime de ce même capitalisme : s’enrichir et réussir à tout prix.

      Tout est dit, fini la culture personnelle, fini l’apprentissage de choses « inutiles » mais qui nous plaisent, si ça ne rapporte pas, c’est inutile.

      Et peu importe si on fini par faire des générations d’abrutis qui confondent infos et culture, peu importe si le prix à payer sera exorbitant pour l’avenir.

      N’oublions pas que la science n’est qu’une vision du monde. Au même titre que l’est la religion, la philosophie et tant d’autres..

      Elle a toutefois une dimensions qui la distingue des autres, elle n’est pas une invention humaine, elle ne dépends pas de nos « avis personnels », et elle est testable. Donc c’est plus qu’une vision du monde, c’en est une représentation. Elle traite plus du monde que de nous.

      La philosophie est intéressante, elle traite plus de l’espèce que de ce qui nous entoure, c’est un peu le miroir de la science, et les liens entre les sciences et la philosophie sont innombrables, tout comme nos rapports avec le monde, on ne peut étudier la science sans tomber sur des questionnements philosophiques, voir métaphysiques.

      Le religion elle, est fondamentalement inutile, sauf à apaiser les craintes existentielles de certains, et ce à moindre frais.


      • tmd 4 octobre 2010 13:04

        Car dans le monde d’aujourd’hui, où le capitalisme sauvage règne en maître, l’épanouissement personnel a laissé la place au but ultime de ce même capitalisme : s’enrichir et réussir à tout prix.

        Sans chercher à s’enrichir à tout prix, simplement pouvoir vivre et avoir un métier où il y a des débouchés. C’est pas si anodin.


        • Arno_ Arno_ 4 octobre 2010 13:11

          Que d’amalgames et de confusion dans cet article...

          > les sciences psycho-chimiques
          C’est quoi ça ?

          Par la suite, vous passez de la critique du scientisme a celle de la science. C’est une erreur fondamentale. Il n’est nul besoin de critiquer la science pour redonner la place que méritent l’art et les lettres. Ca n’est absolument pas incompatible.

          Je pense que vous vous trompez également de diagnostique sur notre société, en particulier sur le choix des élèves pour les filières scientifiques. D’après vous, ils feraient ce choix parce que le scientisme aurait envahi notre société. Ça n’est pas par amour de la science a mon avis, mais plutôt pour des raisons beaucoup plus triviales et pragmatiques : « quel est le parcours professionnel qui me donne le plus de chance de réussir économiquement ». Des études montrent justement que ce choix rationnel incitent de plus en plus de jeunes a choisir les voix du marketing, du commerce et de la finance... on est loin de la science.

          Enfin, conclure que la science vaut la religion en terme de « vision du monde »... hormis le fait que, a nouveau, vous confondez le scientisme dénoncé en début d’article avec la science elle même, confine au ridicule.

          Si tout se vaut, la prochaine fois que vous êtes malade, au lieu d’aller voir un médecin, allez plutôt voir un cure ou allumer un cierge.


          • plancherDesVaches 4 octobre 2010 13:41

            Absolument bien vu, Arno.

            Il ne devrait pas y avoir opposition, mais complémentarité.
            Le souci est que la science rapporte plus d’argent que la réflexion d’abstraction.

            Et, comme d’habitude, l’humain ayant besoin d’éviter de se remettre en question (1), cela favorise l’exact plutôt que le subjectif.

            (1) : la recherche de vérité est rassurante car elle permet au cerveau d’éviter de se remettre perpétuellement en action.
            La recherche de remise en cause aboutit à des questionnements qui font passer les génies pour des fous.



          • epapel epapel 4 octobre 2010 21:21

            La démarche scientifique est fondamentalement basée sur la remise en cause et le dépassement des acquis au contraire de la démarche religieuse qui est par définition figée, au moins pour celles dites du « Livre » (Christianisme, Islam, Judaisme) car elles se réfèrent à des textes sacrés inspirés par Dieu et qui ont donc un statut de Vérité non discutable pour les croyants.

            La méthode scientifique consiste bien plus à éliminer le faux et à faire progresser les connaissances qu’à dire le vrai, car les « vérités scientifiques » sont par nature et de façon assumée provisoires et incomplètes et ce qui reste après en avoir extirpé le faux. D’où le conflit inévitables avec les religions, car bon nombre des vérités religieuses sont incompatibles avec la réalité.

            Le souci d’exactitude et de précision est indissociable du progrès des connaissances. D’ailleurs on retrouve la même exigence de rigueur chez les plus grands lettrés qui étaient souvent dans les siècles passés des scientifiques.

            La recherche de la remise en cause pour elle-même est totalement vaine s’il elle n’aboutit pas à former de nouvelles connaissances, ne serait qu’en démontrant la fausseté de ce qui est remis en cause.

            Si les sciences « dures » dominent actuellement dans l’éducation, c’est parce que notre civilisation est technologique et qu’on ne peut pas concevoir et fabriquer les objets dont nous nous servons avec de la littérature mais avec de solides connaissances mathématiques et physiques qui ne sont finalement que des outils et pas un but en soi. Alors quels débouchés reste-t-il pour les lettrés : les métiers qui ne requièrent pas au moins de façon immédiate ce type de connaissances (avocats, juges, social, linguistes, bibliothécaires...) et qui ne sont plus en expansion.

            C’est bien en grande partie la science qui a produit le monde dans lequel nous vivons, alors à moins de retourner au champs je ne vois pas d’autre alternative. Le simple fait que les objets conçus sur la base des connaissances scientifiques fonctionnent démontre que ces connaissances ne sont pas très éloignées de la vérité.

            La religion se revendique comme une vision du monde alors que la science n’est qu’un méta-outil pour mieux voir et comprendre le monde. Alors avec quoi est-on mieux équipé pour voir le monde : une bible ou un télescope ?


          • Pierre B. Pierre B. 4 octobre 2010 21:27

            « Alors avec quoi est-on mieux équipé pour voir le monde : une bible ou un télescope ? »


            Mais c’est là toute la question !!!!!

            Qui vous dit que tout le monde a envie de voir le monde à travers un téléscope ?

          • epapel epapel 5 octobre 2010 13:00

            Le télescope n’est qu’un exemple parmi beaucoup d’autres, j’aurai pu opposer la bible aux milliers d’outils qui nous permettent de mieux voir le monde. La bible ne permet pas de voir le monde tel qu’il mais tel que certains l’ont imaginé il y a 2500 ans sans moyen d’investigation sérieux.

            Mais libre à vous de voir le monde avec des lunettes déformantes, cependant ne reprochez pas autres d’essayer de le voir avec de bonnes lunettes .

            Il n’y a pas de dictature des sciences dans l’enseignement, moi qui ai fait série C à la fin de années soixante-dix j’ai constaté en trente ans une régression très importante et délétère du niveau des matières scientifiques au lycée et une nette désaffection des étudiants pour la recherche scientifique, au point que les chinois et les indiens nous ont largement dépassé et qu’ils vont bientôt nous massacrer dans les hautes technologies.


          • Voltaire Voltaire 4 octobre 2010 13:20

            Article simpliste. 

            Il faut dissocier le fond de la forme : la plupart des grands littéraires ont un intérêt pour la science (et pas uniquement pendant le siècle des lumières), et la plupart des grands scientifiques un intérêt pour les lettres. La culture ne se divise pas. En tant que scientifique, on peut difficilement dissocier l’analyse du comment et du pourquoi.
            En revanche, il est exact que le système français est basé essentiellement sur une sélection mathématiques et sciences physiques. C’est regrettable et contre-productif. Le goût pour une discipline doit toujours primer dans les choix d’orientation, mais notre marché du travail est dominé par un système de castes (grandes écoles) qu’il conviendra de modifier.


            • sleeping-zombie 4 octobre 2010 13:47

              « Mais tu vas réussir avec ça ? »
              Mais a-t-on parlé un jour de l’épanouissement personnel ?

              Salut,

              Parfaite illustration des deux missions contradictoires qu’on assigne a l’éducation nationale
              -donner les bases pour pratiquer un métier et gagner une certaine forme d’indépendance économique
              -transformer un animal en être humain (bon, c’est caricatural, mais je crois que la culture est la seule chose qui nous différencie réellement des animaux)

              Hélas, avec l’organisation du monde actuel et la monstrueuse spécialisation du travail, c’est contradictoire.


              • paul 4 octobre 2010 14:03

                Au delà de qq. erreurs ou simplifications citées , il n’en demeure pas moins :
                 « faire ses humanités » n’est plus (officiellement) adapté au marché du travail, lequel demande
                des qualifications plus élevées, avec le succès que l’on sait sur le chômage .

                La réduction ou la suppression du latin, du grec, de l’histoire-géo,ect....justifie aussi la réduction
                des postes et des moyens , comme à tous les niveaux du monde éducatif .
                Dérive vers le scientisme , utilitarisme du savoir , haine des intellectuels..
                Mais science sans conscience ....

                 http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/sarkozy-meprise-les-chercheurs-21792


                • Halman Halman 4 octobre 2010 15:14

                  N’oublions pas que la science n’est qu’une vision du monde. Au même titre que l’est la religion, la philosophie et tant d’autres..

                  Non Pierre, la science n’est pas qu’une vision du monde, c’est une description de la réalité physique.

                  « Seul ce qui est mesurable est objectif.
                  Seul ce qui est objectif est scientifique.
                  Seul ce qui est scientifique a une existence réelle.
                  Seul ce qui est mesurable est réel. »

                  Lord Kelvin


                  • ffi ffi 4 octobre 2010 19:11

                    Seul ce qui est mesurable est objectif.
                    —> Oui sauf que celui qui interprète la mesure est subjectif. On parlera d’une chose objective si la subjectivité de plusieurs personnes dignes de foi concorde.
                    Seul ce qui est objectif est scientifique.
                     —> faux, les hypothèse pour interpréter une mesure sont subjectives et elle font partie de la science (démarche hypothético-déductive)
                    Seul ce qui est scientifique a une existence réelle.
                    —> faux : les sentiments de quelqu’un existent, mais ils ne sont pas scientifiques.
                    Seul ce qui est mesurable est réel.
                    —> faux : Certaines choses ne se mesurent pas, mais ont une existence réelle  : une idée, par exemple, n’est connue que par celui qui pense et ne peut donc se mesurer. Or c’est une réalité que les gens aient des idées.

                    Kelvin = 0.5 / 4 soit 2.5 / 20. Le XXème siècle était mal parti....
                    Il illustre à lui tout seul le scientisme.


                  • epapel epapel 6 octobre 2010 12:14

                    Seul ce qui est mesurable est objectif.
                    —> Oui sauf que celui qui interprète la mesure est subjectif. On parlera d’une chose objective si la subjectivité de plusieurs personnes dignes de foi concorde.

                    C’est le principe même de la démarche de validation scientifique.


                  • epapel epapel 6 octobre 2010 12:16

                    Seul ce qui est objectif est scientifique.
                     —> faux, les hypothèse pour interpréter une mesure sont subjectives et elle font partie de la science (démarche hypothético-déductive)

                    Une hypothèse ne prend le statut de résultat scientifique que lorsque est validée.


                  • epapel epapel 6 octobre 2010 12:23

                    Seul ce qui est mesurable est réel.
                    —> faux : Certaines choses ne se mesurent pas, mais ont une existence réelle  : une idée, par exemple, n’est connue que par celui qui pense et ne peut donc se mesurer. Or c’est une réalité que les gens aient des idées.

                    1) Par définition, une idée n’est pas le réel.
                    2) Le fait que les gens aient des idées est parfaitement mesurable, il suffit de leur demander de les exprimer.
                    3) Le fait qu’on puisse pas accéder directement aux pensées des gens ne signifie que ce ne sera pas possible un jour, et je crois même qu’on n’est pas très loin d’y arriver


                  • epapel epapel 6 octobre 2010 12:28

                    Seul ce qui est scientifique a une existence réelle.
                    —> faux : les sentiments de quelqu’un existent, mais ils ne sont pas scientifiques.

                    Remarque totalement gratuite et non démontrée. Qu’en savez-vous ?

                    Et puis les sciences humaines s’intéressent aux sentiments et essaient de les contrôler voire de les modifier. Une bonne partie des techniques de manipulation mentale sont basées sur les sentiments.


                  • ffi ffi 6 octobre 2010 18:41

                    « Seul ce qui est objectif est scientifique.
                     —> faux, les hypothèse pour interpréter une mesure sont subjectives et elles font partie de la science (démarche hypothético-déductive)

                    Une hypothèse ne prend le statut de résultat scientifique que lorsque est validée. »

                    Dans ce cas, le réchauffement climatique, le big-bang, les trous noirs,... ne sont pas scientifiques... puisqu’ils ne sont pas validés. D’ailleurs, il n’y a que réfutations.

                    Si vous réduisez la science à ses résultats objectifs, comment faites-vous pour discuter des hypothèses ? Ne parle-t-on pas parfois « d’hypothèses scientifiques » ?

                    La science est une fusée à deux étages. Le premier consiste à émettre des hypothèses subjectives, le second consiste à les tester (par la logique et l’expérience) pour les faire parvenir au rang d’objectivité. C’est pour cela que l’histoire et la philosophie des sciences ne sont pas si inutiles.


                  • ffi ffi 6 octobre 2010 18:56

                    « 

                    Seul ce qui est mesurable est réel.
                    —> faux : Certaines choses ne se mesurent pas, mais ont une existence réelle  : une idée, par exemple, n’est connue que par celui qui pense et ne peut donc se mesurer. Or c’est une réalité que les gens aient des idées.

                    1) Par définition, une idée n’est pas le réel.
                    2) Le fait que les gens aient des idées est parfaitement mesurable, il suffit de leur demander de les exprimer.
                    3) Le fait qu’on puisse pas accéder directement aux pensées des gens ne signifie que ce ne sera pas possible un jour, et je crois même qu’on n’est pas très loin d’y arriver

                     »

                    1) Kelvin ne parle pas du Réel, mais évoque ce qui fait partie du réel. 

                    2) Les gens n’expriment pas nécessairement leurs idées, mais dans ce cas elles existent pourtant. Si quelqu’un ment, n’est-il pas logique de s’interroger sur ce qu’il pense réellement ?

                    3) Big brother en action. Je ne crois pas que les images scannées d’un cerveau en marche puissent permettre de connaître les pensées. L’idée ne fait sens qu’en celui qui la vit. Le chemin qu’elle emprunte est propre à l’histoire de l’être et à sa mémoire personnelle. Nous ne sommes pas là dans le cadre de « particules élémentaires » indifférenciables et indifférenciées.


                  • epapel epapel 6 octobre 2010 19:03

                    "Je ne crois pas que les images scannées d’un cerveau en marche puissent permettre de connaître les pensées.

                    Alors vous faites partie des gens qui seront démentis dans un futur proche.

                    L’idée ne fait sens qu’en celui qui la vit. Le chemin qu’elle emprunte est propre à l’histoire de l’être et à sa mémoire personnelle."

                    Du bla-bla-bla qui ne prend effectivement sens que dans l’esprit de celui qui le dit si tant est que ça a un sens.


                  • ffi ffi 7 octobre 2010 00:59


                    Peu importe. Et ça démontre ce que je disais. Même exprimée, une idée peut être incompréhensible, donc c’est d’autant plus vraie si elle est tue.

                    La science est une méthode :
                    meta ...+ hodos = methodos (en grec)
                    qui suit + chemin

                    Or, le propre d’un chemin c’est d’avoir un début et une fin, une origine et un but.
                    La science commence par des hypothèses subjectives pour parvenir à un résultat communément accepté et fidèle aux faits constatés.

                    idée subjective ...--------------------------------------------------------------------> vérité objective
                    hypothèse — cohérence ? expériences ? débats, publications...-> hypothèse acceptée

                    Réduire la science à n’être qu’objectivité, c’est oublier le début du cheminement pour n’en vouloir que le but. C’est donc réduire la méthode scientifique à un point, qui est sa fin. Il se trouve que cheminer autour d’un point, c’est tourner en rond.

                    C’est aussi oublier que la science est faite par des hommes. Une telle vision interdit à quasiment tout le monde de faire des hypothèses. Cela revient à n’autoriser que ceux qui possèdent des moyens d’expérimenter de participer à la science.

                    Par son syllogisme, Kelvin nous fait part de ses convictions empiristes.Il réduit le réel aux mesures que l’on peut faire sur celui-ci, chose qui a volé en éclat avec la mécanique quantique. Par définition, la science consiste à relier des mesures disparates entre elles grâce à une conception cohérente que l’on ne mesure pas, mais qui est à découvrir.


                  • Kalki Kalki 4 octobre 2010 16:07

                    La science est outil et vérité : elle est neutre, mais donne un pouvoir énorme

                    Ne vous en faites pas : une machine peut faire votre travail a votre place

                    http://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_de_l’abondance


                    • Kalki Kalki 4 octobre 2010 16:08

                      hxxp ://fr.wikipedia.org/wiki/Économie_de_l’abondance


                    • dawei dawei 4 octobre 2010 17:20

                      honnettement, s’interesser aux siences humaines et à la littérature est extrèmement louable.
                      Mais il faut avouer que cet interet n’interesse pas beacoup une societe dont les principaux coeurs de metiers sont l’administration, l’industrie , l’agriculture. Je suggère que ces connaissances qui sont une richesse , soient complémentaires à un cursus réellement adapté au marché de l’emploi.
                      Sinon, faudra pas se plaindre à la sortie du cursus, meme (surtout ) avec un doctorat, que personne veut de vous.
                      Vous parlez d’épanouissement, je vous le concède , c’est un épanouissment d’avoir une culture « intellectuelle » riche, mais elle n’est pas suffisante pour apporter du concret au monde d’aujourd’hui. Donc faites une formation dans l’artisanat, dans les sciences et technique, dans le commerce ... et prenez des options ou des cours du soir d’histoire, ou carrement un cursus parallele s’il faut, si ça vous passionne tant que ça. Car l’humanisme est sensé être proche du réalisme n’est il pas !! Qui plus est, vous auriez pu faire parti des intellectuels requis dans toutes les émissions-débat de font avec des spécialistes. Or ces spécialistes sont une short list cooptée et alignée sur la pensée néoconservatrice dominante, pour les réfractaires, point de salut...
                      Et concernant votre scientisme psychochimique, j’ose espérer que c’etait un lapsus « d’humaniste » pour dire physico-chimique.


                      • Deneb Deneb 4 octobre 2010 17:42

                        La science est tout simplement la seule discipline humaine qui permet de prévoir l’avenir. Malheureusement la votre, l’Histoire, ne permet de rien prévoir, uniquement de spéculer. L’histoire est écrite par les vainqueurs, dont l’objectivité est le moindre souci. Ainsi, toute la « science » litteraire ne pemet de savoir quel écrivain d’aujourd’hui résistera au temps et sera encore lu dans cent ans. Par contre, l’astronomie nous permet de savoir avec certitude qu’il fera plus chaud en été qu’en hiver, elle permet de prédire à la seconde près l’heure de coucher et de lever du soleil. Il faut, certes, beaucoup de poésie pour envoyer un humain sur la Lune, mais aussi une bonne dose de science physique, sans ça on serait dans la Lune qu’avec nos esprits. Ne dénigrez pas la Science, la seule activité prophétique efficace de l’Humain.


                        • ffi ffi 4 octobre 2010 19:16

                          L’Histoire des sciences aussi a été écrite par les vainqueurs.


                        • Deneb Deneb 5 octobre 2010 05:47

                          ffi : tout à fait. Galilée a été réhabilité par l’église, mais des siècles plus tard, par Wojtylla (JP II). Heureusement que la science n’ait pas forcément besoin de son histoire pour fonctionner. Puis dans une guerre, pour la gagner, il vaut mieux se fier à la science qu’aux incantations ésotériques. Quoi que ... Monty Python semble démontrer que d’autres voies sont possibles.


                        • ffi ffi 5 octobre 2010 15:01

                          Je te rappelle que Copernic était prêtre...

                          Le pape avait demandé à Galilée de présenter l’héliocentrisme comme une hypothèse, mais il l’a présenté comme une vérité, et il avait glissé dans son écrit un personnage ridicule dans lequel le pape avait cru se reconnaître...

                          Lorsque Kepler s’y colla, il présenta équitablement toutes les hypothèses en rapport les unes avec les autres puis montra clairement la supériorité de l’hypothèse héliocentrique pour décrire les mouvements des astres.

                          C’est alors que la révolution copernicienne eu lieu.

                          Il n’y a pas de science possible entre gens de mauvaise foi.


                        • Numero 19 Numero 19 4 octobre 2010 17:43

                          Si le côté « science » est un impératif professionnel, et que le côté « littéraire » est un impératif personnel, vous comprendrez bien que la littérature reste quelque chose que l’on acquiert pour soi, et la science est acquise pour les autres (l’employeur). Et pour trouver un emploi, il vaut mieux pouvoir prouver vos compétences scientifiques.
                          Un scientifique pourra trouver son travail et se cultiver à loisir, un littéraire aura déjà sa culture, mais ne pourra pas vraiment trouver un « bon » emploi.

                          Donc une fois rempli le besoin de subsistance (sinon, une tête bien remplie ça ne marche pas bien le ventre vide), l’individu a sa liberté de réfléchir.
                          Le problème est la volonté de cogiter.
                          L’intellectualisme a toujours été présenté comme une facette noble de l’individu. Et l’on souhaite toujours que toutes les personnes le fassent.
                          La réalité est que cette réflexion a toujours été le fait d’une minorité, les autres ne s’y intéressant pas ou n’ayant pas accès aux éléments nécessaires à cette activité (éducation, lecture).

                          Donc au final, je dirais que cette réflexion doit rester personnelle, que l’on n’apprend pas le bonheur à l’école, et que cette inclinaison reste naturelle.

                          Et je suis un scientifique.


                          • glopy1 4 octobre 2010 18:01

                            heureusement que la science sert a désinfantiliser tous les croyant et a prouver qu’il s’agit de débilités pour gogos


                            • bob 4 octobre 2010 18:41

                              Bof, le gros problème de la science est qu’à chaque réponse trouvée, naissent deux questions. Etudiez un sujet et demandez des explications à un spécialiste, il vous répondra : on ne sait pas, peu d’études probantes ont été faites sur le sujet, etc...

                              La personne qui prétend tout connaitre avec la science est soit un ane soit un escroc.


                              • Deneb Deneb 4 octobre 2010 18:46

                                Bob, la science c’est comme un filet que l’on tisse : plus on en fait, plus il y a de trous. Ca permet cependant d’attraper quelques poissons quand même.


                              • bob 4 octobre 2010 21:01

                                @ Deneb,

                                C’est exactement ce que je me suis dit lorsque j’ai commencé la recherche en médecine et puis j’ ai connu des gens qui ont fait de la physique : savoir que plus on apprend moins on sait rend humble. En même temps savoir que d’autres sont dans un cas identique que soi rend moins seul.


                                • Deneb Deneb 5 octobre 2010 08:14

                                  bob : Le savoir rend humble, parce que plus que l’on sait, plus on se rend compte que le savoir que l’on possède est dérisoire par rapport à la complexité du monde.


                                • kemilein 5 octobre 2010 00:15

                                  L ca ouvre sur notamment le droit
                                  juriste,(magistrature :) avocat, juge, mais aussi notaire, et pourquoi pas l’ENA et la politique
                                  historien est une bonne chose (pour ceux qui aime)
                                  L c’est aussi et surtout la littérature (meme si lettre classique..) le philosophie.

                                  il existe deux formes d’intelligence qui sont de fait clairement démarquées : linguistique+sémantique ET mathématique

                                  pour ma part qui suis passionné... par à peut pres tout (art science philo -et beaucoup beaucoup d’autre-) je pense qu’aucune n’est meilleur que l’autre, mais comme les grecs ils faut faire de tout, c’est encore ce qu’il y a de mieux.


                                  • plancherDesVaches 5 octobre 2010 00:45

                                    « il existe deux formes d’intelligence qui sont de fait clairement démarquées : linguistique+sémantique ET mathématique »

                                    Bizarrement, je ne serais pas si catégorique que cela. Qu’il y ait une tendance oui, mais la logique ainsi que la créativité existent des deux « cotés ».

                                    Mais bon, parler d’intelligence est toujours subjectif...


                                  • ffi ffi 5 octobre 2010 02:16

                                    En fait, je dirais un peu comme kemilein et plancherDesVaches. Le problème actuel est que les scientifiques sont sous-équipés en capacités langagières et philosophiques, ce qui les limites fortement, d’une part dans la formulation des problèmes, d’autre part dans la capacité à communiquer les connaissances scientifiques, et aussi dans les capacités créatives et même dans leur stabilité affective.

                                    Il est clair que les génies universels, tant en Grèce qu’à la Renaissance, ont permis de faire des bonds extraordinaire à la connaissance dans tous les domaines, tandis que l’excessive spécialisation contemporaine forme des esprits trop compartimentés, ce qui ne permet que des évolutions minimes dans des domaines réduits.


                                    • Deneb Deneb 5 octobre 2010 07:08

                                      ffi : « ...les scientifiques sont sous-équipés en capacités langagières et philosophiques... »

                                      Vous pouvez faire de la parlotte autant que vous voulez, mais ça ne mettre pas un satellite sur l’orbite. Mais quand, à l’aide de la science, vous y arrivez, vous pouvez faire encore d’avantage de parlotte, le satellite vous permettant en plus de téléphoner.

                                      Quant à la philosophie, j’ai toujours apprécié la sagesse d’un scientifique. Lorsqu’on consacre sa vie à la science, on est forcément pertinent aussi dans sa vision du monde. Mais aussi souvent incompris, surtout auprès des philosophes « à la mode ».


                                    • ffi ffi 5 octobre 2010 14:44

                                      C’est pourtant un simple constat issus de mes études. Si la génération issue des années 60 avait encore une formation solide dans les humanités, en philosophie, en grec et en latin, la nouvelle en est quasiment démunie. Il est vrai, les humanités, ce ne sont pas des connaissances objectives, et les connaissances subjectives ne sont pas scientifiques... Faisons donc des sujets stupides et voyons objectivement les progrès qu’ils sauront apporter.


                                    • Deneb Deneb 5 octobre 2010 16:23

                                      Il faut dire que l’on a émis tellement d’opinions contradictoires et loufoques sur l’Humain et l’Humanité au cours de l’histoire, que je comprends qu’ils veuillent faire table rase et se forger leur propre opinion, en dehors des élucubrations passées, parfois si peu pertinentes et surtout incapables de prévoir les crises.


                                    • ffi ffi 5 octobre 2010 18:23

                                      L’homme nouveau n’a pas l’air en meilleur capacité pour prévoir les crises...

                                      Je ne suis pas sûr comme toi tu l’es que l’étude des opinions historiques soient sans intérêt. Au contraire, il me semble que nous avons, par rapport aux hommes du passé, un certain recul pour se se faire une opinion plus exacte des diverses philosophies, vu que nous en connaissons la fin, contrairement à ceux qui furent dans le feu de l’action.

                                      Il est clair que les sociétés humaines connaissent périodiquement un certain nombre d’accidents, parfois même causés par une bonne volonté initiale. La nier ne sert à rien, au contraire, il vaut mieux comprendre pourquoi les hommes, au nom du bien, parfois font mal. Si je prends le mythe tragique de Dyonisos, par exemple, j’ai une très bonne illustration des phénomènes qui peuvent emmener une société vers la folie : une société peut sombrer dans une illusion collective car une idée politique lui semble bonne, ce qui semblait impossible le devient, toutes les valeurs s’inversent ; et parfois s’ensuit un drame duquel les gens se réveillent des larmes plein les yeux.

                                      Je peux aussi remarquer que le Dieu Hermès (Dieu du contrat) engendre le Dieu Pan (panique), un dieu difforme et sauvage. Les gens, à trop vouloir tenir des contrats intenables, finissent par pratiquer des horreurs pour avoir bonne conscience. C’est aussi la morale de l’histoire concernant les mesures draconiennes, prises par l’homme politique Dracon, qui légalisent l’esclavage pour dette en Grèce antique. Aujourd’hui, quelque chose de similaire nous pend au nez (retraites, destruction des nations ?).

                                      Maintenant, si tu veux faire table rase du passé, saches que tu t’obliges à n’être guère plus qu’un enfant orphelin de père voire même que tu t’obliges à repartir du temps des cavernes.

                                      De toute façon, c’est faux. Tu as reçu, sans même le vouloir, une éducation paternelle qui a orienté tes pensées, malgré toi. Il est donc inexact de croire qu’il soit possible à quiconque de s’affranchir totalement du passé, ne serait-ce du fait que chacun ait une mémoire. La seule voie qui soit correcte, à mon avis, c’est de s’inscrire dans la continuité de l’héritage qui nous a été légué et de le respecter infiniment.

                                      C’est précisément ce respect infini envers notre héritage propre qui nous donne toute la légitimité nécessaire pour l’amender, afin de le bonifier et de le rendre meilleur.


                                    • Ecométa Ecométa 5 octobre 2010 09:33

                                      J’arrive toujours après la bagarre… je suis du matin et non du soir, du moins pour écrire et réfléchir, mais je me lance quand même malgré ce retard !

                                      Même Descartes savait que la science ne peut justifier la science, et c’est pour cette raison, et dans la foulée du chantier scientifique, qui, par ailleurs est toujours ouvert et le restera de façon permanente, que Descartes avait ouvert le chantier de la morale provisoire.

                                      Une morale qu’il voulait à n’en pas douter définitive mais qui n’aboutira pas car elle le renvoyait purement et simplement au doute, et surtout à cette philosophie qu’il a tellement critiquée. Elle le renvoyait aussi à ce malin géni qu’il évoquait qui vient troubler la quiétude simplificatrice de la science ; un malin géni qui n’a rien à voir, ni avec « Dieu » et pas davantage « diable », et qui s’appelle tout simplement la « complexité » naturelle des choses de la nature et des états de nature.

                                      Nous conceptualisons « humainement » notre savoir, ce qui implique, l’erreur étant éminemment humaine, non pas un système de « vérité pure », serait-elle même scientifique cette vérité pure, mais plutôt un système dans lequel l’erreur et l’illusion, thème cher à Edgar Morin, grand anthropologue du savoir, sont toujours possibles ; ce qui implique que le savoir humains doit toujours être interroger quant à sa sagacité et sa pertinence, or il y a belle lurette que nous ne nous interrogeons plus au plan fondamental : que les dés du scientisme et du technoscientisme mécaniste… simpliste sont jetés !

                                      Il serait temps de nous mettre en accord avec les acquits intellectuels du XX è siècle, issus des conclusions hautement philosophiques de la physique quantique. Il s’agit du « principe d’incomplétude » de Gödel et Chaitin, du « principe d’incertitude » d’Heisenberg et du « principe d’impossibilité » d’Arrow ; des principes qui limitent tout simplement la connaissance humaine tant dans le domaine du raisonnement que dans celui de l’action !

                                      Quant à la « physique quantique » elle nous dit que la complexité est telle, les interactions et les interdépendances si grandes, que le simple fait de l’observation modifie l’objet observé ! Pour la physique quantique le monde physique, à l’instar de celui métaphysique humain, n’est pas composé d’objets simples, de briques essentielles simples, connaissables par la simplification, mais qu’il se compose, au plan microscopique comme à celui macroscopique, d’éléments extrêmement « complexes » ! Un élément complexe appelé « système » qui représente aussi bien l’unité de l’élément composé que l’unité de l’élément composant ; une complexité qui implique une méthodologie, non pas exclusivement simplificatrice au simplisme, mais qui soit aussi complexe que la complexité qu’elle entend étudier ! 

                                      Ils se trouvent que tout ceci, cette nouvelle compréhension de la réalité commencée en 1880 et achevée vers 1930, aura bientôt un siècle et qu’elle n’a toujours pas été intégrée, ni à notre culture générale, ni à notre culture scientifique ou du moins si peu : ne serait-il pas grand temps de nous mettre en accord avec tout cela ? L’univers, celui macroscopique ou microscopique, comme celui humain, n’est pas composé d’éléments simples, d’objets simples facilement manipulables, ceci sans conséquences majeures, comme voudrait nous le faire croire le rationalisme classique cartésien : ils sont composés de systèmes organisés de manière systémique, écosystémique, même et métasystémique ! Nous rejoignons là le « principe cognitif de Pascal » qui avait déjà compris beaucoup de choses au contraire de Descartes qui pour comprendre, pour tenter de comprendre, ouvrait le chantier permanent de la science et nous sommait de creuser et creuser... encore ! Un Pascal, qui, et bien avant l’heure, était déjà un tenant de la physique quantique et de l’écologie !

                                      Si au lieu de raisonner en termes de simplification, pour tout dire de simplisme, nous raisonnions en termes de complexité ; si au lieu de raisonner en termes de dichotomie, sans nul doute vieille résurgence de l’antédiluvienne lutte entre le bien et le mal ou du plus récent manichéisme : nous raisonnions en termes de complémentarité comme sont réellement les choses ! Si en lieu et place d’un rationalisme et d’un normalisme crétin appliqués à l’humain, nous cherchions à cultiver la diversité ; celle des différents choix possibles, qui, elle seule, sauf à être enchaînée, conditionne la vraie liberté humaine. Si en lieu et place de la manipulation des choses, des concepts et des êtres : nous cherchions réellement leur compréhension ! Si nous faisions cela les choses se tiendraient au lieu de se disloquer et tout serait alors très différent !


                                      « Je Suis Un Homme et je mesure toute l’horreur de ma nature » : chante Zazie ; notre nature n’est pas une horreur… c’est avant tout notre culture, qui, plus que de l’illusion, relève de l’erreur et même de l’horreur !


                                      • ffi ffi 5 octobre 2010 15:34

                                        L’erreur de Descartes :
                                        il écrit : je pense donc je suis
                                        or, c’est faux.
                                        Il faut écrire : je suis donc je pense.

                                        En effet, si l’être découlait de la pensée, alors l’être serait une illusion. Le plus raisonnable est donc d’estimer que c’est la pensée qui découle de l’être. L’être peut alors être conçu comme réel et sa pensée potentiellement illusion.

                                        Je suis un être pensant. Ceci étant, je m’illusionne parfois. Il m’est donc nécessaire de m’interroger moi-même comme il peut être utile de me concerter avec ceux auxquels je me fie pour voir si nos idées concordent (pince-moi, je rêve).


                                      • friedrich 5 octobre 2010 09:54

                                        N’oublions pas que la science n’est qu’une vision du monde. Au même titre que l’est la religion, la philosophie et tant d’autres..


                                        Si Hiroshima avait pu être détruite à coup d’ incantations magiques, les Américains n’ auraient pas investi autant de pognon dans le projet Manhattan... Enfin je crois.

                                        • NeverMore 5 octobre 2010 10:50

                                          L’histoire ou la philosophie des sciences ne commence pas avec Le Dantec. 

                                          Cà fait pas mal de lacunes à combler, et de lectures (et de compréhension) pour ce jeunot (jeunot n’est pas péjoratif, on est passé par là).

                                          Partir dAristote serait un minimum.


                                          • ffi ffi 5 octobre 2010 15:13

                                            Mieux vaut partir de Platon, c’est lui qui a fondé l’Académie qui a permit à Aristote de s’exprimer.


                                          • NeverMore 5 octobre 2010 19:58

                                            Oui mais malheureusement, l’oeuvre de Platon ne nous est revenue que de façon très parcellaire, et ne s’apprécie pleinement qu’en conjonction (comparaisons ?) avec l’oeuvre de son élève.


                                          • ffi ffi 5 octobre 2010 20:38

                                            Je ne suis pas de cet avis : j’ai pris un pied incroyable à lire les aventures de Socrate écrites par Platon.
                                            Aristote, j’ai zappé au bout de 10 pages : les méandres de sa pensée désincarnée m’ont été trop prise de tête.

                                            Il est faux de dire que l’oeuvre de Platon est parvenue jusqu’à nous de manière parcellaire. C’est même disponible en ligne ici.

                                            Sinon, sur le même site, il y a pléthore d’oeuvres grecques et antiques.


                                          • eric 5 octobre 2010 11:33

                                            Article qui se trompe de cible, tellement contradictoire avec les autres critiques du capitalisme bourgeois et les réalités de l’éducation nationale.
                                            L’EN est cogérée par les syndicats, les profs, l’administration et acessoirement un tout petit peu les ministres, mais ceux ci sont à peu prêt impuissant.
                                            L’évolution vers les sciences est clairement le résultat de parti pris idéologique de gauche qui ont d’une part renforcé la place des sciences, d’autre part dévalorisé ce qui restait de lettres
                                            Place des sciences :
                                            Depuis au moins 68, le choix a toujours été dans une perspective plus ou moins Bourdieusienne, de privilégier les sciences, plus « objectives » et donc « égalitaires »par rapport au lettres, plus dépendantes de la culture « légitime ». Le but était d’éviter que les gosses de riches ne soient trop privilégiés.

                                            Dévaloriser les lettres :
                                            Les programmes sont eux aussi tellement idéologiques qu’ils rebuterraient n’importe quel élève à l’esprit un peu ouvert. On commence au primaire par des histoires de profs qui enthousiasme le sprofs ( le chateau de ma mère, la gloire de mon père), on continue dans le secondaire avec beaucoup de Zola, pour finir comme moi en temrinal en philo avec 2 trimestre sur marx, un sur freud. Quand je compare ma culture scolaire avec celle de copains ayant eu la chance de passer chez les curés, je suis attérré....

                                            La meilleure preuve de l’absence à peu prêt totale de quelque capitalisme que ce soit dans les influences auprés de l’EN est bien l’existence de la section économique. Si des chefs d’entreprise avaient quelques avis que ce soit à donner, il est clair qu’elle serait supprimée ou profondément modifiée, tellement on y enseigne une idéologie, plus q’une économie, à peut prêt totalement coupée de toute réalité.



                                             


                                            • Marc Bruxman 5 octobre 2010 19:07

                                              Cet article est simpliste : La plupart des scientifiques ne sont pas bouchés sur les arts et peuvent apprécier comme chacun de la bonne musique, la visite d’un musée ou même l’étude de l’histoire. 


                                              Mais il est vrai que notre monde a changé et aujourd’hui même les carriéres artistiques sont profondément pénétrées par la science et la technique. Que ce soit le cinéma ou même la musique difficile d’envisager une carriére sans avoir à toucher à la technique. Si vous avez déja pénétré dans un studio d’enregistrement ou regardé comment travaillent les musiciens pros vous le savez. 

                                              Si l’on va maintenant sur la partie « littérature » et « philosophie » cela nécéssite une compréhension du monde. Or notre monde s’est technicisé et la technique est basée sur la science. Difficile aujourd’hui d’être philosophe sans une bonne compréhension du fait scientifique. 

                                              C’est pour cela que l’on conseille aujourd’hui de suivre un bac S y compris aux éléves qui ne feront plus tard pas de sciences. Parce qu’il est indispensable aujourd’hui d’avoir une compréhension des sciences et des techniques. Le bac S est insuffisant mais c’est un bon début. Quand au bac L, il est insuffisant du fait justement que ces élèves seront tellement étrangers au faits scientifiques qu’il ne pourront pas comprendre le monde qui les entourre. Tout cela ne deviendra donc que des mots. Or la littérature, la philo ou les arts ne sont pas des mots ou des images mais bel et bien l’utilisation de ces mots ou images pour réfléchir sur le monde. Ce qui est impossible à faire si on ne le comprends pas. A ce stade le bac L tel qu’il est aujourd’hui est un non-sens. 

                                              Pour le reste, il manque surement dans les formations de bac S un cours d’histoire des sciences afin de mettre le fait scientifique en perspective et montrer que la science et la technique ne sont pas des dogmes mais un processus en perpétuel mouvement. Car beaucoup d’élèves scientifiques n’ont pas réelement compris ce qu’est la démarche scientifique, ce qu’est la démarche technicienne et en quoi elles différent. 

                                              Vous souhaitez vous réaliser dans autre chose que la science pour la science et c’est tout à fait légitime. Mais pensez que la science et la technique ne sont que des outils et sont même des outils très puissants. Et quel que soit votre métier vous en aurez grand besoin. 




                                              • Marc Bruxman 5 octobre 2010 19:16

                                                « N’oublions pas que la science n’est qu’une vision du monde. Au même titre que l’est la religion, la philosophie et tant d’autres.. »


                                                Aie ! Non la Science n’est pas une vision, elle est une méthode ! Un processus ! Qui permet d’établir une vision dont la vérité n’est que temporaire (à la différence de la religion) et cette nouvelle vision sert d’engrais à l’application continue de la méthode. 

                                                Ainsi la relativité n’est qu’un modèle, temporairement considéré comme vrai, mais que l’on sait imparfait. C’est pour cela que l’on a recours à la technique (accélérateurs de particules, expériences, ...) elle même basée sur la science pour éprouver le modèle et que l’on retournera par la case science pour le corriger. 

                                                A l’inverse la religion est statique elle est donc condamnée à devenir irrelevante sans recréation perpétuelle du dogme ce qui est à l’opposé des religions actuelles. 

                                                Quand à la philosophie, elle s’accomode je crois plutôt bien des avancées scientifiques et n’est pas à opposer. Beaucoup de philosophes ont d’ailleurs de très bonnes connaissances scientifiques pour leur temps. La philosophie ne cherche pas à répondre aux mêmes questions que la science. 


                                                • ffi ffi 5 octobre 2010 20:50

                                                  Cela dit, il y a bien des choses qui resterons toujours identiques  : tout homme naît de deux parents de sexe opposé, vit, enfante à son tour, puis meurt. Les générations se suivent. Il y a donc bien un savoir-être, particulier à cette situation d’être vivant sexué, qui puisse rester constant au travers des âges, vu que ceci sera vrai tant qu’il y aura des générations humaines.

                                                  Par exemple, en chrétienté, tout Père veut que son Fils ait un esprit saint.

                                                  Il est vrai qu’aujourd’hui, c’est :
                                                  Tout Père veut que son Fils ait un esprit scientifique. Peu importe les humanités !


                                                • ffi ffi 5 octobre 2010 21:04

                                                  Pour info :
                                                  meta ...+.... hodos = methodos
                                                  qui suit + ..chemin = méthode.

                                                  La science est donc bien une méthode : chemin à suivre pour établir des vérités objectives.
                                                  Le christianisme est aussi une méthode : chemin à suivre pour former des sujets saints d’esprit.

                                                  Une religion est une méthode pour former des moeurs collectives.


                                                • ffi ffi 5 octobre 2010 21:26

                                                  En fait, vous semblez omettre de penser les buts.
                                                  Une méthode est pertinente pour un but précis.


                                                • Ecométa Ecométa 6 octobre 2010 11:22

                                                  @ffi

                                                  « Une religion est une méthode pour former des mœurs collectives ».

                                                  La politique oui, à condition que les hommes politique la conçoivent comme telle, comme un système au service de la société et non à leur seul service ! Pour la religion, si on regarde la bible, oui, certes oui… mais entre la théorie, les bonnes intentions, et la pratique …. de ce point de vue la religion, la crainte des Dieux, ensuite de Dieu ou du diable : elle a surtout servi à dominer, à ne pas trop réfléchir, à avilir, empêcher toute réflexion sur la vraie nature humaine, à maintenir dans l’ignorance !

                                                  Il n’y a ni Dieu, ni diable, il n’y a que le bon ou le mauvais génie des humains… et le plus souvent c’est le mauvais génie humain qui est à l’œuvre… même en matière de science !

                                                  Ce qui compte c’est la « valeur d’usage » (Xénophon) ; de ce point de vue une approche « finaliste » serait plus intéressante qu’une approche exclusivement « utilitariste », qui, visiblement, prend toujours le dessus !

                                                  De ce point de vue, de la confusion entre fin et moyen, voire de l’exclusive du moyen, du moyen pour le moyen, d’un positivisme du seul moyen mis en œuvre ( il n’y aurait  plus de causes… que des conséquences sur lesquelles il nous suffit d’agir, et c’est ce qui fait que nous ne faisons qu’ajouter des conséquences à des conséquences et forcément des problèmes) ; de ce point de vue, j’en reviens toujours  à l’Ethique de Kant !

                                                  « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle » et non individuelle ou personnelle ».

                                                  « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen ».

                                                  « Agis comme si tu étais législateur et sujet dans la « République » des volontés libres et raisonnables »

                                                  « La science est donc bien une méthode » : chemin à suivre pour établir des vérités objectives » !

                                                  La science est une méthode… ce qui impliques des particularités ; la science est un savoir on ne peut plus particulier, qui devrait être traité comme tel et non comme une exclusive à laquelle l’ensemble du savoir serait réduit !

                                                  Quant au chemin à suivre … pour établir des vérités objectives !

                                                  Il n’y a qu’à constater les querelles en tout genre des experts scientifiques : les chapelles, les chasses gardées : où se situe la frontière entre l’objectif et le subjectif ? Tout est relatif à l’humain et là il y a un problème car la science est un savoir humain, de conception humaine, avec toutes les conséquences que la condition humaine absolument fantastique, passionnante, suppose !

                                                  Par ailleurs, comme la nature humaine, pourtant tellement fantastique, avec ses défauts mais également ses qualités, est niée : comment pourrait-elle s’améliorer ? Comment, dans de telle condition de négation de l’humain, de sa « nature imparfaite » … et c’est tant mieux car autrement quel ennui : comment dans de telles condition améliorer notre savoir de l’humains et le savoir humain ?

                                                  Le problème de la science c’est précisément de vouloir établir des vérités absolues : quelles vérités absolues ? Il est facile de constater que les vérités scientifiques d’hier, soi-disant « pures », ne sont pas celles d’aujourd’hui, qui, elles-mêmes, ne seront pas celles de demains ; un peu plus de circonspection, même beaucoup plus, en matière de science ne ferait pas de mal !

                                                  Pour utile qu’il soit, ce savoir scientifique, et, par certains côtés il l’est, il est même nécessaire lorsqu’il est appliqué exclusivement au « matériel » à ce que l’humain matérialise ; par d’autres, par son exclusive… et son application sans aucun discernement à l’ « Humain »… comme si l’Humain était une matière simple, cette arrogance de la science que l’on doit à Descartes (se rendre maître et possesseur de la nature… comme des états de nature, la dominer) ; de ce point de vue , la science et la technique, le technicisme appliqué aux affaires humaines : tout ceci est largement surfait !

                                                  Et que dire de ces pseudosciences : de ces pratiques sociétales, comme l’économie ou la politique, que certains veulent absolument élever au rang de science : de leur science !

                                                  Il n’y a de science possible que dans un domaine très réservé, qui est celui de la seule physique… à la condition expresse, après avoir observé et compris, réellement compris, objectivement compris et non subjectivement,  de vouloir imiter, copier, complémenter, voire métaboliser … comme le fait la Nature,  voire assembler ingénieusement, et non manipuler pour manipuler… jusqu’à la destruction ! Comprendre pour réellement faire quoi : pour mieux agencer ou pour mieux manipuler ?

                                                  La science doit déboucher sur de la technique appliquée, de la matérialisation utile et nécessaire à l’humain pour satisfaire ses besoins, ceci, de manière raisonnée et raisonnable et non d’une manière qui abuserait les choses et les êtres… dominerait ou permettrait de dominer l’humain et les humains !

                                                  La science, et loin s’en faut, qui n’est pas sans poser de problèmes, n’est pas le parangon de vérité voulu par Descartes et consorts les scientistes ; le problème de la science est le même que celui de la religion : vouloir établir des « vérités pures »… parvenir à une perfection illusoire !

                                                  Il n’y a pas de vérités, ni pures, ni parfaites, il n’y a que des « réalités » et encore « relatives » : que du factuel ; un factuel qui n’a rien de définitif car les choses peuvent se retourner avec le temps : un malheur déboucher sur un bonheur au bout du compte… ou inversement ! Rien, et c’est ce qui est fantastique : rien n’est définitivement établi dans le domaine de l’humain !

                                                  Pour qu’il y ait des vérités absolue, il faudrait que les choses soient figées, or, rien n’est figé ; tout est en mouvement, en interactions et en interdépendances complexes et dynamiques.

                                                  Dans un tel monde, purement physique ou métaphysique humain, systémique, écosystémique, métasystémique, il n’y a pas de perfection possible car serait le signe de la fin ; c’est seulement la complémentarité de l’ensemble qui peut tendre vers une certaine forme, non pas d’aboutissement, mais simplement d’entendement : que cela, l’entendement, et c’est déjà pas mal, qu’il nous faut chercher… la bonne intelligence dans les affaires humaines !

                                                  Notre problème c’est de chercher une perfection totalement impossible … pour autant à ce point d’imperfection, en réalité d’entendement entre les choses : nous avons un sérieux problème de savoir… ou plus exactement de compréhension fondamentale !


                                                  • ffi ffi 6 octobre 2010 17:57

                                                    La politique, une méthode pour former des moeurs communes ?
                                                    Je crois que c’est une confusion, le but de la politique n’est pas d’endoctriner ses citoyens.
                                                    La politique me semble plutôt une méthode pour gouverner les hommes.

                                                    Toute méthode est fonction du but.

                                                    La science est une méthode pour établir des vérités objectives. Je le crois. Mais comment établir des vérités objectives ? Vaste problème. Est-ce possible si les gens sont de mauvaise foi ? Est-ce possible si d’un concept scientifique dépend la survie de quelques hommes ? Est-ce possible si le monde est en pleine discorde ?

                                                    Il est manifeste que certaines civilisation n’ont pu développer la science. Celles qui vouent leur môme à l’obéissance, ou à la crainte.
                                                    Une civilisation, pour développer des sciences, doit se vouer à :
                                                    - développer l’intelligence de sa jeunesse,
                                                    - éveiller en elle la curiosité.
                                                    - lui donner le goût du beau.
                                                    - lui savoir faire respecter les arguments d’autrui.
                                                    - lui savoir faire se respecter lui-même.

                                                    Autant de choses qui furent présentes dans l’Europe, il y a quelques siècles.

                                                    En fait, la capacité même de parvenir à des vérités objectives dépend des moeurs sociales...

                                                    Il y a donc une bonne foi, une foi qui est vraie, qui permet effectivement le progrès, du fait qu’elle sème en l’esprit de sa jeunesse toutes manière utiles à cette fin. Et ces manières utiles, ce ne sont ni la crainte de Dieu, ni la soumission à Dieu, mais, de mon point de vue, c’est l’amour de Dieu !

                                                    Ainsi, aller vers Dieu, c’est progresser vers l’amour. Puisque le but final de notre vie est la mort. En définissant une mort qui consiste à tomber entre les bras de Dieu selon l’amour que l’on aura transmis, c’est toute la société qui tend à l’Amour. Dieu est donc le seul but. En cela tout dépend de comment est défini Dieu, et comment est défini notre rapport avec lui.

                                                    De la religion dépend la civilisation adoptée, son but, son progrès. En définissant à la jeunesse Dieu comme Amour, que l’on peut interroger par sa conscience, le christianisme fut l’élément déclencheur d’un progrès inouï pour l’humanité. Il faut dire que christianisme a emprunté beaucoup à Platon, à son système philosophique, le plus complet pour l’époque. C’est une sorte de syncrétisme judéo-platonicien, en fait.

                                                    Bref, la religion est donc une méthode pour créer les subjectivités. Comme de la subjectivité créée en les hommes dépend leur capacité à établir des vérités objectives, la religion est première, car celle-ci doit permettre aux hommes d’être de bonne foi.

                                                    Le but ne peut être les hommes (car les hommes au final dépendent d’une foule de choses qui sont distinctes de lui). Tout but est une idolâtrie, une idée fixe. Pour éviter l’idée fixe, il faut faire reposer sa foi sur une entité purement invisible, interrogeable en son fort intérieur, un pur esprit, qui répond chaque fois de manière appropriée au contexte, c’est à dire Dieu.

                                                    L’humanisme est une idolâtrie. Il en connaît donc les dérives et son invocation permet à certains de s’aveugler. Le scientisme n’y échappe pas non plus.


                                                  • ffi ffi 6 octobre 2010 18:27

                                                    « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle et non individuelle ou personnelle » (Kant)

                                                    Pourquoi devrais-je vouloir imposer aux autres la maxime de mon action ? Pourquoi devrais-je estimer que toute action de ma part devienne la loi pour autrui et pour l’éternité ?

                                                    Je ne suis responsable que de ma propre action, car elle ne découle que de mon choix personnel, dans la situation particulière où je me trouve, que se soit dans le temps, dans l’espace et dans la société.

                                                    C’est un détour inutile que de devoir imaginer ce que les autres auraient fait à ma place, car, manifestement, il n’y sont pas. Agir ainsi ne serait rien d’autre qu’une méthode d’aliénation de ma propre volonté, par un autre de toute façon virtuel car idéalisé par moi-même. Cela revient à m’aliénier moi-même par idéal. Un idéal Kantien. Donc m’aliénier par Kant.

                                                    Ma maxime d’action est simplement de savoir m’interroger correctement, en conscience, selon ce que je sais, en tentant de deviner ce que je ne sais pas encore, en évitant de me tromper, en prenant compte autrui, pour agir de la meilleure manière possible dans la situation présente. C’est vrai que cela ne marche pas à tout les coups, mais je ne le regrette jamais !


                                                  • Ecométa Ecométa 7 octobre 2010 08:04

                                                    « Ma maxime d’action est simplement de savoir m’interroger correctement, en conscience, selon ce que je sais, en tentant de deviner ce que je ne sais pas encore, en évitant de me tromper, en prenant compte autrui, pour agir de la meilleure manière possible dans la situation présente. C’est vrai que cela ne marche pas à tous les coups, mais je ne le regrette jamais ! »

                                                    N’est-ce pas exactement (en prenant compte autrui), ce que dit Kant …. Il n’est pas question d’imposer son action mais la maxime (Maxime : formule qui résume un principe de morale, une règle de conduite ou un jugement d’ordre général) d’une action tournée vers l’autre, vers les autres et non exclusivement vers soi-même !

                                                    Seul, croire en l’humain, croire en l’Humanité, plutôt que croire en Dieu ; seul être réaliste : permettra d’amender l’humain !  La religion au même titre que la science nie l’humain qu’elles réduisent à leur seule volonté religieuse ou scientifique !

                                                    La nature humaine, avec ses défauts et qualités, « telle qu’elle est » (principe de Nature), est fantastique car elle est ouverte ! Il n’y a ni Dieu, ni diable… il n’y a que le bon et le mauvais génie du genre humain : un humain qui a son libre arbitre !



                                                    Dieu et diable sont des constructions de l’esprit humain, d’un côté pour permettre à certains d’en dominer d’autres, ou, à d’autres, pour servir de « bouc émissaires » et ainsi permettre à l’humain de se défausser de sa responsabilité en s’en remettant entre les mains de Dieu ou celle du diable !

                                                    Dieu n’a rien à voir avec les affaires des hommes ; les affaires des hommes sont les affaires de l’homme ! Au plan de la nature… la fonction crée l’organe, et il serait bien inspirer de se bouger, cet homme, et, non pas bouger ses fesses… au contraire il vaudrait mieux qu’il les pose, qu’il bouge un peu son cerveau reptilien afin qu’il évolue en fonction du principe d’Humanité !

                                                    Humanisme versus principe d’Humanité…le vrai et seul grand principe, ce n’est pas l’humanisme mais l’Humanité ! La vraie mesure de l’homme ne doit pas être sa technicité ou sa scientificité, cette sorte d’humanisme moderne, actionniste, qui prône un progrès à tout prix et à n’importe quel prix, souvent humain, et élevé, du moins pour certains : cette ultime valeur ne peut être que son « Humanité » !

                                                    Pourquoi « ffi » ?

                                                    Moi c’est « Ecometa », … je pense que je n’ai pas besoin de vous expliquer pourquoi car cela transpire généralement dans mes textes.


                                                  • ffi ffi 7 octobre 2010 18:25

                                                    En fait, je pense que tout homme possède ce qu’il faut pour choisir comment agir. Il n’y a donc pas lieu, selon moi, de vouloir en faire une loi pour tous. Et même pour soi... Ce qui sous-tend certains choix ponctuels n’est parfois vrai que dans l’instant, selon le contexte. Appliquer une maxime toute faite -élaborée dans un contexte particulier -, n’est pas sans risque dans un autre contexte. Pourquoi ? Parce qu’en suivant une loi, l’on utilise le principe de la mémoire, alors que pour choisir, il faut utiliser le principe de raison.

                                                    A propos de croire en l’Humanité.
                                                    Il me semble que l’Humanité est un concept abstrait qui permet de relier ensemble des gens qui parfois se combattent.
                                                    En grec, non avons (dico étymologique Robert) :
                                                    idein : « voir ».
                                                    idea : « aspect », « forme distinctive »,
                                                    chez Platon « forme idéale concevable par la pensée ».
                                                    eidos : « forme ».
                                                    eidôlon : « image ».
                                                    en latin
                                                    latro, latronis : « soldat mercenaire grec » .
                                                    d’où :
                                                    idolâtre : littéralement, soldat au service d’une Idée.
                                                    idolâtrie : littéralement, Idée pour laquelle combattre.

                                                    Donc, en fait, adorer une idée abstraite, c’est une sorte d’idolâtrie, c’est en faire le principe exclusif de toute action. Cela tend à exclure d’autres concepts du champ de la réflexion, concepts qui pourraient être utiles. Tout Dieu antique représentait une idée abstraite. Et ces Dieux (ces concepts) étaient mis en rapport par une mythologie racontant leurs aventures.

                                                    La novation du monothéisme, c’est d’imaginer une seule transcendance, qui contient tous les concepts abstraits simultanément. Les juifs en font un principe unificateur de leur peuple (c’est une sorte de Dieu national). Le christianisme étend ce Dieu unique à tous les hommes, dans une sorte de syncrétisme judéo-platonicien.

                                                    Du point de vue chrétien, Dieu, principe unique, est alors conçu comme universel. Mélange d’unique et divers, il est conçu tel une pluralité dans l’unité, à l’image d’un homme qui, bien qu’étant un seul être, vit pourtant grâce à une pluralité d’organes.

                                                    Dieu consiste ainsi à unifier tous les concepts pour les relier ensemble. Dieu contient tout à la fois : le principe de l’Humanité et le principe de la Nature, le principe de la liberté et le principe de l’égalité, ... Adorer Dieu, c’est donc penser à partir de tous les concepts simultanément, en les reliant de manière particulière, sans en exclure un seul à priori.

                                                    Il est flagrant de constater combien, depuis l’abandon de l’Idée d’un Dieu universel, les hommes se sont vautrés dans les idolâtries les plus diverses, réduisant à chaque fois Dieu à un principe unique : Nazisme (Dieu race), Communisme (Dieu égalité), Libéralisme (Dieu liberté), Fascisme (Dieu combat), Capitalisme (Dieu capital), Matérialisme (Dieu matière), Ecologisme (Dieu nature), Idéalisme (Dieu idée), Scientisme (Dieu science), Humanisme (Dieu humanité),...

                                                    Les résultats n’ont pas été glorieux. La diabolisation des ennemis de ce Dieu « unilatéral » n’a d’ailleurs pas été évitée. La diabolisation de l’autre, c’est le résultat naturel de l’idolâtrie. Dis-moi ce que tu vénères, je te dirais ce que tu diabolises...

                                                    ffi : force française de l’intérieur : volonté d’unifier les mouvements de lutte contre l’oppression, volonté de se recentrer sur les options politiques du Conseil national de la résistance.


                                                  • ffi ffi 7 octobre 2010 23:48

                                                    Bref, Kant en théorisant qu’il faut « agir avec l’idée d’ériger la maxime de son action personnelle au rang de loi universelle », plaide pour fonder la politique comme une confrontation d’idolâtries inconciliables.

                                                    En effet, si nous agissions tous de la sorte, nous serions portés à vouloir propager notre propre idée, vue que nous l’avons pensé comme une « loi universelle ». Or, Autrui ayant lui-même bâtit sa propre idée comme une « loi universelle », ne pourrait l’accepter, car il veut aussi propager la sienne. Il faudrait donc se combattre.

                                                    Ainsi, par Kant, chacun est porté à croire sa propre idée comme « loi universelle », ce qui est pour le moins... particulier.


                                                  • Ecométa Ecométa 8 octobre 2010 12:01

                                                    « En fait, je pense que tout homme possède ce qu’il faut pour choisir comment agir. Il n’y a donc pas lieu, selon moi, de vouloir en faire une loi pour tous »

                                                    Normalement, oui, tout homme devrait posséder ce qu’il faut pour choisir comment agir : bien agir ; à la condition expresse de ne pas être sommé d’agir sans trop réfléchir ! Pour cela, il lui faudrait avoir toutes les connaissances nécessaires, les bonnes connaissances… ce qui est subjectif, fonction du sujet : à quoi fonctionne-t-il ce sujet ? Est-il un individualiste, un matérialiste, un utilitariste, ou à l’opposé motivé par un idéal sociétal, par une approche finaliste, désintéressé matériellement ?  Le problème c’est que, et en permanence, cet être humain est manipulé dans l’esprit ; qu’avec l’esprit scientifique qui divise pour soi-disant comprendre, et utilise des propriétés particulières qu’elle érige ensuite en principes généraux : qui divise et laisse en l’état ; nous avons développé, non pas une civilisation de la compréhension , de l’entendement, mais plutôt une civilisation de la manipulation en tout genre, et toujours pour des raisons bassement matérialistes : de cupidité en fait !

                                                    Il n’y a pas de bonnes connaissances à priori… ce n’est qu’à posteriori, et en fonction de critères spécifiques, à la fois individuels et collectifs, de bonne intelligence, d’entendement, autant de choses très subjectives, tout simplement humaines, qu’il est possible de bien juger de l’action … et encore car ce qui peut paraître être une bonne action peut se transformer en catastrophe et inversement ! Rien n’est définitivement établi, il faut toujours confronter les résultats de l’action, le posteriori, à ce qui était fixé à priori !

                                                    « Ainsi, par Kant, chacun est porté à croire sa propre idée comme « loi universelle », ce qui est pour le moins... particulier ».

                                                    Décidément vous avez une drôle d’interprétation de Kant ; Emmanuel Kant nous dit simplement que « si la maxime de l’action (règle de conduite) a pour objectif une fin en soi, elle doit être le raisonnable ». Un raisonnable qui peut être opposé au rationalisme cartésien : paroxysme de rationalité et plus simple rationalité, et encore moins raison !

                                                    Il nous livre donne tout simplement une bonne façon de penser : penser plutôt universellement qu’individuellement … le plus (l’universel) satisfaisant le moins (l’individuel), alors que le moins ne satisfera jamais le plus ! Qu’y a-t-il, chez Kant,
                                                    qui vous gêne si profondément ? 

                                                    « FFI », certaines choses, à une certaine époque, avaient leurs raisons d’être, comme le Conseil de la Résistance... mais tout de même ! Un C. R. dont certaines valeurs restent parfaitement valables car elles sont universelles, comme profondément sociétales par exemple… je suis certain que la pensée de Kant n’est pas en inadéquation avec celles que développait le Conseil de la Résistance à cette époque ! Il n’y avait certainement pas les contradictions que vous semblez relever par une fausse interprétation car Kant s’imposait une discipline de raisonnement personnelle, une volonté personnelle et non une volonté d’imposer quoi que ce soit ; une volonté qu’il aurait voulu propre à tout un chacun de penser de manière « universelle », en termes d’humanité et non d’humanisme, et non exclusivement en termes individualistes !

                                                    « Il est flagrant de constater combien, depuis l’abandon de l’Idée d’un Dieu universel, les hommes se sont vautrés dans les idolâtries les plus diverses, réduisant à chaque fois Dieu à un principe unique : Nazisme (Dieu race), Communisme (Dieu égalité), Libéralisme (Dieu liberté), Fascisme (Dieu combat), Capitalisme (Dieu capital), Matérialisme (Dieu matière), Ecologisme (Dieu nature), Idéalisme (Dieu idée), Scientisme (Dieu science), Humanisme (Dieu humanité),.. ».

                                                    Dieu n’a rien à voir dans les affaires des hommes, qui ont leur « libre arbitre »… qui sont capables, même au nom de Dieu, du pire comme du meilleur !  Dans ce que vous décrivez là, il n’y a que des usages paroxysmiques humains, terminaison en « isme », que des pratiques dogmatiques et doctrinales crétines : de la pensée réduite et non de la pensée universelle !

                                                    L’être humain, tantôt subjectif et tantôt objectif … ceci d’une manière ambivalente et inséparable car c’est sa nature ; une nature complexe, relevant en fait de plusieurs « états de nature », physique, biologique, psychique, culturel, social, historique, dont émerge la nature humaine : l’être humain est extrêmement complexe ! La difficulté est que cette complexité pose problème car certains voudrait lui imposer le « rationaliste » comme on l’impose aux machines, pour mieux l’exploiter ! Nous sommes, nous autres les humains, de plus en plus en voie de subordination aux Intelligences Artificielles, celles implantées profondément dans les esprits sous la forme de la pensée technocrate , qui, si elle est pertinente en ce qui concerne les machines, l’artificiel, est nulle et non à venue en ce qui concerne l’Humain !

                                                    Comme le dit Edgar Morin ; « nous avons besoin de civiliser nos théories, c’est-à-dire d’une nouvelle génération de théories ouvertes…et non close sur elles-mêmes, rationnelles et non rationaliste, critiques et non polémiques, réflexives et non exclusivement actives, autocritiques et non définitives… aptes à s’auto-réformer intelligentes et non mécaniste . Nous avons besoin de trouver des « méta-points de vue » sur la noosphère et sur nos esprits eux-mêmes, besoins que se cristallise et s’enracine un paradigme permettant la connaissance complexe ! Nous n’en sommes pas là… nous sommes même en train de nous enterrer dans la sciure épaisse d’une connaissance des plus en plus abscons : nous perdons même connaissance !


                                                  • ffi ffi 8 octobre 2010 17:06

                                                    En fait, il me semble qu’il y a une omission dans votre représentation :
                                                    - l’homme n’est pas un automate déterminé.
                                                    - l’homme est un être vivant, toujours subjectif, qui perçoit des choses désirables, et met en place des stratégies pour les saisir.
                                                    - Bref, la cause des actions humaine est son but, son intention, sa fin, ce n’est pas son passé.
                                                    Autant la cause d’un phénomène physique est son origine (cause efficiente), autant la cause de l’action pour un être vivant est son but (cause finale).

                                                    La divinité, historiquement, n’est que l’idée (idea), cette étrange sensation en notre esprit qui nous indique que le monde nous appelle à réaliser un but. Avoir une idée, c’est partir d’une intention, puis chercher les moyens pour y parvenir.

                                                    La science des buts, historiquement, consistait à imaginer un Dieu pour chaque but (commerce, guerre, musique, arts...), en l’habillant d’attributs spécifiques aux moyens d’y parvenir. Les Dieux étaient alors des raisons d’agir.
                                                     
                                                    Ainsi, poursuivre une idée, aller à l’idéal, se battre pour une cause, historiquement, c’est vénérer une divinité. C’est donc une idolâtrie. D’où que tous les mot suffixés en -isme (qui signifie tendre vers) sont en fait la marque de l’idolâtrie.

                                                    La création d’un Dieu unique permet d’unifier tous les buts dans un seul ensemble, qui est une pluralité, ce qui permet d’éviter les idées fixes et les obsessions. C’est prendre en compte toute la variété des buts possibles simultanément. Il y a évidemment des buts nocifs socialement, et le concept du vice issu de la tentation par le démon a été inventé. Le Christianisme semble regrouper les buts dans un ordre particulier, le vrai, le bien, le beau et aussi privilégier le moyen de la vertu pour y parvenir. Je ne vais pas me lancer dans une étude de la théologie chrétienne, car je n’en ai pas les compétences.

                                                    Dieu représente la totalité des idées potentielle en nous. S’il nous est demandé de interroger Dieu, cela signifie en fait nous interroger nous-même, donc d’utiliser notre conscience. Dieu, n’est rien autre que la conscience en chacun de nous : cette conscience a effrayé les hommes de tout temps, et ils ont eu besoin, pour l’apprivoiser, de l’extérioriser en divinités. Il est vrai que la conscience, qui est en chacun de nous, nous donne cette curieuse impression de nous envelopper totalement.

                                                    Que les mots de Dieu et de divinités soient aujourd’hui désuets ne change rien au phénomène ni à cette sensation spécifiquement humaine... Apprivoiser sa propre conscience est toujours nécessaire, en particulier aux âges extrêmes de la vie. De plus, abolir le nom de Dieu, ne change rien au fait qu’il y a des causes à nos action.

                                                    Il ne faut donc pas négliger ces connaissances liée à Dieu, car si elles sont antiques, elles sont le fruit d’une intuition qui pourrait avoir quelques qualités. Elles nous indiquent une expérience au sujet des buts corrects à poursuivre pour une société florissante :
                                                    - le vrai : la science
                                                    - le beau : l’art
                                                    - le bien : la charité
                                                    et son moyen : la vertu.

                                                    En mettant dans l’esprit de la jeunesse tant des buts saints que des moyens saints pour les accomplir (l’esprit-saint), la religion chrétienne fut optimale pour permettre une pacification des sociétés et le progrès.

                                                    Le Christ à qui l’on reprochait de ne pas faire le Sabbat répondit : « mon Père est le créateur mais sa création n’est pas achevée, il y travaille encore, et donc j’y participe moi-même activement ». Ainsi les moines se mirent à propager les connaissances pratiques (Soc de charrue, techniques de fermentation - fromage, bière, vin, pain, saint-patron pour tous les métiers) et donnaient l’exemple (création des bocages et assèchement de marais). Ainsi s’est fondée la société Européenne, chacun participait à l’oeuvre de Dieu par son travail, au rythme des cloches. Participer à l’oeuvre créative de Dieu était le but à atteindre.

                                                    L’imposture fut quand, à la révolution, la bourgeoisie s’est accaparée de cette société chrétienne, les gens ayant pris l’habitude du travail, pour faire travailler les gens pour eux ! Au lieu d’oeuvrer pour Dieu, les gens se sont mis à oeuvrer pour les bourgeois... Les bourgeois ont trouvé le moyen de se faire servir comme des Dieux... Et après, l’on s’étonne que les inégalités croissent ? Mais puisque tout le monde travaille pour les plus riches... C’est tellement logique.

                                                    Voilà pourquoi les choses n’ont plus de sens, puisqu’elles ont été détournées.
                                                    Cela n’a rien de complexe, si l’on sait le voir et l’entendre.

                                                    Mais, explique-moi donc comment une « pensée universelle » pourrait découler du « libre arbitre », comment un logique universelle, pourrait-elle découler d’une logique « librement arbitrée » ? N’est-ce pas plutôt le risque de libérer l’arbitraire ? J’arbitre librement que ma volonté est universelle... Pas très cohérent. La pensée pourrait sembler universelle parce qu’il y a une société qui t’entoure et qui partage tes moeurs (du genre société de consommation), mais cela n’est en fait qu’uniformité.

                                                    L’universel, c’est la pluralité dans l’unité. Du point de vue social, c’est une pluralité d’opinions, autant que d’Êtres particulier, face à une seule vérité. Et ce n’est pas moi qui détermine librement et arbitrairement quelle est cette vérité...

                                                    On peut se battre pour son propre -isme, idolâtrer l’idée que l’on veut imposer uniformément, mais une idée n’est qu’une, elle n’est pas plurielle, par définition, elle exclue l’autre.

                                                    Pour qu’il y ait un universel, au point de vue social, il faut concorder sur un but commun, puis que chacun, porteur de sa subjectivité particulière, puisse la clamer librement avec le désir de s’accorder, en toute bonne foi et avec honnêteté intellectuelle, sur ce qu’il faut faire en vérité pour parvenir à ce but. S’il n’y a pas de but commun, il n’y a pas vraiment de société mais uniquement coexistence. L’on obtiendra alors particularisme, diversification, fragmentation voire discorde.

                                                    Il nous faut donc penser la vie en société comme fait de 2 buts : le but commun, lié à l’avenir de tous, sur lequel chacun peut s’exprimer, et les buts privés, liés l’avenir de chacun, où chacun est souverain pour soi-même.


                                                  • ffi ffi 8 octobre 2010 17:41

                                                    Quand Morin parle de « méta-point de vue », que cherche-t-il ? Quelle est donc cette spiritualité supérieure, nécessaire selon lui, qui devrait pouvoir relier tout ensemble ? Pourquoi cherche-t-il à « prendre de la hauteur » ?

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