En fait, il me semble qu’il y a une omission dans votre représentation :
- l’homme n’est pas un automate déterminé.
- l’homme est un être vivant, toujours subjectif, qui perçoit des choses désirables, et met en place des stratégies pour les saisir.
- Bref, la cause des actions humaine est son but, son intention, sa fin, ce n’est pas son passé.
Autant la cause d’un phénomène physique est son origine (cause efficiente), autant la cause de l’action pour un être vivant est son but (cause finale).
La divinité, historiquement, n’est que l’idée (idea), cette étrange sensation en notre esprit qui nous indique que le monde nous appelle à réaliser un but. Avoir une idée, c’est partir d’une intention, puis chercher les moyens pour y parvenir.
La science des buts, historiquement, consistait à imaginer un Dieu pour chaque but (commerce, guerre, musique, arts...), en l’habillant d’attributs spécifiques aux moyens d’y parvenir. Les Dieux étaient alors des raisons d’agir.
Ainsi, poursuivre une idée, aller à l’idéal, se battre pour une cause, historiquement, c’est vénérer une divinité. C’est donc une idolâtrie. D’où que tous les mot suffixés en -isme (qui signifie tendre vers) sont en fait la marque de l’idolâtrie.
La création d’un Dieu unique permet d’unifier tous les buts dans un seul ensemble, qui est une pluralité, ce qui permet d’éviter les idées fixes et les obsessions. C’est prendre en compte toute la variété des buts possibles simultanément. Il y a évidemment des buts nocifs socialement, et le concept du vice issu de la tentation par le démon a été inventé. Le Christianisme semble regrouper les buts dans un ordre particulier, le vrai, le bien, le beau et aussi privilégier le moyen de la vertu pour y parvenir. Je ne vais pas me lancer dans une étude de la théologie chrétienne, car je n’en ai pas les compétences.
Dieu représente la totalité des idées potentielle en nous. S’il nous est demandé de interroger Dieu, cela signifie en fait nous interroger nous-même, donc d’utiliser notre conscience. Dieu, n’est rien autre que la conscience en chacun de nous : cette conscience a effrayé les hommes de tout temps, et ils ont eu besoin, pour l’apprivoiser, de l’extérioriser en divinités. Il est vrai que la conscience, qui est en chacun de nous, nous donne cette curieuse impression de nous envelopper totalement.
Que les mots de Dieu et de divinités soient aujourd’hui désuets ne change rien au phénomène ni à cette sensation spécifiquement humaine... Apprivoiser sa propre conscience est toujours nécessaire, en particulier aux âges extrêmes de la vie. De plus, abolir le nom de Dieu, ne change rien au fait qu’il y a des causes à nos action.
Il ne faut donc pas négliger ces connaissances liée à Dieu, car si elles sont antiques, elles sont le fruit d’une intuition qui pourrait avoir quelques qualités. Elles nous indiquent une expérience au sujet des buts corrects à poursuivre pour une société florissante :
- le vrai : la science
- le beau : l’art
- le bien : la charité
et son moyen : la vertu.
En mettant dans l’esprit de la jeunesse tant des buts saints que des moyens saints pour les accomplir (l’esprit-saint), la religion chrétienne fut optimale pour permettre une pacification des sociétés et le progrès.
Le Christ à qui l’on reprochait de ne pas faire le Sabbat répondit : « mon Père est le créateur mais sa création n’est pas achevée, il y travaille encore, et donc j’y participe moi-même activement ». Ainsi les moines se mirent à propager les connaissances pratiques (Soc de charrue, techniques de fermentation - fromage, bière, vin, pain, saint-patron pour tous les métiers) et donnaient l’exemple (création des bocages et assèchement de marais). Ainsi s’est fondée la société Européenne, chacun participait à l’oeuvre de Dieu par son travail, au rythme des cloches. Participer à l’oeuvre créative de Dieu était le but à atteindre.
L’imposture fut quand, à la révolution, la bourgeoisie s’est accaparée de cette société chrétienne, les gens ayant pris l’habitude du travail, pour faire travailler les gens pour eux ! Au lieu d’oeuvrer pour Dieu, les gens se sont mis à oeuvrer pour les bourgeois... Les bourgeois ont trouvé le moyen de se faire servir comme des Dieux... Et après, l’on s’étonne que les inégalités croissent ? Mais puisque tout le monde travaille pour les plus riches... C’est tellement logique.
Voilà pourquoi les choses n’ont plus de sens, puisqu’elles ont été détournées.
Cela n’a rien de complexe, si l’on sait le voir et l’entendre.
Mais, explique-moi donc comment une « pensée universelle » pourrait découler du « libre arbitre », comment un logique universelle, pourrait-elle découler d’une logique « librement arbitrée » ? N’est-ce pas plutôt le risque de libérer l’arbitraire ? J’arbitre librement que ma volonté est universelle... Pas très cohérent. La pensée pourrait sembler universelle parce qu’il y a une société qui t’entoure et qui partage tes moeurs (du genre société de consommation), mais cela n’est en fait qu’uniformité.
L’universel, c’est la pluralité dans l’unité. Du point de vue social, c’est une pluralité d’opinions, autant que d’Êtres particulier, face à une seule vérité. Et ce n’est pas moi qui détermine librement et arbitrairement quelle est cette vérité...
On peut se battre pour son propre -isme, idolâtrer l’idée que l’on veut imposer uniformément, mais une idée n’est qu’une, elle n’est pas plurielle, par définition, elle exclue l’autre.
Pour qu’il y ait un universel, au point de vue social, il faut concorder sur un but commun, puis que chacun, porteur de sa subjectivité particulière, puisse la clamer librement avec le désir de s’accorder, en toute bonne foi et avec honnêteté intellectuelle, sur ce qu’il faut faire en vérité pour parvenir à ce but. S’il n’y a pas de but commun, il n’y a pas vraiment de société mais uniquement coexistence. L’on obtiendra alors particularisme, diversification, fragmentation voire discorde.
Il nous faut donc penser la vie en société comme fait de 2 buts : le but commun, lié à l’avenir de tous, sur lequel chacun peut s’exprimer, et les buts privés, liés l’avenir de chacun, où chacun est souverain pour soi-même.
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